Apprenez à (vous) vendre… et finissez-en avec le syndrome de l’imposteur !
Le syndrome de l'imposteur, vous connaissez ? Une forme de doute maladif qui consiste essentiellement à nier la propriété de tout accomplissement personnel et qui finit par vraiment, mais alors vraiment faire douter de ses propres capacités. Pour bien comprendre le syndrome de l'imposteur, j’aime beaucoup cette phrase de Tobias Van Schneider, ancien directeur artistique et responsable du design à Spotify : "Je pourrais recevoir 100 compliments et entendre une seule personne dire que je ne les mérite pas, et c'est cette personne que je choisis de croire ». Tout est dit.
Contrairement a ce qui a été établi en 1978 par les deux psychologues américaines qui ont identifié le syndrome de l'imposteur (Pauline Rose Clance et Suzanne Imes, chercheuses à l'université d’État de Géorgie), il semblerait que ce syndrome touche tout autant les hommes que les femmes, et même, selon une étude menée par des chercheurs allemands et américains, que, sous pression, les hommes ayant ce sentiment d’imposture seraient davantage affectés dans leurs performances que les femmes. Bref… ce syndrome concerne tout le monde et il serait peut-être temps d’y mettre fin.
Pas simple me direz-vous ? Et bien si. Vous avez remarqué comme nous avons tendance à nous flageller pendant des jours avec des orties fraiches dès que nous ratons quelque chose alors que quand nous réussissons quelque chose, cela nous semble normal, classique et nous ne le célébrons que rarement, voire l’oublions bien vite ? Il faut réapprendre à se faire du bien, à se féliciter, à admettre officiellement que nous ne sommes pas totalement nuls et que nos succès ne sont pas totalement au hasard mais… A NOUS !
En interne
Combien de fois avons-nous réussi quelque chose sans que personne n’y prête attention de façon visible à nos yeux ? Vous réussissez quelque chose ? Faite le savoir ! Il ne s’agit pas d’inonder de mails avec 200 personnes en copie dès que vous avez signé un contrat ou fini un dossier complexe mais acter officiellement avec un mail court le fait que vous avez fait quelque chose de bien permet non seulement à votre cerveau d’intégrer que c’est bien grâce à votre travail que cela est arrivé mais, surtout, à votre hiérarchie de constater que vous bossez bien et, si cette hiérarchie est bienveillante, de vous féliciter.
Cela semble basique mais, vous savez, notre cerveau fonctionne de façon binaire et les solutions simples sont souvent les meilleures.
Apprendre à "vendre" ce que vous faites en communiquant simplement sur ce que vous faites, en réunion ou par mail, c'est un début incontournable. Trop de collaborateurs et de collaboratrices n'osent pas le faire ayant peur de passer pour des prétentieux(ses) ou considérant que ce qui a été accompli l'aurait été par n'importe qui d'autre. Vous savez quoi ? ce que vous faites, avec la manière dont vous le faites, il n'y a que vous qui puissiez le faire, soyez en fier(e)s ! Améliorer le regard que vous portez sur vous grâce à des actions concrètes réduira petit à petit la présence du syndrome de l'imposteur.
"Vous, autant que n’importe qui dans cet univers, méritez votre amour et votre affection." Buddha
En externe
Rien de pire que les personnes qui se vantent en permanence, de tout, même des choses les plus anodines. Et pourtant, nous jalousons parfois la confiance que ces personnes peuvent avoir en elles-mêmes.
Sans tomber dans l’extrême inverse, dire un « je suis super content(e), j’ai réussi ci ou ça aujourd’hui » à vos amis, votre compagnon ou votre compagne, ça fait un bien fou. Nous sommes des animaux sociaux et avons besoin de reconnaissance. J’entends souvent des gens supposés proches de moi me dire « tu as trop de chance Gaël, ton boulot est génial ». Fut un temps, je croyais en ma bonne étoile, seule responsable des succès que je pouvais avoir.
Désormais, je sais que la chance n’a rien à voir avec tout ça, seulement mon travail et j’assume d’en parler plus que je ne le faisais avant. Je travaille beaucoup, énormément, parfois 7 jours sur 7 (je sais, c’est pas bien), mais c’est un choix et je sais que ce que je fais, je le mérite, je ne suis pas un imposteur et je n'ai pas plus de chance qu'un autre.
Avec vous-même
Bien entendu, le syndrome de l'imposteur est avant toute chose quelque chose de personnel. Or, nous retenons trois fois mieux les mauvaises nouvelles que les bonnes. Petit exercice : si je vous demande de vous souvenir des 3 pires moments de votre vie, vous mettrez 10 secondes à les trouver.
Si je vous demande de vous rappeler des 3 meilleurs moments, sans intégrer mariage ou naissances, vous mettrez beaucoup plus de temps. C’est comme cela, notre cerveau humain retient mieux le négatif que le positif. Et bien dès que vous réussissez quelque chose dont vous êtes fier(e), ou que vous faites quelque chose qui vous rend heureux(se), notez-le sur un post-it que vous mettrez dans un vase chez vous.
Faites-le chaque jour si possible. Après quelques semaines, le vase sera plein de post-it et vous pourrez replonger la main dedans et, vous verrez… de bonnes ondes que vous aviez oublié vous permettront de chasser les mauvaises qui parfois peuvent nous pourrir la vie.
CONCLUSION
Le syndrome de l’imposteur n’est pas une fatalité… il est humain. La modestie a été érigée en vertu dans notre société mais, malheureusement, trop de modestie peut finir par nous déprimer au travail. Le tout est de trouver un juste équilibre et de réapprendre à se renarcissiser, à être fier(e) de notre travail et de l’affirmer. Je ne dis pas que cela se fera du jour au lendemain mais essayez, et vous verrez à quel point votre humeur sera meilleure, votre sourire au quotidien plus grand et votre approche de votre vie professionnelle beaucoup plus légère !
Alors… on y va ?
Pour aller plus loin :
Je suis auteur, chroniqueur et conférencier... ci-dessous, quelques liens utiles.
Et beaucoup plus de contenu sur www.gchatelain.com
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