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COMMENT DIRE « NON » A SON BOSS ?

Et oui… pas si simple de dire « non » à son boss. C’était le thème du dernier Apéro du Management organisé avec La Maison du Management (prochain épisode en Mars) et force est de constater que le sujet et vaste… et parfois complexe.


Mais pourquoi est-ce si compliqué ? La peur de décevoir sans aucun doute arrive en numéro un. Et il semblerait que cette peur soit encore plus forte chez les femmes qui, au-delà de cette question du « non » souffrent souvent de ce qui est désormais connu comme « le syndrome de l’imposture ». Pour résumé ce syndrome, c’est ce qui fait qu’une femme va se sentir l’obligation absolue d’être parfaire en tout pour se sentir légitime dans son travail.


Ainsi, dire « non » est parfois ressenti comme un échec personnel. Dire « non », d’une certaine manière, c’est rejeter l’autre. Alors certes, il y a des moments où il n’y a pas de débat, nous n’avons pas intégré dans nos discussions le harcèlement sexuel qui est un tout autre sujet, mais bien souvent, c’est le « non » pour une tache pas nécessairement complexe qui est compliqué à dire, celui qui nous permettrait de ne pas partir à 22heures ou de ne pas être en retard sur d’autres choses que nous faisons.


Il y a bien entendu des « non » qui ont malheureusement des conséquences. L’un des participants à l’apéro nous donnait l’exemple d’une entreprise qui mettait une énorme pression pour que tout le monde dise « oui » à tout, notamment pendant la période d’essai. Le deal était clair : si tu ne dis pas oui à tout, c’est que tu n’es pas impliqué et donc, il est fort probable que ta période d’essai s’arrête là. Et oui, ce type de chantage existe encore aujourd’hui.


"Un homme en colère est un homme qui n'a pas su dire non et éprouve, en plus, le remords de ne pas l'avoir fait." Tahar Ben Jelloun

Mais au-delà de ces cas malsains, dire non est complexe. En effet, quand il vous est demandé quelque chose par votre boss et que vous dites oui alors que vous savez que cela va vous mettre en retard par exemple, cela facilite votre relation à votre boss mais cela la rend plus complexe envers vous-même : « mais pourquoiiiiiii j’ai dit oui ». Quand vous dites « non », c’est complexe envers votre boss ET envers vous-même du fait d’un potentiel sentiment de culpabilité. Il est apparu dans nos discussions que ce sentiment de culpabilité a tendance à s’atténuer avec l’âge… comme quoi, prendre quelques rides peut avoir du bon. Nous prenons plus de distance et surtout, plus d’assurance !!!


Ce qui était absolument formidable pendant nos discussions lors de cet Apéro du Management c’est que nous savions toutes et tous que savoir dire « non » était absolument fondamental pour ne pas dire vital et pourtant, nous avions toutes et tous connu des situations où ce n’était pas aussi simple que cette théorie. Le « y a qu’à faut qu’on », ça ne fonctionne pas en la matière.


Alors… comment faire ? Il est ressorti de nos discussions que la seule chose à faire pour dire « non » est de ne jamais donner le sentiment que ce mot était une porte fermée violemment, claquée sur le nez de la personne qui vous demande un service. Comment ? Grace à une technique toute simple :


L’ALTERNATIVE POSITIVE


Le principe de l’alternative positive est de ne jamais laisser votre interlocuteur/trice dans la même situation qu’avant de vous avoir parlé. Il s’agit de faire avancer plutôt que de faire du sur place. Quelques exemples ? Si l’on vous demande de travailler sur un dossier et vous ne pouvez vraiment pas à l’instant où l’on vous demande. Au lieu de rembarrer la personne, dites-lui :

=> Désolé, je ne peux pas aujourd’hui mais si cela te va, je peux m’en occuper demain.

=> Désolé, je ne peux vraiment pas aujourd’hui, mais peut-être que Jean-Paul pourra, tu veux que je lui demande ?

=> Désolé, je ne peux vraiment pas m’en occuper totalement mais, si tu veux, je relirai ce que tu as fait demain et compléterai si nécessaire.


Vous l’aurez compris, le principe de l’alternative positive est de faire avancer votre interlocuteur. Un « non », c’est comme un panneau stop sur la route… vous n’avancez plus. L’alternative positive, c’est une bifurcation. Vous amenez votre interlocuteur à imaginer un autre chemin qu’il avait à l’origine imaginé, mais il avance toujours, ce qui change tout !


Mais bien entendu, tout est question de mesure. L’alternative positive ne peut être utilisée systématiquement. Il existe des situations où, de fait, il faut tout plaquer pour se consacrer à une nouvelle tâche car il y a une urgence absolue mais ces situations son rares. La notion même d’urgence est subjective. Quand quelqu’un vous demande quelque chose de façon urgente, pour certaines personnes, cela veut dire dans 5 minutes, pour d’autre dans une heure, pour d’autres dans la journée et pour d’autres enfin le lendemain matin. Mais ce qui est certain, c’est que quel que soit le cas, une urgence pour soi est toujours plus importante que n’importe quelle urgence pour les autres… en tout cas, c’est ce que l’on imagine. Le tout est de bien avoir conscience de cela et de savoir trouver des compromis afin que personne ne se sente lésé dans les arbitrages de temps que nous devons toutes et tous faire chaque jour.


Alors… prêt(e)s à dire « non » ?



Je suis auteur, chroniqueur et conférencier... ci-dessous, quelques liens utiles.

Avec Bob sur scène

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