Manager bienveillant, manager coach ou manager leader ? Quel manager êtes-vous ?
Lorsque l’on en vient à parler de management, un grand nombre de théories se présentent et, parfois s’affrontent. Faut-il être bienveillant, coach, leader, les trois à la fois ? Ces trois concepts sont-ils trois points de vue sur une même réalité ou décrivent-ils trois types de managers bien différents ? Et bien… les deux. Et oui, être manager, c’est avant toute chose être un être humain en relation avec d’autres être humains et, quand on en vient à parler de relations humaines, rien n’est tout noir ni tout blanc. Cependant, dans un premier temps, je vais expliquer les différences essentielles entre ces trois types de management avant d’entrer dans les détails.
Le manager bienveillant
Le manager bienveillant met l’humain au-dessus de toute chose. Ce manager sera avant toute chose soucieux que son équipe se sente bien en venant travailler et sera prêt prendre des risques pour que son équipe se sente protégée.
Le manager bienveillant n’est pas forcément « gentil » dans le sens péjoratif du terme, mais il est toujours juste.
Son travers : il peut facilement tomber dans une relation amicale avec son équipe et oublier de se concentrer sur l’atteinte des objectifs globaux.
Le manager coach
Le manager coach met l’atteinte du résultat au-dessus de toute chose. Ce type de manager fera en sorte que chaque membre de son équipe puisse donner le maximum de son potentiel. Comme un entraineur d’une équipe de football le ferait, gagner la coupe est son obsession. Le manager coach est expert dans le domaine d’activité de son équipe.
Son travers : il peut se concentrer sur les « meilleurs » éléments et oublier sur le bord de la route les membres de son équipe qui devraient être formés, accompagnés ou aidés.
Le leader
Le manager leader a une vision, un objectif précis et c’est sa vision qui fait que les gens le suivent, c'est que l'on appelle le leadership. L’archétype du leader est Steve Jobs. Manager humainement très dur comme en témoigne sa biographie, sa seule vision suffisait à entrainer les salariés derrière lui.
Son travers : il peut devenir autoritaire et considérer sa vérité comme étant la seule vérité possible, quels que soient les résultats obtenus. L’archétype du Chef dans une cuisine qui hurle sur tout le monde est un bon exemple de ce type de management.
Vous le voyez bien, rares sont les managers qui sont à 100% dans une seule catégorie. Aussi rares que ceux qui sont dans les trois. Plus nombreux sont ceux qui mélangent deux catégories. Et c’est pour cette raison que j’ai dessiné le diagramme ci-dessous afin de visualiser de façon simple les différences.
En fait, il n’existe pas de manager parfait dans l’absolu. Cela dépend totalement du type de métier. Il est clair que les impératifs en termes de management ne seront pas les mêmes pour une équipe de comptables, une équipe de commerciaux ou une chaîne de production. La question est de savoir précisément ce qu’exige telle ou telle équipe.
"Le meilleur manager est celui qui sait trouver les talents pour faire les choses, et qui sait aussi réfréner son envie de s'en mêler pendant qu'ils les font." Théodore Roosevelt
Ce qui me gêne de plus en plus dans toutes ces théories, c’est qu’au final, elles peuvent atteindre l’inverse de l’objectif visé en faisant culpabiliser certains managers en se disant « miiiince, je ne suis pas comme ci ou comme ça, c’est que je dois être un mauvais manager. »
Pour résumer à l’extrême le rôle d’un manager, il se résume à deux missions fondamentales :
Gérer une équipe
Faire en sorte que cette équipe atteigne des objectifs précis.
C’est en prenant ces deux axes que j’ai dessiné ce diagramme afin de visualiser clairement, en tout cas je crois, comment se positionnent chaque type de manager. Et que pouvons-nous constater ? Que les comportements extrêmes ne peuvent être efficaces en entreprise.
1- Le 100% Leader
Dans ce quart, nous trouvons le manager qui pense avoir une idée géniale, qui embarque son équipe sans se soucier de son avis et qui, gentiment, l’emmène dans le mur. Ce type de manager est beaucoup plus courant que l’on imagine. Aucune écoute de son équipe, égo surdimensionné, il est convaincu d’avoir raison contre le monde entier.
2- LE 100% Bienveillant
Dans ce quart, nous trouvons le manager copain, le manager qui fait rêver absolument tous les salariés, mais qui ne fait pas avancer la cause pour laquelle il est censé travailler : son entreprise. Ce manager confond bienveillance et gentillesse et sera incapable, par exemple, de sanctionner un collaborateur ou une collaboratrice qui ne serait pas à la hauteur.
3- Le 100% Coach
Dans ce quart, nous trouvons le manager qui a vu trop de film sur les camps d’entrainement de marines. Il se prend au sérieux, pense que sa vie dépend de l’atteinte de ses résultats et en oublie le principal : son équipe est constituée d’êtres humains qui ont besoin d’attention.
4- Les hybrides
Vous l’aurez compris, dans une entreprise idéale, tous les managers devraient se trouver dans cette partie du diagramme. Dans ce quart, nous trouvons absolument tous les types de manager qui peuvent être utiles dans une entreprise.
Le manager coach ou le manager leader qui prêtera également attention à l’humain. Ces managers sont idéaux pour conduire des équipes soumises à des objectifs précis et récurrents comme des équipes commerciales ou des équipes de production.
Le manager bienveillant ou le manager leader qui prêtera attention aux résultats. Ces managers sont parfaits pour conduire des équipes avec des objectifs qui sont plus sur le moyen ou le long terme (finance, marketing, communication)
Le manager que j’appelle « tous terrains » qui est à la fois coach, bienveillant et sait faire preuve de leadership. Idéalement, tous les dirigeants devraient avoir ce type de profil afin qu’ils puissent comprendre et accompagner tous les autres profils de managers dans leur équipe
CONCLUSION
Ce que je trouve particulièrement rassurant, c’est qu’il n’existe pas de profil parfait. En fonction de notre personnalité, nous pouvons être tel ou tel manager. Bien entendu, que ce soit le leadership, la bienveillance ou le côté coach, des formations existent pour en acquérir les bases et se diriger petit à petit vers le « profil tous terrains », mais généralement, l’un des trois traits est acquis de façon naturelle et c’est celui qui se voit en premier en tant que manager.
L’expérience aidant… nous apprenons, et gommons les travers de ce trait pour se focaliser sur les aspects positifs et en acquérir d’autres. C’est cela qui est formidable dans le métier de manager… rien n’est figé ad vitam.
Et vous, ou votre manager, dans quel quart se trouve-t-il ? Vous pouvez avoir des indices en passant le test de personnalité créé spécialement pour cela.
Pour aller plus loin :
Je suis auteur, chroniqueur et conférencier... ci-dessous, quelques liens utiles.
Et beaucoup plus de contenu sur www.gchatelain.com
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