Les managers : la clé du recrutement
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Je dois bien vous avouer que je suis très surpris par le résultat du sondage de cette semaine. En effet, l’idée de ce sondage était de savoir ce qui pouvait motiver un salarié pour changer d’entreprise. Je pensais très sincèrement que la semaine de 4 jours arriverait largement en tête, suivie de peu par une augmentation de salaire. Eh bien non, c’est la promesse d’un management de qualité qui arrive largement en tête, avec 40% des plus de 6 000 votes !
Dans l’absolu, ce résultat est plutôt cohérent sachant qu’une étude Gallup a montré que plus de 50% des démissions étaient liées à une problématique de management. Ah oui, on quitte un manager plus qu’une entreprise… désormais, il faut avoir en tête qu’il peut en être de même pour un recrutement : on rejoint un manager tout autant qu’une entreprise.
Mais il y a un problème de taille : comment prouver à un candidat que le management dans l’entreprise est de qualité ?
S’il suffisait de dire « chez nous, nos managers sont bons », cela se saurait, et malheureusement, pour l’écrasante majorité des entreprises, c’est ainsi que cela se passe. Je suis allé voir un certain nombre de sites internet d’entreprises, rares sont celles qui évoquent la qualité du management dans leur rubrique recrutement ou ressources humaines ? Est-ce parce qu’elles n’ont rien de particulier à dire ou qu’elles n’ont pas pensé à le faire, dans les deux cas, un sujet visiblement fondamental pour les candidats est éludé ce qui, en ces temps de grande démission est, vous me l’accorderez, un tantinet dommage.
Mais alors… on fait comment ? En fait, pour pouvoir utiliser la qualité du management comme un élément de l’image employeur, il faut pouvoir mettre en avant pendant les entretiens de recrutement, et sur le site web quelques éléments simples :
1- Chez nous, ce sont les équipes qui évaluent leur manager
Qui mieux que les membres d’une équipe peuvent dire si leur manager en est un bon ? Personne, cela tombe sous le sens, et pourtant, dans l’écrasante majorité des cas, la qualité du management est évaluée lors de l’entretien annuel, par le manager lui-même qui va répondre à son propre manager à quelques questions.
Oui, aujourd’hui, alors que les entreprises ont développé un grand nombre d’outils pour piloter leur activité à tous les niveaux, l’une des choses les plus importantes, le management, lui, n’est que peu, ou pas évalué de façon régulière.
Alors oui, il existe quelques analyses 360 qui sont faites, mais elles sont souvent chères, longues à faire et, in fine, peu opérationnelles.
La solution ? C’est ce que font de plus en plus d’entreprise : une évaluation trimestrielle faite en ligne de façon anonyme par les équipes sur la base de quelques questions simples comme : votre manager est-il bienveillant, votre manager est-il disponible quand vous en avez besoin, l’ambiance dans votre équipe est-elle bonne, venez-vous travailler avec plaisir chaque jour…
La réponse à ces questions permet aux services RH de véritablement piloter la qualité du management dans l’entreprise et d’en mesurer son évolution grâce au point suivant.
2- Chez nous, les managers sont régulièrement formés
L’idée de cette évaluation trimestrielle n’est bien entendu pas de punir les vilains petits canards, bien au contraire. Il s’agit de mettre en place des plans de formation au management adapté à chaque manager, à chaque équipe. À quoi bon donner une formation sur la gestion du temps à un manager que son équipe considérerait comme totalement disponible par exemple ?
Par ailleurs, l’avantage de faire ces évaluations de façon trimestrielle (je connais même une entreprise qui le fait sur une base mensuelle), c’est que le manager peut piloter lui-même les progrès qu’il/elle fait et, ça, c’est extrêmement motivant car l’une des difficultés quand on est manager, c’est qu’il est très compliqué de savoir si nous en sommes un bon… là, le doute est levé.
Imaginez un entretien de recrutement durant lequel il est expliqué ce mode de fonctionnement au candidat. Ce dernier n’aura aucun doute sur la qualité du management puisqu’il pourra l’évaluer lui-même !
3- Chez nous la parole est totalement libérée
Avoir le droit de tout dire dans une équipe est essentiel, et c’est de plus en plus vrai. Si mon futur manager, après m’avoir expliqué que je pourrai l’évaluer chaque trimestre me dit que j’aurais le droit, pour ne pas dire le devoir, de tout lui dire si quelque chose ne me convient pas, que j’aurai le droit à l’erreur, que j’aurai le droit de ne pas tout savoir sur tout, de douter… que demander de plus ?
Le temps du management totalement pyramidal et descendant est terminé. Pendant le premier confinement, tout le monde parlait de la perte du lien et, de fait, il a été perdu à cette époque d’un point de vue géographique. Mais aujourd’hui, beaucoup d’entreprises réalisent que ce lien entre les managers et leurs équipes n’existait pas avant la pandémie, pas plus qu’il n’existe aujourd’hui.
La libération de la parole est la base de la création de ce lien.
Conclusion
En fait, il n’y a pas de bon management sans preuve de celui-ci. Pour être franc, mis à part en mettant en place les trois points exposés ci-dessus, je ne vois pas bien comment un candidat pourrait se créer une conviction quant à la qualité du management dans l’entreprise dans laquelle il postule.
Oui, ces trois points peuvent participer à la qualité de l’image employeur et devenir un véritable argument pour recruter, sans parler de l’impact que cela aura auprès des salariés déjà présents dans l’entreprise. Enfin, et cela a son importance… en termes de couts, la mise en place de ce système n’a qu’un faible impact… pourquoi hésiter alors ?
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