top of page

Les 5 pires erreurs de management en temps de confinement



Cette période de confinement est vraiment particulière, c’est le moins que l’on puisse dire. Que l’on soit en télétravail, en chômage partiel ou sur le terrain, la vie continue et le management n’a pas subitement disparu. Je crois même que son rôle est, plus que jamais, essentiel. Le risque de perte de sens au travail est grand si cette période n’est pas bien gérée. Je reçois beaucoup de messages que ce soit sur Linkedin ou sur mon site pour témoigner de situations qui me semblent tout à fait évitables. Manager en temps de confinement n’est pas forcément intuitif pour tout le monde, et ce n’est pas forcément facile, même si ce type de management existait déjà avant l’épidémie, d’une certaine manière, pour les managers qui géraient des équipes à distance, commerciaux itinérants par exemple.


Il n’existe pas de recette toute faite pour être un bon manager en temps de confinement, mais il existe des règles à respecter et, surtout, des erreurs à ne pas faire. Il en existe beaucoup, bien entendu, mais j’ai décidé dans cet article d’en souligner 5 qui me semblent être les plus fondamentales.


1-   Tomber dans le micro-management

Être en confinement, de fait, cela suppose une sacrée dose de confiance envers ses équipes. De fait, il peut sembler légitime pour un manager de se demander si son équipe travaille véritablement ou si elle passe sa journée devant sa Playstation. Et c’est ainsi que j’ai reçu le témoignage d’un salarié dont le manager exigeait que toute son équipe se mette en visio permanente de 9.00 du matin jusqu’à 18.30. Sn idée ? Faire comme s’ils étaient au bureau. En fait, ce manager s’est transformé en Big Brother. Il a réussi l’exploit de supprimer le seul aspect positif de cette période : profiter du télétravail.

Trop de visio-conférences, trop de vérifications, trop peu de confiance mène irrémédiablement à une infantilisation de l’équipe et à sa démotivation.


La solution ? Passer en mode projet. Chaque membre de l’équipe a des tâches précises à faire pour une date donnée, peu importe comment il ou elle s’organise dans sa journée ou sa semaine. Le manager fait uniquement des points aux dates prévues en accord avec son équipe.


2-   Faire une grande quantité d’emails

Il n’y a pas encore de statistiques, mais au regard du nombre de commentaires reçus à ce sujet, je ne serais pas étonné d’apprendre que la quantité d’emails envoyés a explosé. Utilisé en grande quantité, l’email sert à la fois à certains managers à prouver qu’ils travaillent effectivement et/ou à garder un œil sur son équipe (cf point précédent). L’email ne doit pas servir à occuper le temps des managers. Pas plus qu’en temps normal, un email de plus de 10 lignes doit être remplacé par un appel téléphonique. De même, pas plus qu’en temps normal, la période de confinement ne doit pas légitimer l’envoi de mails en dehors des horaires de travail. Et oui, même pendant l’épidémie, la vie personnelle des équipes existe toujours !


La solution ? Faire un appel visio avec son équipe et déterminer des règles précises et partagées sur l’utilisation des emails : pas d’email la nuit ou le week-end, pas d’email avec plus d’un destinataire (sauf cas exceptionnel), pas d’email de plus de 10 lignes etc etc.

"La prochaine fois que quelqu'un se plaint que vous avez fait une erreur, dites-lui que c'est peut-être une bonne chose. Parce que sans imperfections, ni toi ni moi n'existerions." Stephen Hawking

3-   Ne pas respecter les heures de travail

J’ai constaté qu’un certain nombre de manager considéraient que la notion de temps disparaissait. Leur bureau étant chez eux, ils n’arrivent parfois plus à faire la différence entre leur vie personnelle et leur vie professionnelle. Bien entendu, chacun s’organise comme il le souhaite et, en plus du télétravail, nous découvrons le flex-horaire. Par exemple, je travaille souvent la nuit, ce que je ne faisais quasiment jamais avant. Bon, c’est pour faire les musiques et les paroles des chansons de BoB, mais cela ne regarde que moi, je ne force personne d’autre à faire de même.


