Sexisme du quotidien : ÇA SUFFIT !!!
🔥🔥 Pour écouter la version audio ou regarder la version vidéo de cet article =>>> https://lnk.to/L0kuVr 🔥🔥
Dernièrement sur LinkedIn, j’ai vu un certain nombre de "débats" sur ce qu’est le sexisme, sur ce que l’on peut dire et ce qui n’est plus acceptable. Je sais, j’ai un côté un tantinet jusqu’au boutiste dès qu’il s’agit de la question du sexisme ou de la discrimination, mais si je mets des guillemets au mot débat, c'est parce que si vous y prêtez attention, il est rarissime que celles et ceux qui font des actes sexistes écoutent les personnes offensées et présentent, tout simplement, leurs excuses. Et c’est pour savoir si cette attitude était justifiée que j’ai lancé le sondage de la semaine dernière à propos du sexisme au quotidien.
Eh bien le résultat de ce dernier me laisse à penser que j’ai raison de l’être. En effet, quand seulement 29% des répondants disent ne jamais être confronté au sexisme du quotidien, il est clair que ce dernier est tout sauf un fantasme ou un concept bobo.
Oui, le sexisme du quotidien est une réalité et quand bien même il serait rare, il n’est pas acceptable. Ce que je trouve absolument fou, ce sont ces personnes qui ne comprennent pas que si un comportement ou une parole dérange ne serait-ce qu’une seule personne, c’est une personne de trop.
Le principe de la vie en société, c’est que chacun s’y sente bien, puisse être la personne qu’elle souhaite être, sans être obligée de ravaler sa fierté un jour sur deux. Le sexisme du quotidien, ce sont tous ces comportements qui, comme le disait l’ancien commentateur sportif de CANAL+ Pierre Ménès, passaient crème avant.
Fut un temps, le droit de cuissage existait et était totalement admis par la société : un puissant pouvait s’arroger le droit d’abuser sexuellement d’une servante par exemple. Depuis Harvey Weinstein, celles et ceux qui n’avaient pas encore compris que ce comportement moyenâgeux n’était plus acceptable n’ont plus le choix.
Eh bien, même si bien entendu, en termes de gravité nous ne parlons pas de la même chose, il en va de même avec le sexisme du quotidien : il faut l’éradiquer, totalement.
Mais pour se faire, il faut pouvoir le repérer, et agir. Comment le repérer ? C'est assez simple, ils utilisent tous les même phrases :
1- Ben… t’as pas d’humour ou bien ?
La dernière fois que quelqu’un a osé me dire cette phrase, c’était sur LinkedIn il y a quelques années. Un homme avait publié une blague sur le réseau. Ok… pourquoi pas après tout, on a le droit de rire sur un réseau professionnel. Mais laissez-moi vous raconter la blague.
Connaissez-vous la différence entre un chien et une femme ? Non ? Eh bien enfermez les deux dans le coffre de votre voiture, attendez deux ou trois heures, ouvrez le coffre et regardez lequel des deux est content.
Trouvant la blague profondément déplacée, et encore plus sur un réseau professionnel, je l’ai fait savoir à l’auteur en laissant un commentaire comme je le fais en pareil cas et, là, j’ai eu le droit à un « ben… t’as pas d’humour ».
En fait, l’humour est quelque chose de subjectif. Quand bien même je ne vois pas qui pourrait rire de cette blague, si elle fait rire l’auteur, il a le droit de la faire, bien entendu. Mais si une seule personne est offensée, c’est une personne de trop et il doit faire l’effort de comprendre le pourquoi de cette réaction et faire en sorte que cela ne se reproduise jamais.
Dans une variante de l’article IV de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, il est écrit « la liberté des uns s’arrête où commence celle des autres » ; si j’ai offensé quelqu’un, je dois respecter cette personne au lieu de m’entêter comme un gros bourrin avec ma blague qui au final n’a que peu d’importance.
