Les 5 pires défauts d’un salarié… et comment les gérer !
La semaine dernière, une amie me faisait remarquer quelque chose de très juste : je parle beaucoup de management et des managers, en pointant leurs points d’amélioration. Je sais, cela peut donner le sentiment que tout repose sur les épaules de cette catégorie de salariés.
Alors, même si effectivement je suis profondément convaincu que, par essence, l’impact des managers de proximité et du top management sur le quotidien en entreprise est absolument gigantesque, il n’en reste pas moins que, oui, les salariés qui ne sont pas des managers peuvent également impacter le quotidien en entreprise, de façon positive… ou non.
Et c’est l’objet de cet article : exposer les pires défauts d’un salarié et essayer de donner des pistes pour gérer ces situations. J’ai été manager pendant plus de 20 ans et, croyez-moi, il y a beaucoup de vécu dans ce que je vais vous exposer. Si vous me connaissez un peu, je ne suis pas un grand fan des théories plus ou moins fumeuses. Ce qui m’intéresse… c’est le concret ; donc… c’est parti.
1- Le retardataire pathologique
Il ou elle vous dit que le dossier sera prêt demain à 11.00 et vous le rend le surlendemain à 17.00 en vous lançant un « désolé, j’ai vraiment été débordé, c’est fou le taff que j’ai en ce moment ».
En fait, ce n’est pas tant le délai qui est important que le respect de celui-ci. En effet, aucun problème si ce même collaborateur avait dès le début dit qu’il ou elle pouvait rendre le dossier le surlendemain à 17.00. Le problème avec ce type de salarié, c’est qu’il est impossible de s’organiser ; son manque de fiabilité fait tout simplement qu’on ne peut compter sur lui/elle.
Bien sûr, être en retard sur un dossier ou à une réunion, cela peut arriver, c’est quand cela est systématique que cela devient difficile (impossible ?) à accepter.
La solution ?
Imaginez… vous invitez votre meilleur ami.e à dîner. Vous lui demandez d’arriver à 20.00. Vous passez des heures en cuisine, préparez un soufflé et, sans prévenir, votre ami.e arrive à 21.15. Que faites-vous ? Vous lui faites remarqué que ce n’est pas cool… non ?
Et bien en entreprise, il en va de même. Il est impératif d’expliquer pourquoi être en retard sur un délai ou à une réunion ne peut en aucun cas être systématique. Un vrai pro sait s’organiser et proposer des délais qui sont systématiquement tenables. Dans 99% du temps, quand vous expliquez à ces personnes que l’important, c’est le respect du délai et pas le délai en lui-même… tout change.
2- Le râleur
Ahhhhh, ça, c’est la personne qui, quoi qu’il arrive n’est pas content.e, trouve tout nul, mal fait ou détestable. C’est la personne qui adore lever les yeux au ciel, faire un « pfffff » bien sonore en réunion histoire de montrer son désaccord.
Le problème avec ce type de personne, c’est l’impact négatif qu’il y a sur toute l’équipe. Un désaccord est possible, voire souhaitable… comme pour le point précédent, c’est quand il est systématique qu’il devient problématique.
La solution : organiser un tête à tête avec cette personne et demander la raison de ce désaccord sytématique. Généralement, elle dira que ce n’est pas exact. Il est fondamental de bien préparer cette réunion et de donner des exemples concrets et d’expliquer qu’un désaccord est tout à fait acceptable s’il est constructif.
Cela est très différent de dire « c’est nul » et de ne plus rien exprimer et de dire « franchement, je crois que l’on pourrait faire différemment »… et d’en discuter.
« Si la perfection n'était pas chimérique, elle n'aurait pas tant de succès.” Napoléon Bonaparte
3- Le «c’est pas ma faute à moi »
Une erreur est faite… cela peut arriver. Dans l’absolu, aucun problème si l’équipe apprend de cette erreur. Comme je le dis souvent, pour apprendre à marcher, il faut tomber, pas le choix. Mais, malgré cette réalité, un certain nombre de salariés préfère trouver un coupable plutôt que d’assumer tout ou partie de la responsabilité.
Le problème n’est pas tant de savoir qui est le ou la responsable pour le punir, mais plutôt d’avoir l’ensemble des éléments afin de pouvoir faire en sorte que l’erreur ne se reproduise jamais. Le problème n’est pas l’erreur en soi, mais la répétition de celle-ci.
