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Peut-on réussir sa carrière sans être méchant ?


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Pour écouter la version audio de cet article (et découvrir mon podcast Happy Work) =>>> https://lnk.to/Ni2l8qOK


Vous avez remarqué ? Dès que l’on parle de bienveillance ou de management bienveillant, il y a toujours quelqu’un pour vous dire « oui, non mais c’est bien gentil ta bienveillance, mais la réalité, c’est qu’il fait être méchant pour réussir ».


Vraiment ? C’est un sujet qui m’interpelle depuis que j’ai commencé ma carrière, au siècle dernier… et oui, ce n’est pas nouveau. Il faut dire qu’à cette époque, le management était à 100% descendant, omniscient, omniprésent, peu ouvert à la discussion avec les équipes, souvent froid et distant… un vrai bonheur pour les équipes comme vous pouvez vous en douter. L’exemple était donné : pour réussir (ie : devenir manager étant à l’époque le seul modèle reconnu de réussite), il fallait être dur.


En fait, la vraie question a quelque peu changé depuis des années puisque le concept même de réussite a lui-même totalement changé. Réussir sa vie professionnelle, qu’est-ce aujourd’hui ? Être manager ? Gagner beaucoup d’argent ? Avoir un rôle social reconnu de toutes et de tous ? Autre chose ? Oui… c’est autre chose ; bien entendu, nous avons toutes et tous une définition différente de ce qu’est de "réussir", mais c’est cela qui est nouveau. Il y a quelques années, la réussite se définissait par le fait d’avoir une Rolex ou pas à 50 ans… force est de constater que cette phrase de Jacques Séguéla attribuée par erreur à Nicolas Sarkozy est devenue totalement ringarde.


1- La nouvelle définition de la réussite professionnelle

De plus en plus d’études le montre, réussir sa vie professionnelle, c’est de lui donner un sens. Gagner de l’argent, quand bien même ce serait beaucoup, n’est plus suffisant, loin de là, et cela rend bien entendu la tâche extrêmement compliquée pour les entreprises qui souhaitent attirer et fidéliser des talents car le sens que l’on donne à son travail n’est pas le même pour toutes et tous.


Pour certain.e.s ce sera l’engagement sociétal, pour d’autres, la protection de l’environnement, pour d’autre de pouvoir exprimer sa créativité ou au contraire de pouvoir intégrer une routine rassurante… il n’y a plus aucune règle, plus aucun cadre.


La réussite professionnelle, c’est avant toute chose de pouvoir se réveiller chaque matin en se disant que l’on se lève pour une autre raison que le « simple » fait de pouvoir payer ses factures et ses loisirs ; et de finir ses journées sans avoir le sentiment de gâcher sa vie au travail ou d'être dans le "métro / boulot / dodo".


Finalement, réussir sa vie est assez simple sur le papier… il suffit de faire suffisamment d’introspection pour se connaitre et savoir ce que l’on souhaite pour soi et surtout ce que l’on ne souhaite plus. Je rencontre de plus en plus de personnes qui étaient managers et qui ont décidé de ne plus l’être le jour où elles ont réalisé que si elles faisaient ce métier, c’était uniquement pour ressembler à une certaine image sociale, mais en aucun cas pour leur propre réalisation.


La réussite professionnelle, c’est par exemple d’assumer d’être un père au foyer et de mettre sa carrière de côté… oui, la société n’a pas encore totalement changé ses paradigmes, mais elle est sur le bon chemin. L’un des impacts majeurs de la pandémie, c’est le fait qu’il est désormais clair pour les dirigeants et les DRH que sans donner de sens aux salariés, il n’y aura ni motivation, ni engagement ; charge à eux d’accompagner les salariés pour qu’ils et elles se posent les bonnes questions… et apportent des réponses.


“Être bon, c’est être libre. Être méchant, c’est être esclave.” Jean Dutourd


2- L’équilibre (enfin trouvé) entre vie pro et vie perso ?

Dans ma génération, il semblait normal de tout donner à sa carrière professionnelle, de faire des nocturnes comme on disait, de travailler le week-end ou même parfois pendant nos vacances. Nous reproduisions le schéma de nos parents… celui des 30 glorieuses. Sauf que ma génération a découvert avec horreur que le retour sur « investissement » de ce genre de comportement était catastrophique : aucune garantie de l’emploi, burnout, vie familiale inexistante, vie personnelle inconnue… bref, ma génération s’est plantée en beauté car elle a appliqué les règles d’un monde qui avait changé.


