Pourquoi nous nous excusons tout le temps… même quand nous n’avons rien fait de mal
- Gaël Chatelain-Berry

- il y a 4 jours
- 4 min de lecture

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Il existe un réflexe tellement répandu que nous ne le questionnons même plus. Un automatisme silencieux, presque invisible, mais qui en dit long sur la manière dont nous nous percevons. Ce réflexe, c’est celui de s’excuser. Souvent. Tout le temps. Et parfois même alors que nous n’avons strictement rien fait de mal.
Je me souviens d’une scène très simple qui, avec le recul, m’a profondément marqué. Une collaboratrice entre dans mon bureau, trébuche légèrement sur le tapis, et la première chose qu’elle dit n’est pas « bonjour ». C’est « désolée ». Désolée d’être entrée, désolée d’avoir trébuché, désolée presque d’exister une seconde de trop.Sur le moment, j’ai trouvé cela poli. Plus tard, j’ai compris que ce n’était pas de la politesse : c’était un signal.
Si nous prêtons attention à nos interactions quotidiennes, nous retrouvons ce réflexe partout. Dans la rue, quelqu’un nous bouscule… et nous nous excusons. Dans une réunion, nous prenons la parole… et nous commençons par « désolé, j’aimerais juste dire… ». Comme si chaque geste, chaque présence, devait être justifié.
Alors pourquoi faisons-nous cela ?
L’origine d’un réflexe profondément ancré
Au fil de mes conférences, j’ai entendu des dizaines de témoignages sur ce sujet. Ce réflexe d’excuses permanentes a de multiples origines. Pour certaines personnes, c’est une manière d’éviter le conflit. Pour d’autres, une façon de ne pas paraître arrogantes. D’autres encore ont grandi dans des environnements où la moindre maladresse était vécue comme une faute.
Et peut-être que cela vous parle aussi.
Mais il existe une raison encore plus profonde. Lorsque nous nous excusons systématiquement, nous envoyons à notre cerveau une sorte de message subliminal :« Ma présence doit être justifiée. Je ne dois pas déranger. Je ne dois pas prendre trop de place. »Comme si nous devions mériter notre existence au sein d’un groupe, d’une équipe, d’une conversation.
Les personnes qui s’excusent souvent ne manquent pas de respect ou d’éducation. Elles manquent de permission intérieure : la permission d’être là, tout simplement.
Les conséquences émotionnelles et identitaires
Ce réflexe n’est pas neutre. Répété encore et encore, il façonne notre manière de nous percevoir et de percevoir notre rôle dans le monde professionnel. À force de nous excuser, nous finissons par croire que tout dépend de nous. Chaque tension, chaque silence, chaque micro-incident devient notre responsabilité.
Cela crée une fatigue émotionnelle que beaucoup ignorent, mais que beaucoup ressentent.
Nous adoptons parfois des comportements destinés à lisser chaque situation, comme si nous étions responsables de maintenir la paix émotionnelle de tout un environnement. Cette pression ne vient pas du manager, ni de l’équipe. Elle vient de nos histoires personnelles, de nos modèles familiaux, de nos peurs anciennes. C’est pour cela qu’elle est si difficile à repérer, et pourtant si nécessaire à transformer.
Trois leviers pour se libérer des excuses automatiques
La bonne nouvelle : ce réflexe n’est pas une fatalité. Nous pouvons, pas à pas, modifier ce comportement et alléger notre charge mentale.
1. Repérer le réflexe
La prochaine fois que le mot « désolé » vous échappe, posez-vous une question très simple :« Est-ce qu’une excuse est vraiment nécessaire ici ? »
Ce petit arrêt mental peut provoquer un vrai déclic.
2. Remplacer l’excuse par une formulation juste
Plutôt que « désolé d’être en retard », nous pouvons dire :« Merci de m’avoir attendu. »Plutôt que « désolé pour le dérangement », nous pouvons dire :« Merci pour votre patience. »
Ce changement, pourtant minime, transforme la dynamique. Nous ne nous effaçons plus. Nous restons présents, sans prendre de pouvoir sur l’autre, mais sans nous diminuer non plus.
3. Accepter que notre présence n’a pas besoin de justification
Nous avons le droit d’être là. Le droit d’être imparfaits. Le droit de ne pas nous excuser pour chaque respiration un peu trop bruyante. La confiance en soi ne se mesure pas au succès, mais à la permission que nous nous donnons d’exister sans nous excuser.
Cesser les excuses automatiques ne diminue pas la gentillesse. Cela renforce l’équilibre intérieur.
Ce qu’il faut retenir
Si nous nous excusons autant, ce n’est pas parce que nous faisons mal les choses. C’est souvent parce que nous avons appris, parfois malgré nous, à nous faire petits pour ne pas déranger. Ce réflexe est compréhensible, mais il n’est pas immuable. Repérer nos excuses automatiques, les remplacer par des formulations plus équilibrées et affirmer notre présence sont trois gestes simples qui changent profondément la manière dont nous nous percevons.
La citation qui éclaire ce thème
Pour clôturer cet article, j’aimerais vous partager une phrase de Maya Angelou, écrivaine, poète et militante américaine du XXᵉ siècle :« Vous seul pouvez fixer votre valeur. Si vous vous dévalorisez, le monde vous suivra. »
Cette citation illustre parfaitement ce sujet. Nos excuses excessives ne sont pas un détail : elles communiquent quelque chose au monde. Elles disent que notre valeur est fragile. Lorsque nous cessons de nous excuser automatiquement, nous envoyons un message tout différent : nous avons de la valeur, avec nos imperfections, nos doutes et notre humanité. Et cette simple transformation change profondément nos relations.
Conclusion
Comprendre ce réflexe, c’est déjà commencer à s’en libérer. Et peut-être que la prochaine fois qu’un « désolé » vous viendra trop vite, vous entendrez cette petite voix intérieure qui murmure :« Tu as le droit d’être là. »
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