Devez-vous démissionner ?
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On en parle de plus en plus de cette « grande démission ». Commencé aux États-Unis, ce mouvement inquiète de plus en plus les entreprises, petites et grandes qui ont, qui plus est, de plus en plus de mal à recruter et à fidéliser. Et, de fait, les chiffres sont inquiétants. Dans l’enquête Chance en partenariat avec YouGov, 2020, 63% des personnes interrogées affirment que leur travail manque de sens et leur prend trop de temps et, par exemple, 75% d’entre elles affirment pouvoir changer de travail si on leur proposait un meilleur équilibre vie privée / vie professionnelle.
La pandémie nous a toutes et tous poussé à nous poser des questions sur notre vie en général, et notre vie professionnelle en particulier, mais il est clair qu’il n’est pas aussi simple que cela de prendre la décision du changement de travail, sans parler de reconversion professionnelle qui demande un travail personnel encore plus complexe. D’ailleurs, entre la prise de décision de changer de travail et le fait de le faire…. La différence est souvent grande !
Mais vous ? Où en êtes-vous ? Eh bien, pour le savoir, je vous propose de vous poser trois questions afin de vous faire une opinion et, peut-être, d’agir.
1- Mon équilibre vie pro / vie perso est-il bon ?
Contrairement à ce que je peux lire ici ou là, il n’y a pas de réponse universelle à cette question. En effet, en fonction de son âge, de sa personnalité, de sa situation familiale, cet équilibre ne sera pas le même. Mieux, cet équilibre peut, pour ne pas dire doit, évoluer au cours de sa carrière professionnelle.
Il est clair que le travail prendra probablement plus de place si l’on est jeune diplômé célibataire sans enfant que si on est jeune parent avec quelques années d’expérience dans son entreprise.
Mais une fois que j’ai dit cela, je ne fais pas vraiment avancer le schmilblick ! En fait, quelle que soit votre situation, la seule question à vous poser est de savoir si votre travail vous empêche régulièrement de vous consacrer pleinement à votre vie privée. Si quand vous êtes avec vos amis vous sentez comme une obligation de vérifier régulièrement si un mail de votre boss est arrivé, ce n’est pas ce que j’appelle vous consacrer « pleinement » à votre vie privée.
En effet, au-delà d’une pure question de temps consacrée à l’une ou l’autre de nos vies, il faut prendre en considération la qualité de ce temps. Le numérique a fait que nos deux vies se mélangent de plus en plus… mais c’est la vie privée qui en pâtit le plus du fait de la charge mentale.
Petit exercice très simple que vous pouvez faire dès maintenant : vous rappelez-vous de la dernière journée durant laquelle vous n’avez pas pensé une seule fois à votre travail, du réveil au coucher ? Difficile, n’est-ce pas ? Eh bien, si cette dernière journée n’était pas le week-end dernier, vous avez fait un pas de plus vers le burn-out.
Pour évaluer ce point de façon objective, il est important de comptabiliser de façon factuelle le temps que vous consacrez à 100% à vous-même, sans aucune interférence professionnelle d’aucune sorte.
2- Suis-je stressé.e par mon travail ?
Dans cette même étude de Chance, 66% des personnes interrogées déclarent souhaiter réduire leur niveau de stress, ce qui n’est pas étonnant sachant que 41% des salariés se déclaraient il y a quelques semaines en détresse psychologique dans le baromètre Empreinte Humaine.
Du mal à vous endormir de temps à autre ? Comme une tension quand vous pensez au travail ? Du mal à être en pleine forme quand vous vous réveillez ? Beaucoup de difficulté à déconnecter d’avec votre travail ? Autant de signes qui peuvent avoir leur source dans le stress que génère en vous votre travail.
Mais les sources peuvent être multiples. Elles peuvent venir de vous du fait d’un manque de confiance en vous et, cela, vous pouvez agir dessus, l’expérience aidant grandement en la matière, soit elles sont générées par votre travail lui-même et, cela, c’est un autre sujet. Pas de feedback de la part de votre management, des emails le soir, le week-end ou pendant vos vacances de la part de votre manager, un management agressif qui ne fonctionne que sous le mode « pression ».
