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Êtes-vous toxique ?



Vous savez quoi, quand j’ai écrit le titre de cet article, je me suis dit « whaouuuuu, Gaël, c’est bon, tu commences vraiment à dire n’importe quoi ». Et c’est là où j’ai pensé à ma grand-mère qui me disais « Gaël, garde toujours en tête que tu seras toujours l’abruti de quelqu’un. »


J’entends souvent parler de manager toxique, le manager qui va pourrir le quotidien de chaque membre de son équipe, de façon volontaire (le pervers narcissique) ou involontaire (le manager incompétent) … mais, franchement, ce serait trop simple de mettre l’ensemble de la responsabilité d’une situation sur une seule personne. Dans une relation, il faut être deux et imaginer que la qualité de celle-ci ne dépend que d’une seule, c’est, à mon sens, faire fausse route. Le premier livre de management que j’ai écrit, « Mon boss est nul, mais je le soigne » parlait d’ailleurs de cela : le sous-titre du livre était « comment transformer le pire des patrons en manager bienveillant ». Nos actions, nos progrès ont un impact global. Avant d’exiger des autres qu’ils changent, nous pouvons voir si un changement dans nos comportements peut avoir un impact positif.


Bref, l’idée de cet article est de se poser une simple question : sommes-nous toxiques ? Pour répondre à cette question, je vous propose un exercice simple d’évaluation.


1-   Avez-vous la même attitude avec tout le monde ?

C’est bien connu, nous avons plus ou moins d’affinités avec les personnes en fonction de leur personnalité. Dans notre vie personnelle, c’est pratique, nous pouvons choisir nos amis. Dans le cadre professionnel, c’est comme notre famille, nous ne choisissons pas. C’est ainsi qu’en moyenne, un manager va passer 80% de son temps avec 20% de son équipe. Et ce n’est pas forcément un comportement conscient… mais à votre avis, comment se sentent les 80% restants de l’équipe ? Exclus ? Pas forcément, mais envieux des 20% qui sont les chouchous, sans aucun doute. En entreprise, il faut, autant que faire se peut, avoir le même comportement avec tout le monde. Comme le disais l’un de mes anciens patrons, « Gaël, on ne te demande pas d’aimer tout le monde, tu ne vas pas partir en vacances avec eux. Par contre, on te demande de te comporter de la même façon avec toutes et tous ».


Exercice : posez-vous la question suivante : toutes les personnes que je côtoie au travail ont-elles toutes la même image de ma personnalité ? Si vous pouvez dire que certaines personnes vous aiment bien et d’autres non, c’est que vous pouvez progresser.


2-   Êtes-vous exemplaire ?

Un ou une collègue toxique, ce n’est pas forcément quelqu’un qui va vous perturber en interagissant avec vous. Il s’agit de quelqu’un qui, par son comportement général, va vous faire sentir mal. Quelques exemples ? Quelqu’un qui parle sans cesse en réunion ou qui coupe la parole, quelqu’un qui arrive sans cesse en retard, quelqu’un qui adore envoyer des emails en dehors des horaires de travail, quelqu’un qui organise des réunions le vendredi à 18.00, quelqu’un qui parle au téléphone pendant une heure, fort, dans l’open space, quelqu’un qui va laisser traîner sa tasse sale dans l’espace commun, quelqu’un qui ne va pas remettre de papier dans le photocopieur alors qu’il vient de le finir etc etc. Être toxique, c’est impacter la vie d’autrui de par son comportement. Envoyer un email à 22.00 ne vous semble pas dramatique ? Dans l’absolu, vous avez raison, ce n’est pas dramatique si c’est votre organisation… mais cela n’a pas d’impact que sur vous, mais également sur son/ses destinataire(s) ; faire un envoi différé ne coute pas grand-chose.


Exercice : essayer d’identifier les comportements qui peuvent empiéter sur le bien-être de vos collègues.


"Ce monde est rempli de personnes fausses, mais avant de juger, assurez-vous de ne pas en faire partie." Tupac Shakur

3-   Êtes-vous courageux(se) ?

Il est possible d’être toxique par omission. Dans ma carrière, il m’est arrivé de me faire hurler dessus par un boss pour une faute que je n’avais pas commise. Les responsables assistaient à la scène et se sont bien gardé d’ouvrir la bouche, trop contents que la foudre ne leur tombe pas dessus. La lâcheté en entreprise est toxique et celle-ci peut prendre beaucoup de formes. Quelques exemples :

·      Le PDG de votre entreprise tient des propos sexistes en présence de votre collègue femme, que faîtes-vous ?

·      Un collègue de travail fait une blague homophobe dans l’espace détente, que faîte-vous ?

·      Votre boss insulte l’un de vos collègues qui vient de perdre une vente, que faites-vous ?

Nous sommes toutes et tous des êtres humains. Dans les trois exemples ci-dessus, il n’est pas forcément simple de s’imaginer dire quelque chose ou d’intervenir, et pourtant, il le faut, absolument ! Être toxique par omission, c’est assister à ce genre de chose et ne rien dire ou faire.


Pourquoi faisons-nous cela ? La peur, et celle-ci est bien légitime. Mais bien qu’étant légitime, il faut lutter contre celle-ci si nous voulons participer à la transformation de nos entreprises vers plus de bien-être pour toutes et tous.


Exercice : connaissez-vous des comportements, des attitudes ou des situations qui n’auraient pas lieu d’être dans votre entreprise ? Si tel est le cas, demandes-vous ce que vous pourriez faire pour que cela change.


4-   Êtes-vous parfait(e) ?

Bon… soyons honnête, si vous avez répondu oui à la question, inutile de continuer la lecture ;-) Bien entendu, personne n’est parfait, mais la question n’est absolument pas là. Vouloir être parfait(e) est anxiogène et, sincèrement, inutile. Les seules personnes se pensant parfaites en entreprise sont généralement des jumeaux de BoB, le pire manager du monde. Non, la question n’est pas d’être parfait ou parfaite, mais juste d’être conscient que, quel que soit notre position hiérarchique, quel que soit notre âge, nous avons une marge de progression. Et, ça, je trouve cela incroyablement enthousiasmant. Se regarder dans la glace, en toute objectivité, voir nos défauts, et se dire que petit à petit, ces derniers seront moins grands, c’est plutôt agréable, non ?


Je crois que la chose qui me désespérerait le plus, c’est de me dire que tout est immuable. Or, rien ne l’est, pas plus les entreprises dans lesquelles nous travaillons que nos défauts, petits ou grands. Chaque jour est un pas de plus vers le nouveau nous… à nous de faire en sorte d’en être fier !



Pour aller plus loin :


Je suis auteur, chroniqueur et conférencier... ci-dessous, quelques liens utiles.


Et beaucoup plus de contenu sur www.gchatelain.com




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