Managers, managés : les leçons d’une crise

Contrairement à ce que pouvait laisser penser quelques rassemblements à l’occasion de la fête de la musique, la crise sanitaire n’est pas derrière nous, mais nous sommes clairement entrés dans une nouvelle phase. De plus en plus de personnes retournent au bureau quelques jours par semaine ou à plein temps. Impossible de parler d’un retour à la normale, bien entendu, mais, petit à petit se dessine le monde de demain. Depuis des mois, nous essayons d’imaginer le monde d’après… et là, nous nous en approchons.
Une chose est certaine, il y aura un avant et un après corona. Par contre, nous commençons à voir de grandes différences entre les entreprises. Contrairement à ce que, j’avoue, j’avais imaginé, le changement n’est pas global. Certaines entreprises veulent à tous prix revenir à « la normale ». Je mets « normale » entre guillemets car il me semble fou d’imaginer que ce que nous connaissions dans ces entreprises avant le confinement puisse être considéré comme normal : pas de télétravail, management autoritaire, absence de transparence, peu ou pas de liberté de parole.
Il n’y a pas encore d’étude donnant la proportion d’entreprises qui sont dans cette catégorie mais elles semblent minoritaires. Par ailleurs, elles n’auront d’autre choix que de se transformer bien vite car au regard des messages que je reçois, leurs salariés ont bien conscience de l’aspect rétrograde de leur entreprise et commencent à se poser sérieusement la question d’aller voir ailleurs.
Pour le reste, la relation manager/managé a été radicalement transformée. Pourquoi ? Jamais dans l’histoire de l’économie mondiale le bien-être des salariés n’aura été la principale préoccupation. Jamais la santé des salariés n’a été aussi centrale. Mis à part quelques illuminés, notamment aux États-Unis et au Brésil, le fait que le sanitaire était beaucoup plus important que l’économique ne faisait pas débat….
Et nous en payons le prix. La crise économique dans laquelle nous nous trouvons est violente et il est certain qu’elle marquera les esprits. C’est tout de même la première fois que nous allons affronter une crise économique en nous disant que nous n’avions pas d’autre choix. En 2008, la crise a été créée par les spéculations financières, en 1974, par l’explosion du prix du pétrole, en 1929, par l’effondrement de la bourse… à chaque fois, c’est notre système économique qui s’est effondré de façon plus ou moins violente et nous en avons subi les conséquences.
Avec le corona, nous avons choisi d’être en crise économique pour protéger notre santé. Je sais, l’expression est un tantinet provocatrice, mais quand on y réfléchit à deux fois, c’est une réalité. En se confinant de façon quasiment simultanée, le monde entier a fait le choix de l’humain avant celui de l’économie et, ça, c’est une sacrément bonne nouvelle. Et oui, pour la première fois, le bien-être des salariés est passé au premier plan de façon absolue.
Mais qu’en restera t’il ?
1- Une plus grande complicité
Contrairement aux autres crises, nous avons, pour la grande majorité d’entre nous, connu la même chose : confinement et télétravail à marche forcée. En 2008, l’inégalité face à la crise était grande, ne serait-ce que d’un point de vue économique. Là, que l’on soit manager ou managé, dans une même entreprise, la situation a été identique. J’entends beaucoup de managers me dire que cette période les a rapprochés de leur équipe pour une bonne et simple raison : ils ont partagé les mêmes émotions, les mêmes craintes, au même moment. Je ne pense pas que nous oublierons rapidement ces quelques mois qui, c’est le moins que l’on puisse dire, ont été hors du commun.
Pour beaucoup, cette période aura été l’occasion d’évoquer des sujets, si ce n’est tabou, qui n’étaient pas prioritaires dans notre train-train quotidien : notre bien-être, le télétravail, l’organisation des bureaux etc etc.