Les générations suivantes ont bien vu cela, et ont été élevé par des parents qui ont bien vite compris que le rapport employeur / employé ne pouvait rester le même. Cela semble idiot de le dire, mais la notion même d’équilibre vie professionnelle / vie personnelle est très récente, moins de 10 ans. Je sais, cela semble fou si vous avez moins de 30 ans, mais c’est une réalité.


Dans mon monde, quand j’avais 30 ans, le travail était au centre de tout, de tous nos choix. Alors, sans dire que la vie professionnelle a été reléguée au second plan, sa place n’est clairement plus la même ; peu de génération Y ou Z seront prêts à sacrifier leur vie perso sur l’autel de leur vie pro en allant faire des inventaires d’entrepôts tous les vendredis soir jusqu’au bout de la nuit en espérant un jour devenir partner de leur cabinet d’audit ! (oui oui, beaucoup de camarades de promo de mon école ont fait cela !).


Nous sommes passés d’un monde où la réussite professionnelle était une priorité absolue à un monde où cette réussite professionnelle dont les contours ont été revus comme évoqué dans le paragraphe précédent ne peut se concevoir sans une certaine réussite personnelle.


Et ainsi, le graal qu’était le fait de devenir manager n’est plus une finalité en soi ; car oui, devenir manager suppose généralement plus de travail ou, a minima, plus de responsabilités et donc, plus de stress. Tout le monde n’est pas prêt à accepter cela et… C’EST TRÈS BIEN !!! Si la qualité de nos managers n’est pas (encore) au top, c’est en grande partie parce que beaucoup d’individus de ma génération qui n’avaient absolument aucune qualité ou appétence pour devenir manager se sentaient obligés de le devenir pour pouvoir « cocher la case. ». Dans une entreprise, moins de 15% des salariés sont des managers… personne ne pourra jamais dire ou croire que 85% des salariés n »’ont pas réussi leur vie ! C’est du bon sens.


3- Faut-il être méchant pour devenir manager ?

Mais alors… qu’en est-il de celles et ceux qui font malgré tout le choix d’être manager ? Faut-il qu’ils soient durs et méchants pour être bons ? Et bien pour avoir une réponse à la question, il suffit de lire les deux paragraphes précédents.


Oui, le niveau de tolérance face à la « méchanceté » d’un manager ou à son inattention face aux émotions de son équipe s’est réduit à la portion congrue. Le temps du management pyramidal, froid, distant et directif n’est plus. Et ce n’est pas un vœu pieux, il suffit de voir les difficultés qu’ont certains secteurs à recruter pour évaluer l’importance du management.


Vous voulez augmenter le nombre de démissions dans votre entreprise ? Vous souhaitez avoir des difficultés pour recruter ? Aucun problème, choisissez des managers de proximité méchants. La définition du dictionnaire du fait d’être méchant est la suivante « Qui fait délibérément du mal ou cherche à en faire, le plus souvent de façon ouverte et agressive »… oui, ok, cela fonctionnait peut-être pour les galériens, mais de nos jours, vous conviendrez que ce n’est plus vraiment tendance. Malheureusement, il peut arriver qu’un collaborateur venant d’être nommé manager s’imagine que son nouveau rôle suppose de donner l’image de quelqu’un de dur et de méchant… d’où l’impérieuse nécessité de former tout salarié accédant à un poste de manager !


Et ce qui est vrai de la méchanceté vis-à-vis de son équipe, l’est tout autant de la méchanceté avec ses collègues. Non, il n’est pas recommandé de marcher sur la tête de ses collègues pour avoir une promotion. J’ai été manager pendant 20 ans. D’équipes allant d’une dizaine de personnes à plusieurs centaines et je peux vous garantir que je n’ai jamais été méchant, avec qui que ce soit.


CONCLUSION

Je parle depuis longtemps de bienveillance en entreprise et de management bienveillant, et en tant qu’observateur plutôt avisé de cette tendance, je peux affirmer que la pandémie a accéléré cette tendance qui existait depuis quelques années. C’est d’ailleurs pour cette raison que je viens de publier « Le management bienveillant 2.0 » pour mettre à jour ce concept qui devient non seulement essentiel, mais stratégique pour toute entreprise qui souhaite fidéliser ses salariés.


Être méchant pour réussir peut fonctionner à court terme, bien entendu… mais cela fini toujours, absolument toujours par se retourner contre cette personne, croyez en ma looooongue expérience.


Et vous ? Bienveillant ou non ? Pour le savoir, je vous propose ce test gratuit en ligne.


La vidéo pour aller plus loin :







Pour aller plus loin :


Je suis auteur, chroniqueur et conférencier... ci-dessous, quelques liens utiles.



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