La solution : mettre en confiance. Le droit à l’erreur doit clairement être exprimé par le management. De fait, si un manager explique que toute personne qui ferait une erreur aura un blâme ou se fera licencier, cela ne favorise pas la transparence en la matière.
Par contre, si un tel climat est mis en place et qu’un « c’est pas ma faute » se présente, un tête à tête avec des « preuves » concrètes s’impose afin de faire comprendre que l’erreur est quelque chose de positif si elle sert àb progresser, à devenir meilleur.e.
4- Le démotivé
Il traine les pieds, il ne propose jamais rien, l’initiative n’est pas son fort, il explique souvent à ses collègues qu’il déteste son travail et, souvent, il est sympathique aux yeux de toutes et tous. Comme pour le râleur, le problème de ce type de salarié est qu’il va avoir un impact négatif sur la motivation globale.
La solution : il est impératif de comprendre les sources de cette démotivation.
· Est-ce temporaire dû à des raisons personnelles ?
· Est-ce temporaire dû à des raisons professionnelles ?
· Est-ce définitif dû au travail en lui-même ?
Dans les deux premiers cas, cela peut arriver à tout le monde est il faut valider le fait que tout salarié a le droit d’avoir des « coups de moins bien » tant que cela ne devient pas pérenne.
Par contre, si c’est véritablement l’ensemble du travail qui démotive la personne, il est impératif d’avoir une discussion franche avec la personne et de voir dans quelle mesure il serait possible qu’il ou elle retrouve sa motivation : nouveaux projets, changement de périmètre dans le service.
Si rien n’est envisageable en interne, il est impératif d’accompagner cette personne et de l’aider à trouver un travail qui le/la motive réellement. Encore une fois, la motivation n’est pas une science exacte… mais avoir des salariés motivés… c’est agréable pour tout le monde, non ? Un manager ne doit pas avoir de problème a dire qu’il n’a pas les moyens de motiver une personne (un salarié en boulangerie qui détesterait le pain sera difficilement motivable) et il doit aborder la situation de façon positive ; ne surtout pas se contenter d’un « reprend toi si tu veux pas avoir de problèmes ».
5- Le fayot
Pour lui, ou elle, tout est toujours formidable, ce que dit le boss est toujours top, d’ailleurs, ce dernier a toujours raison, quoi qu’il dise.
Oui, au quotidien, dans l’absolu, en tant que manager, c’est très confortable d’avoir ce genre de salarié, mais au final, comment le manager peut-il savoir si ce qu’il/elle fait est bien si personne ne le contredit ?
Le fayot pense qu’il est bon pour sa carrière de se fondre dans la masse, mais comme je le rappelle souvent : à force d’entrer dans le moule, on finit par passer pour une tarte !
La solution : il faut libérer la parole, rappeler à l’équipe que chacun a le droit de ne pas être d’accord tant que ce désaccord est argumenté. Mieux, le management doit encourager ces désaccords et expliquer que son seul cerveau ne sera pas suffisant pour trouver toutes les solutions !
Dans une équipe, aucun sujet ne doit être tabou et, surtout, le manager doit établir clairement qu’il/elle ne prétend en aucun cas détenir LA vérité.
CONCLUSION
Alors bien entendu, ces 5 défauts ne sont pas l’apanage des salariés qui ne sont pas manager. Et oui, un manager peut être fayot, râleur, démotivé, en retard ou « c’est pas ma faute » ; manager ou managé, nous sommes toutes et tous des êtres humains et travailler dans une équipe est avant tout une question de « vivre ensemble ».
Plus les règles communes seront claires, plus la vie en commun sera simple. Et c’est là où la responsabilité du manager est immense car c’est lui qui détermine ces règles. J’aime assez une phrase qu’un DRH m’avait dite de façon un peu provocatrice quand je travaillais encore en entreprise et que je recrutais beaucoup : « tu sais Gaël, il n’y a jamais de mauvais collaborateurs, il n’y a que de mauvais recruteurs et de mauvais managers ».
Mais vous… êtes-vous le salarié dont rêve tout manager ? Pour le savoir, vous pouvez passer ce rapide test gratuit.
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