Eh oui, parfois, la fuite est la meilleure solution, car si je crois profondément qu’il est possible de manager son manager et de le faire évoluer, parfois, le stress accumulé est tellement important que la seule solution raisonnable, accessible et simple est la démission.
Mais il faut pour cela avoir un regard objectif sur son travail. Je rencontre beaucoup de personnes qui, traumatisées par un manager toxique, finissent par culpabiliser, par se dire que si le/la manager se comporte mal avec elle, c’est probablement qu’elle le mérite. Je le dis souvent : aucun travail ne mérite que l’on mette sa santé physique ou psychologique en danger. NON, il n’est pas normal d’avoir la boule au ventre à l’idée de partir travailler, et NON, il n’est pas normal d’avoir peur de son manager.
Et que l’on ne vienne pas me parler de stress positif. Ce concept est une aberration ! Les personnes qui parlent de celui-ci comparent le salarié à un sportif qui doit courir le 100 mètres au moment du départ…. Comment vous dire ? Si pour être un bon salarié, il faut avoir le sentiment de courir un 100 mètres du matin au soir, 5 jours par semaine, il ne faut pas s’étonner que le nombre de salariés épuisés augmente !!!
« Un homme doit choisir. En cela réside sa force : le pouvoir de ses décisions.” Paulo Coelho
3- Mon travail a-t-il un sens ?
Au-delà du virement que vous recevez chaque mois sur votre compte bancaire, votre travail vous apporte t’il quelque chose de plus profond, de plus vital presque ? La question n’est clairement pas simple, mais elle est fondamentale. Je décrivais le principe de la quête de sens dans mon article sur la Pyramide de Maslow appliquée au monde du travail. Plus nous évoluons dans nos sociétés, plus cette quête de sens est nécessaire. Au 19ième siècle, donner un salaire suffisant pour que les personnes aient assez pour se loger et se nourrir était largement suffisant ; ce n’est plus le cas aujourd’hui.
Par contre, si l’entreprise et le manager peut aider chaque salarié à trouver du sens à son travail, ce dernier est clairement individuel et deux personnes exerçant le même métier trouverons individuellement un sens différent à son job. Prenez un contrôleur SNCF. Pour l’un, le sens donné à son travail sera de faire respecter les règles, alors que pour l’autre, ce sera de mettre de bonne humeur les passagers comme je l’ai découvert dans cette incroyable vidéo partagée par Brut.
Pourquoi travaillez-vous ? Si la réponse est « ben…. Pour payer mes factures », il faut peut-être regarder votre mission d’un autre œil, peut-être en parler avec votre manager. Et si après avoir fait cela, la réponse reste la même, envisager de changer de travail.
CONCLUSION
Votre travail, quel qu’il soit, ce n’est pas votre vie. Cela étant dit, vous noterez cet incroyable paradoxe qui fait que si cette phrase est vraie, sur une semaine, c’est bien au travail que nous passons le plus clair de notre vie, éveillé.e tout du moins… cela montre à quel point il est essentiel d’y passer du bon temps qui fasse sens.
Alors, je ne suis pas naïf, le travail parfait, sans aucune pression, que l’on adore en tous points n’existe pas. Mais tout est question de proportion. Alors n’hésitez surtout pas à en parler avec vos amis, vos collègues, votre manager dont, ne l’oublions jamais, la mission principale est de faire en sorte que vous soyez motivé.e.
Et si les questions deviennent trop présentes, faites appel à un coach ou, si l’idée d’une reconversion complète vous effleure, se faire accompagner peut-être une bonne solution et je ne saurai que trop vous recommander cette formidable association pour le faire : l’avarap.
La vie professionnelle peut être belle, je vous l’assure. Mais vous ? ëtes-vous au bord de la démission sans même le savoir ? Eh bien, pour le découvrir, vous pouvez passer ce test gratuit.
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