2- Ben… je comprends pas, c’est un compliment
Ah le compliment au travail. Vaste débat. Je me rappellerais toujours cette jeune femme qui à la fin de l’une de mes conférences sur les préjugés et le sexisme du quotidien s’est levée au fond de la salle pour prendre le micro. Elle ne voulait pas poser une question, mais juste me remercier en expliquant que depuis qu’elle était arrivée dans cette entreprise d’ingénieurs, elle n’osait plus aller à la machine à café, lassée d’entendre des « dis donc, tu es très en beauté aujourd’hui », ou des « whaou, cette robe te va à ravir » ou des « mais que tu es belle toi ».
Oui, en tant qu’homme, je ne peux pas dire le contraire, cette femme était magnifique, mais chaque compliment lui faisait sentir que son cerveau passait largement après son physique. Une phrase qui pourrait prendre sens lors d’un dîner ou dans un bar n’a rien à faire au travail.
Et ce qui me rend fou, mais vraiment fou, c’est que certains hommes ne comprennent toujours pas que si ce qu’ils considèrent comme un compliment met mal à l’aise ne serait-ce qu’une seule personne, comme pour le point précédent, c’est qu’il y a probablement un problème.
« Personne n’est plus arrogant envers les femmes, plus agressif et méprisant, qu’un homme inquiet pour sa virilité.» Simone de Beauvoir
3- Ben… on peut plus rien dire en fait ?
Récemment, j’ai lu les mots d’une personne qui avait écrit quelque chose typique du sexisme du quotidien, et qui s’était fait reprendre par un très, très grand nombre de personnes et qui, oui, il a osé, a comparé les commentaires négatifs à propos de ses écrits à du fascisme !
Les tenants du sexisme au quotidien font souvent cela car, généralement, ils ne pensent pas à mal, c’est juste leur culture, leur habitude depuis des années… et comme toute chose ancrée en quelqu’un depuis longtemps, cela est complexe de changer. Au même titre qu’arrêter de fumer n’est pas simple, changer une habitude comportementale n’est pas simple. Alors plutôt que de se remettre en question, ce qui serait admettre publiquement qu’ils ont tort, ils s’enfoncent en traitant les autres de fascistes… pure question d’égo de mâle.
La solution : écouter les autres et, surtout les respecter. La liberté d’expression cesse au moment ou celle-ci heurte quelqu’un en entreprise.
4- Ben… je vois pas le problème, on a toujours fait comme ça
Les réunions sont un vrai lieu de sexisme au quotidien. Beaucoup d’études ont été faites à ce sujet qui montrent que les hommes coupent plus facilement la parole que les femmes, que les hommes parlent systématiquement en réunion, contrairement aux femmes qui ne parlent que si elles ont quelque chose à dire.
Pire, dans une réunion, c’est généralement à une femme que va être demandé de prendre des notes ou d’aller chercher des cafés… vieux reflexe hérité du siècle dernier.
Pour ces comportements, nous, les hommes, avons un rôle essentiel à jouer en y prêtant attention. Au même titre qu’il sera plus simple pour un homme de faire remarquer à un collègue que sa blague racontée à la machine à café est sexiste, il est important de changer nos propres comportements et de faire en sorte que, si nous sommes managers, ne considérions pas cela comme un détail.
Conclusion
Les temps changent et c’est une bonne chose. Malheureusement, comme pour tout changement, il y a des résistances. Mais il ne faut rien lâcher, continuer de parler de ces sujets, sans cesse, c’est ainsi que, petit à petit ces comportements qui étaient la norme au siècle dernier disparaîtront totalement.
Oui, en entreprise, je suis pour la tolérance zéro. Pourquoi tolérer ne serait-ce qu’un écart alors que, franchement, changer ces 4 petits comportements ne semble pas complexe, si ?
J'espère que pour que cela évolue, il ne faudra pas faire comme Constance, l'héroïne de mon dernier roman, "Sois un homme ma fille" et, lassée de ce sexisme se fait passer pour un homme pour réussir sa carrière !
Komentarze