Le mythe du matin parfait : et si nous arrêtions de culpabiliser ?
- Gaël Chatelain-Berry

- 2 déc.
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 6 déc.

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Il y a quelques jours, j’ai eu un réveil très banal. Pas un réveil héroïque, pas un réveil catastrophique… juste un réveil normal. Vous savez, ce genre de matin où nous ouvrons les yeux et où, pendant quelques secondes, nous essayons de comprendre si nous avons dormi 8 heures ou 4, si nous avons une réunion importante ou si nous rêvions encore. Rien d’extraordinaire. Pas de grognement, pas d’énergie folle, pas de motivation débordante. Juste… neutre.
En prenant mon café, j’ai repensé à toutes ces injonctions que nous voyons partout, surtout à cette période où nous cherchons toujours à optimiser nos journées. Les vidéos qui nous expliquent comment se lever à 5 heures du matin pour être plus productifs. Les routines parfaites des influenceurs qui méditent vingt minutes avant de préparer un petit-déjeuner équilibré avec du quinoa, puis d’enchaîner avec une séance de sport intense. Les discours qui nous disent que notre réussite dépend de notre capacité à “bien nous lever”.
Et en parallèle, j’ai regardé les résultats du sondage que j’ai publié sur LinkedIn : 40 % d’entre vous se définissent comme “neutres” le matin, ni grognons, ni hyperactifs, ni totalement dépendants du café. Juste… neutres. Et vous êtes 3 000 à avoir répondu tout de même !!! Et j’ai eu un déclic : nous culpabilisons énormément de ne pas être ces personnes qui sautent du lit avec un sourire parfait et une énergie solaire. Comme si le matin devait absolument être un moment déterminant. Comme si notre philosophie de vie se jouait entre 6h00 et 7h00 du matin.
Alors, dans cet article, j’aimerais que nous explorions ensemble ce mythe du matin parfait. Et surtout, que nous voyions pourquoi il est temps d’arrêter de culpabiliser.
Le poids invisible des injonctions matinales
Depuis quelques années, les routines matinales sont devenues un produit d’appel formidable. Elles sont partout. Elles nous promettent une productivité décuplée, une confiance retrouvée, une santé renforcée, une vie épanouie. Si nous suivons ces rituels très codifiés, nous serions censés devenir de meilleures versions de nous-mêmes, pour ne pas dire LA meilleure version de nous-même.
Le problème, c’est que ces injonctions ne tiennent pas compte d’une réalité simple : nous sommes tous différents.Certaines personnes aiment se lever tôt et adorent le sentiment d’avoir une longueur d’avance. D’autres fonctionnent mieux après un réveil progressif. Certaines personnes ont besoin de calme, et d’autres ont besoin de mouvement. Certaines ont simplement des enfants, un sommeil perturbé ou des nuits plus courtes que ce qu’elles voudraient.
Créer une routine peut être bénéfique, bien sûr. Mais croire que la réussite professionnelle ou personnelle dépend du lever du soleil relève du fantasme. Ce discours crée surtout de la pression. Et cette pression se transforme en culpabilité dès que nous n’arrivons pas à “bien commencer la journée”.
Ce qui est fascinant, c’est que, dans mon sondage, vous êtes 40 % à vous déclarer neutres le matin. C’est-à-dire que votre état matinal n’a rien de spécial. Il n’est ni exalté, ni dramatique. Et pourtant, ce qui manque dans le discours sur la performance, c’est justement cette neutralité. Cette réalité de la majorité.
Le matin parfait n’existe pas
Soyons honnêtes : un matin parfait, cela peut arriver. Parfois, nous nous levons avec un sentiment d’énergie et de clarté. Parfois, le café est bon, la nuit a été ressourçante, et le monde semble aligné. Mais quand cela arrive, c’est un cadeau. Ce n’est pas une norme. Ce n’est pas un objectif. Et ce n’est certainement pas un critère d’évaluation de notre valeur.
Le matin “parfait” est une construction. Une image fabriquée par les réseaux sociaux ou les articles lifestyle. Une belle histoire. Mais notre vie n’est pas une succession de belles histoires polies. Elle est faite de rythmes, de fluctuations, de moments où nous nous sentons plus en forme et de moments où nous avons besoin de douceur.
La vérité, c’est que le matin parfait n’existe pas.Ce qui existe, ce sont des matins possibles. Des matins réalistes.Des matins vivables.Et ce sont ceux-là qui construisent une journée.
