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Bien-être au travail : les chiffres d'un désenchantement


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La question du bien-être au travail n'est plus simplement une belle idée humaniste - c'est devenu un véritable enjeu stratégique pour les entreprises qui veulent attirer et garder leurs talents. Mais où en sommes-nous réellement ? Pour le découvrir, j'ai lancé un sondage LinkedIn qui pose cette question sans détour : "Votre entreprise est-elle, selon vous, véritablement soucieuse de votre bien-être ?" Vous êtes 2 400 à avoir répondu et les résultats parlent d'eux-mêmes :

  • Oui, sans aucun doute : 17%

  • Plus ou moins : 38%

  • Bof : 25%

  • Pas du tout : 20%



Ces chiffres racontent une histoire que nous connaissons trop bien : seulement 17% des collaborateurs ressentent véritablement cette préoccupation pour leur bien-être, tandis que 45% expriment clairement leur insatisfaction. Cet écart considérable entre les belles promesses des plaquettes corporate et le ressenti quotidien mérite qu'on s'y arrête.


Le manager : ce héros méconnu du bien-être

Si je devais identifier le facteur qui influence le plus directement le bien-être au travail, c'est sans hésiter que je pointerais le management de proximité. Que ce soit par expérience en tant que collaborateur ou manager ou au travers des nombreux messages que je reçois, je peux l'affirmer : pas de bien-être au travail possible sans un management de proximité de qualité. C'est à la fois stressant pour les managers qui se voient confier une grande responsabilité, mais également, à mon sens, incroyablement gratifiant.


Ces 17% de salariés pleinement satisfaits ont probablement la chance d'avoir un manager qui les voit comme des êtres humains avant de les considérer comme des ressources. Un manager qui écoute sans jugement, donne du feedback constructif, et crée un environnement où l'erreur est permise.


À l'inverse, les 45% d'insatisfaits évoluent sans doute dans des environnements où le management reste vertical, directif, ou pire - incohérent. J'ai souvent observé lors de mes interventions en entreprise comment un manager toxique peut à lui seul détruire le climat d'une équipe entière, quels que soient les dispositifs institutionnels mis en place... et pour être honnête, je l'ai moi-même expérimenté dans ma carrière.


C'est pourquoi je le répète inlassablement : former les managers aux soft skills n'est pas un luxe, c'est un investissement prioritaire. Et pas une formation ponctuelle de deux jours, mais un véritable parcours de transformation qui touche aux comportements profonds.


Télétravail : la révolution inachevée

La pandémie a accéléré des transformations qui auraient pris des années à s'installer. Le télétravail en est l'exemple parfait - un changement radical qui porte en lui autant de promesses que de risques.


Ce que j'observe, c'est que les entreprises vraiment soucieuses du bien-être (nos fameux 17%) ont généralement adopté une approche équilibrée : elles proposent un cadre clair mais flexible, maintiennent des rituels d'équipe structurants, et forment leurs managers à cette nouvelle façon de collaborer.


En revanche, les 20% "pas du tout" satisfaits sont probablement confrontés à une approche du télétravail mal pensée - soit trop contraignante avec un contrôle excessif, soit trop lâche avec un sentiment d'abandon. J'ai vu des organisations où le télétravail était devenu synonyme de réunions Zoom à la chaîne, créant une fatigue digitale plus éprouvante que les trajets domicile-bureau ! Je ne parle pas bien entendu des entreprises qui refusent encore le télétravail à leurs salariés ou le font à contrecœur ... si si, cela existe encore.


Quant à cette majorité de "plus ou moins" (38%), elle reflète ces organisations dans l'entre-deux, qui tâtonnent encore pour trouver le bon équilibre. Comme je le dis souvent lors de mes conférences : le télétravail est un outil, pas une finalité. Sa pertinence dépend entièrement de la façon dont on l'intègre à une vision plus large du travail. Mais, ce qui est étonnant est que beaucoup d'entreprises ont réfléchi à la mise en place de télétravail sans pour autant repenser le présentiel.


L'environnement de travail : bien plus qu'une question de confort

Un espace de travail bien pensé est comme un costume sur mesure - il s'adapte parfaitement à celui qui l'utilise, sans qu'on ait besoin d'y penser. À l'inverse, un environnement inadapté nous rappelle constamment ses défauts, détournant notre énergie de tâches plus essentielles.


Les entreprises qui font partie des 17% "exemplaires" ont généralement repensé leurs espaces en profondeur, proposant des environnements flexibles avec différentes zones adaptées aux diverses activités. Ce n'est pas un hasard si les géants de la tech investissent autant dans leurs locaux - ils ont compris que l'environnement physique influence directement la créativité et la collaboration.


Pour autant, je reste convaincu qu'on peut créer du bien-être même dans des espaces contraints - j'ai vu des équipes transformer des open spaces impersonnels en lieux vivants simplement en introduisant des plantes, en personnalisant certains espaces, en créant des rituels. C'est souvent une question d'intention et d'attention plus que de budget.


Reconnaissance et sens : les véritables carburants

Mais, au-delà de tous ces aspects matériels, le bien-être au travail repose fondamentalement sur deux piliers immatériels : la reconnaissance et le sens.


La reconnaissance nourrit notre besoin fondamental d'être vu et valorisé. Elle peut prendre mille formes, mais elle doit être authentique et spécifique pour avoir un réel impact. Les 17% de collaborateurs pleinement satisfaits reçoivent probablement cette reconnaissance de façon régulière et sincère.


Le sens, quant à lui, connecte nos efforts quotidiens à une finalité qui nous dépasse. J'ai rencontré des équipes travaillant dans des conditions matérielles difficiles mais profondément engagées car elles percevaient clairement l'impact de leur travail. À l'inverse, j'ai vu des équipes bénéficiant de tous les avantages matériels possibles mais profondément désengagées car incapables de donner du sens à leurs tâches quotidiennes.


Conclusion

Ce qui me frappe dans ces résultats, c'est l'écart entre l'omniprésence du discours sur le bien-être et la réalité vécue par près de la moitié des répondants (45%). Cela suggère non seulement un manque d'actions concrètes, mais peut-être aussi une communication insuffisante sur les initiatives existantes.

Car le bien-être au travail est une co-construction qui implique tous les acteurs :

  • L'organisation crée le cadre et déploie les ressources nécessaires

  • Les managers traduisent les intentions en réalités quotidiennes

  • Les collaborateurs participent activement à la création d'un environnement positif

Les entreprises qui font partie des 17% "exemplaires" ont compris cette dimension collective et considèrent le bien-être non comme un coût mais comme un investissement stratégique. Elles savent que des collaborateurs épanouis sont plus créatifs, plus engagés et ultimement plus performants.


L'avenir appartiendra à ces organisations qui auront su transformer cette conviction en réalité quotidienne pour l'ensemble de leurs équipes. Et vous, où en est votre organisation sur cette échelle du bien-être ? J'adorerais connaître votre expérience en commentaire !


Gaël Chatelain-Berry


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