3 Clés pour Déjouer le Syndrome de l'Imposteur
- Gaël Chatelain-Berry
- 29 avr.
- 4 min de lecture
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« C'est juste un coup de chance », « Ils vont finir par découvrir que je ne suis pas à la hauteur »... Ces phrases vous semblent familières ? Bienvenue dans le club des imposteurs, ce groupe paradoxal de personnes compétentes qui doutent constamment de leur légitimité. Première chose à savoir, le syndrome de l'imposteur, nous le connaissons toutes et tous, c'est naturel. Là où ça devient problématique, c'est quand il devient bloquant... heureusement, ce n'est pas une fatalité !
Le syndrome de l'imposteur touche près de 70% des professionnels à un moment de leur carrière. Ce qui le rend si pernicieux, c'est qu'il frappe particulièrement les personnes compétentes et consciencieuses. Plus vous êtes exigeant avec vous-même, plus vous êtes susceptible d'en souffrir. Contrairement aux idées reçues, les succès ne le font pas disparaître - ils peuvent même l'amplifier en augmentant la pression.
Comment combattre ce saboteur interne ? C'est là qu'intervient la méthode des 3R : Reconnaître, Relativiser, Recadrer.
Premier R : Reconnaître
La première étape consiste à identifier ces pensées d'imposteur lorsqu'elles surgissent. Le syndrome se manifeste généralement par :
L'attribution des succès à des facteurs externes : chance, timing, aide des autres
La minimisation des réussites : « Ce n'était pas si compliqué »
La survalorisation des erreurs : une petite erreur devient la preuve de votre incompétence
Le perfectionnisme paralysant : reporter une tâche jusqu'à ce qu'elle soit « parfaite »
L'exercice de reconnaissance consiste à tenir un « journal de l'imposteur » pendant une semaine. Notez chaque pensée d'imposteur, le contexte qui l'a déclenchée, et l'émotion associée. Cette prise de conscience crée déjà une distance entre vous et ces pensées parasites.
Ce que j'observe chez de nombreux salariés, c'est leur étonnement face à la fréquence de ces pensées une fois qu'ils commencent à les identifier. La reconnaissance transforme un mal-être diffus en phénomène observable et donc gérable.
Deuxième R : Relativiser
Une fois ces pensées identifiées, questionnez leur validité par un processus actif de relativisation.
La technique de l'ami bienveillant
Imaginez qu'un ami vous confie les mêmes doutes. Que lui diriez-vous ? Probablement pas « Oui, tu as raison, tu es un imposteur ! » Vous lui rappelleriez ses compétences et ses succès.
Cette dissonance entre la façon dont nous nous traitons et dont nous traiterions un ami révèle l'irrationalité de nos jugements auto-critiques. À chaque pensée d'imposteur, demandez-vous : « Que dirais-je à un ami dans cette situation ? »
Le test de réalité
Pour chaque pensée négative, collectez des preuves objectives. Si vous pensez « J'ai réussi uniquement grâce à mon équipe », demandez-vous :
Quelle a été ma contribution spécifique ?
Quelles décisions ai-je prises qui ont influencé positivement le résultat ?
Qu'ont dit mes collègues sur ma contribution ?
Être cartésien, je vous assure, ça aide !
La normalisation
Des personnalités comme Michelle Obama, Albert Einstein ou Meryl Streep ont ouvertement parlé de leur syndrome de l'imposteur. Ce sentiment est partagé par la majorité des personnes accomplies - vous n'êtes pas seul(e).
J'encourage les salariés à créer des moments de partage authentique où chacun peut exprimer ses doutes. Ces conversations révèlent invariablement que même les personnes que nous admirons connaissent ces moments d'incertitude.
Troisième R : Recadrer
Le recadrage est l'étape la plus transformative : remplacer les schémas de pensée limitants par des perspectives plus constructives.
Revoir sa définition de la compétence
La compétence n'est pas l'absence d'erreurs. Elle réside dans la capacité à apprendre, à s'adapter et à persévérer. Recadrer sa définition permet d'intégrer les moments d'incertitude comme partie du processus d'apprentissage et non comme des preuves d'incompétence.
Un exercice efficace : identifiez trois professionnels que vous admirez et réfléchissez à leurs parcours. Ont-ils connu des échecs ? Des périodes de doute ? Cette réflexion aide à construire une vision plus réaliste de l'excellence professionnelle.
Adopter une mentalité de croissance
Les travaux de Carol Dweck montrent que les personnes qui considèrent leurs capacités comme évolutives sont moins susceptibles de souffrir du syndrome de l'imposteur.
Concrètement :
Remplacez « Je ne suis pas doué pour ça » par « Je n'ai pas encore maîtrisé cette compétence »
Voyez les difficultés comme des opportunités d'apprentissage
Célébrez l'effort et la persévérance plutôt que les seuls résultats
Redéfinir son étalon de mesure
Un piège du syndrome de l'imposteur est la comparaison avec un idéal inatteignable. Recadrer, c'est choisir des étalons plus pertinents :
Votre progression par rapport à vous-même
Votre impact réel plutôt que des standards abstraits
L'équilibre entre différentes dimensions de votre vie
Conclusion
La méthode des 3R n'est pas un remède miracle. C'est une pratique continue qui permet de construire une relation plus saine avec ses doutes et ses accomplissements.
La transformation se produit lorsque cette méthode devient un réflexe face à une pensée d'imposteur :
La reconnaître : « Ah, voilà mon syndrome d'imposteur qui parle »
La relativiser : « Quels sont les faits objectifs ? »
La recadrer : « Comment puis-je voir cette situation de manière constructive ? »
Cette pratique répétée crée de nouveaux chemins neuronaux qui rendent les pensées d'imposteur moins automatiques.
Le syndrome de l'imposteur nous place en spectateur de notre propre succès. La méthode des 3R nous permet de reprendre le rôle de protagoniste - quelqu'un qui influence activement les événements et construit son développement.
Ce changement n'élimine pas les moments de doute, mais les transforme : d'obstacles paralysants, ils deviennent des indicateurs précieux sur notre chemin de croissance.
Et vous, quelle conversation entretenez-vous avec votre syndrome de l'imposteur ? Comment les 3R pourraient-ils transformer cette relation ?
Gaël Chatelain-Berry
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