La solution ? Expliquer clairement aux équipes qu’en tant que manager, vous n’imposez absolument aucun horaire mais que vous serez disponible pour eux aux horaires normaux de bureau. La flexibilité est l’une des clés du succès de cette période.


4-   Ne plus être bienveillant

J’ai relu en diagonale mon livre sorti l’année dernière, « Les 10 commandements de la bienveillance en entreprise ». Et bien aucun de ces commandements ne s’applique pas à cette période. Un exemple ? Un manager bienveillant se doit d’être ponctuel. Si une conférence téléphonique est planifiée à 10 heures, elle commence effectivement à 10 heures et elle se finit à un horaire précis, si possible au maximum 30 minutes plus tard.

La solution ? Chaque manager peut faire un point personnel sur les 10 points suivants et déterminer ses points d’amélioration. 

1-   Suis-je poli (dire bonjour le matin par exemple) ?

2-   Suis-je empathique ? Chaque situation est particulière. Un collaborateur avec des enfants en bas âge ne vis pas la même expérience qu’une personne sans enfants.

3-   Suis-je disponible pour mes équipes ?

4-   Suis-je souriant ?

5-   Suis-je ponctuel ?

6-   Suis-je fiable ?

7-   Suis-je positif ? Cette période n’aura qu’un temps !

8-   Suis-je exemplaire ?

9-   Suis-je calme ?

10- Suis-je à l’écoute de mon équipe ?

Solution alternative : participer à mon webinaire de cette semaine : la bienveillance en entreprise en temps de confinement, ou le regarder en replay quand il sera passé.


5-   Oublier les chômeurs partiels

Beaucoup de nos compatriotes sont en chômage partiel. Il est très, très important que les managers gardent un contact très régulier avec eux afin qu’ils ne se sentent pas mis de côté. Pour prendre des nouvelles, certes, mais pas que. Par exemple, une période de chômage partielle peut être un excellent moment pour réfléchir à « l’après » ; se poser la question de ce que l’on n’aimait pas avant cette crise dans l’entreprise et comment nous faisons pour le changer quand celle-ci sera changée.


La solution ? Créer un groupe Whatsapp qui sert de boite à idée et organiser régulièrement des visio-conférences pour garder le contact en tout premier lieu, mais également pour débattre avec l’équipe de ces idées et préparer leur mise en place quand l’épidémie sera terminée. Se sentir utile, actif, c’est absolument fondamental.


Conclusion

Cette période est complexe économiquement, j’en sais quelque chose, et humainement. Mais, paradoxalement, elle nous oblige à nous poser les bonnes questions, à nous remettre en question en partie, à nous réinventer. Le temps ne s’est pas arrêté avec le confinement. Au même titre qu’après les attentats du Bataclan, le parisien que je suis a considéré comme un acte de résistance de retourner sur les terrasses de café, générer du positif durant cette crise EST un acte de résistance, pas de déchéance ou de lente descente en enfer.


Chacun d’entre nous peut apporter sa pierre à l’édifice et faire en sorte que quand ce satané virus sera parti, les bases sur lesquelles nous repartirons seront meilleures qu’avant la crise.




Pour aller plus loin :



Je suis auteur, chroniqueur et conférencier... ci-dessous, quelques liens utiles.


Et beaucoup plus de contenu sur www.gchatelain.com




Avec Bob sur scène

L'AUTEUR
portrait g chatelain 1.jpg
Mes derniers livres
Capture d’écran 2023-04-03 à 13.20.29.png
009954074.jpeg
Capture d’écran 2021-02-09 à 08.50.14.
couv-BE (1).jpg
Le dernier épisode du podcast Happy Work
bottom of page