Ce qui compte, ce n’est pas comment nous commençons, mais comment nous avançons. Ce qui compte, c’est la direction, pas la première minute du trajet.
Pourquoi la neutralité est une force
Revenons à ce fameux 40 %. Ce chiffre m’a interpellé, et je vous en explique la raison. Dans un monde saturé d’extrêmes, la neutralité est souvent oubliée. Nous pensons que pour être performants, il faut être à fond dès le réveil. Nous pensons que pour être sérieux, il faut être concentrés dès la première seconde. Nous pensons que pour être motivés, il faut être inspirés dès le matin.
Alors que la réalité est beaucoup plus simple : la neutralité est stable. La neutralité permet une montée en puissance naturelle.Elle n’impose aucune pression.Elle ne crée aucune tension.
Être neutre, ce n’est pas être fade. Être neutre, ce n’est pas manquer d’énergie.Être neutre, ce n’est pas manquer d’ambition. Être neutre, c’est être en transition. C’est être en mouvement. C’est être en préparation.
La neutralité du matin est souvent un signe de maturité émotionnelle. Nous n’essayons pas de nous inventer une énergie artificielle. Nous ne falsifions pas notre humeur. Nous accueillons juste ce qui est là. Et cette acceptation nous rend plus disponibles, plus adaptables, plus vrais.
Ce que cela change au travail
Alors, qu’est-ce que cela veut dire concrètement dans le monde professionnel ?
Cela signifie que nous ne pouvons pas attendre la même énergie de toutes et tous à 8h30. Certains de vos collègues sont encore dans leur phase d’atterrissage, d’autres sont déjà en altitude, et certains naviguent quelque part entre les deux.
Forcer une équipe à être immédiatement performante dès le matin, c’est souvent contre-productif. Cela génère de la tension, de la frustration, et parfois même du stress inutile. À l’inverse, accepter les différents rythmes permet de créer un environnement beaucoup plus serein. Un environnement où chacun peut trouver sa place, avancer à son rythme et entrer progressivement dans sa journée.
Et si, au lieu de demander : “Tu es en forme ce matin ?”, nous demandions plutôt : “De quoi as-tu besoin pour bien commencer ta journée ?”
Vous verrez que les réponses changent tout.
Arrêter de culpabiliser, commencer à respirer
Ce mythe du matin parfait nous colle à la peau. Il nous fait croire que notre succès dépend d’un alignement de petits rituels impeccables. Il nous pousse à penser que nous devons commencer nos journées avec un enthousiasme presque surhumain. Il nous incite à nous juger dès la première minute de la journée.
Et pourtant, la vérité est beaucoup plus douce.
Ce qui compte, ce n’est pas de réussir notre réveil. Ce qui compte, c’est de respecter notre rythme. Ce qui compte, c’est d’avancer, même tranquillement. Ce qui compte, c’est de nous accorder le droit d’être humains.
Nous pouvons construire des routines, bien sûr. Nous pouvons améliorer nos matins, si cela nous fait du bien. Mais nous n’avons rien à prouver au réveil. Absolument rien.
Conclusion
Alors… si vous ne deviez retenir qu’une seule chose de cet épisode… ce serait ceci : le matin parfait est un mythe, et il est temps de nous libérer de cette culpabilité inutile. Votre valeur ne se mesure pas à la façon dont vous ouvrez les yeux, mais à la façon dont vous vivez votre journée. Vous n’avez pas besoin d’être parfaits, performants ou inspirés dès le réveil. Vous avez seulement besoin d’être vous, avec votre rythme, vos besoins et votre énergie du moment.
Et pour conclure cet épisode, j’aimerais partager avec vous une citation de Ralph Waldo Emerson, qui disait :« Rien de grand ne s'est accompli dans la précipitation. »Le matin ne doit jamais être une course. C’est une entrée en matière, pas une évaluation.
Et si vous avez envie de prolonger la réflexion ou de recevoir chaque matin une petite dose de feel-good, j’ai ouvert une chaîne WhatsApp sur laquelle je partage chaque jour une pensée courte et positive.Le lien est dans la description de l’épisode, et vous êtes évidemment les bienvenu(e)s.
… mais surtout, avant toutes choses : prenez soin de vous.
Pour aller plus loin :
1- Le paradoxe des peurs au travail : et si on avait (enfin) compris ce qui compte vraiment ?
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