"Les moments de crise produisent un redoublement de vie chez les hommes." Chateaubriand
2- Des changements en profondeur
Tant que le corona ne sera pas éradiqué, il faudra vivre avec. Et le boss, ici, c’est le virus. C’est lui qui va guider nos comportements pour un bon moment. Les entreprises mettant fin de façon radicale à toutes formes de télétravail sont une écrasante minorité. Comme le montrait le sondage réalisé sur mon site, 98% des salariés souhaitent garder une partie de télétravail, alors qu’ils étaient 67% avant la crise. Avant la crise, seules 16% des entreprises avaient des accords de télétravail. Ce dernier faisait souvent peur. Mais quand ce qui faisait peur s’avère être ce qui a sauvé ce qui pouvait être sauvé… notre point de vue sur cette forme de travaille change.
3- Une plus grande autonomie
A la grande surprise de beaucoup d’entreprises, la productivité des salariés en confinement n’a pas baissé, voire a augmenté. Certes, c’était également dû à une forme de télétravail mal maitrisée, notamment avec des horaires de travail largement supérieurs à la norme, mais le fantasme selon lequel un salarié en télétravail ne fait rien a été battu en brèche. Et cette autonomie acquise par certains salariés ne sera pas perdue du jour au lendemain, d’autant plus que de plus en plus de comités exécutifs se posent la question de réduire la taille de leurs locaux du fait de l’augmentation du télétravail.
Quand un intérêt économique s’ajoute à un intérêt personnel des salariés, je ne vois pas beaucoup de raison d’un retour en arrière.
4- Une plus grande sérénité
Cela peut vous sembler étonnant, mais la période que nous traversons est en beaucoup de points comparables à l’après seconde guerre mondiale. Loin de moi l’idée de comparer l’horreur de cette guerre avec la pandémie, mais d’un point de vue psychologique, les points communs sont réels : changement radical de vie, perte de repère, perte de sens et libération rapide des contraintes. Après la guerre s’en est suivi la reconstruction et un rapport à la vie positif comme jamais.
Une crise telle que celle que nous vivons actuellement nous force à relativiser grandement. Je ne sais pas comment vous avez vécu la suppression des autorisations de sortie. Je n’ai jamais autant apprécié de pouvoir sortir librement de chez moi, chose que je faisais dans y prêter attention avant la crise. La pandémie nous a donné une leçon de vie incroyable : apprécier ce que nous considérions comme acquis. Et dans les relations managers/managés, cela aura également un impact, notamment dans l’attention portée au bien-être de son équipe.
C’est toujours quand on a perdu quelque chose que nous en mesurons son importance à sa juste valeur. Là, nous retrouvons petit à petit une vie plus ou moins normale et, avec le temps, la crise économique sera derrière nous. Comme après la deuxième guerre mondiale, nous mesurerons la chance que nous avons d’être encore là et nous dirons deux choses :
1- Plus jamais ça
2- Quel kiff de profiter de la vie. Après avoir connu le corona, je m’imagine assez mal me plaindre des petites contrariétés du quotidien.
Conclusion
Alors j’en entends certains qui me diront « oui… ok, mais cela n’aura qu’un temps ». Et bien oui, et non. Oui car, forcément, un mauvais manager ou un mauvais collaborateur ne se sera pas transformé comme par miracle en collaborateur idéal grâce au corona et non car suite à la pandémie, de nouvelles structures seront misent en place de façon durables. La période que nous commençons va nous mener doucement vers une éventuelle sortie de la pandémie, avec plus de présentiel, plus d’attention portée à la santé des salariés, plus de formations pour retrouver de la motivation… et aucune entreprise n’entre dans cette période en anticipant la fin de la pandémie car nous n’avons aucune idée de quand cela arrivera. Faire le pari de la disparition du corona à court terme et opérer un retour à la situation d’avant pandémie me semble non seulement dangereux… mais irréalisable.
Pour aller plus loin :
Je suis auteur, chroniqueur et conférencier... ci-dessous, quelques liens utiles.
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