Le paradoxe des peurs au travail : et si on avait (enfin) compris ce qui compte vraiment ?
- Gaël Chatelain-Berry
- 3 juin
- 3 min de lecture
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La semaine dernière, sur mon profil Linkedin, j'ai souhaité vous interroger sur vos peurs au travail grâce à un sondage.
Je vous avoue quelque chose : il y a encore quelques années, j’aurais parié que “perdre son job” arriverait en tête. Eh bien... surprise, ce n’est plus le cas pour plus de 3 000 d'entre vous qui ont répondu au sondage. Ce n’est même pas la 2e… ni la 3e peur.

Ce sondage révèle un profond changement de mentalité chez les salariés. Et ce changement est peut-être l’un des plus importants que le monde du travail ait connu ces vingt dernières années.
🤯 Burn-out ou ennui : deux peurs opposées… mais qui disent la même chose
Ce qui saute aux yeux, c’est ce paradoxe incroyable :
👉 D’un côté, on a peur d’en faire trop et de s’écrouler. L'aspect positif, c'est que le burn-out est désormais connu. Certes, la peur n'évite pas le danger, mais c'est un bon début.
👉 De l’autre, on a peur de ne rien faire de stimulant et de se vider de l’intérieur. La perte de sens est un problème bien réel pour beaucoup de salariés.
Alors… faut-il travailler plus ou moins ? S’impliquer davantage ou prendre du recul ?
La vérité, c’est que ces deux peurs ne s’opposent pas. Elles racontent exactement la même chose :
Nous avons peur d’un travail qui nous déshumanise. Qu’il soit trop intense, ou au contraire, trop fade.
Dans les deux cas, on se perd. Dans les deux cas, on souffre, et dans les deux cas, on se demande : "À quoi bon ?"
💼 Et la peur de perdre son job ? Moins forte… mais toujours là
Seulement 15 % des répondants ont désigné la peur de perdre leur emploi comme la principale. Et cela, c’est révolutionnaire.
Parce que pendant longtemps, cette peur était la plus grande barrière à tout changement. On acceptait des conditions de travail pénibles. Toutes les personnes de ma génération, ie autour de 50 ans, voient ce dont je veux parler. On serrait les dents. On disait “oui” à tout, juste pour garder sa place.
Mais aujourd’hui, ce que dit ce chiffre, c’est que les choses ont changé.
👉 Les salariés savent que leur santé mentale vaut plus qu’un CDI.
👉 Ils savent aussi qu’on ne reste plus 40 ans dans la même entreprise.
👉 Et surtout : ils osent dire non à un job qui ne les respecte pas.
Moins peur de partir. Moins peur de perdre. Plus envie de sens. Plus besoin de respect. Bien entendu, la peur de perdre son job existe encore pour beaucoup de salariés, mais c'est la proportion qui est particulièrement intéressante.
💡 Ce que ce paradoxe nous dit, en creux
Ce sondage ne montre pas un malaise : il montre un réveil.
Un réveil collectif, où chacun commence à se poser 3 questions :
Est-ce que mon travail me respecte ?
Est-ce que je me sens utile, entendu, valorisé ?
Est-ce que j’ai encore envie d’être là dans un an, dans trois, dans dix ?
Et ce n’est pas une crise de flemme. Ce n’est pas un caprice de “génération fragile”. C’est une prise de conscience extrêmement positive . Et si on l’écoute vraiment, elle peut transformer l’entreprise.
🧭 Et maintenant, on fait quoi avec ça ?
Si vous êtes salarié et que vous avez coché « burn-out » ou « ennui » : ce n’est pas une faiblesse. C’est un message que vous vous envoyez à vous-même. Écoutez-le.
Si vous êtes manager, dirigeant ou RH : ces peurs ne sont pas des problèmes… ce sont des boussoles.
Ce qu’elles disent est simple : « Ne me promettez pas la sécurité à tout prix. Offrez-moi un travail qui a du sens, qui respecte mes limites et me donne envie de me lever le matin. »
Et si on écoutait ça ? Vraiment ? Pas dans un rapport RSE. Pas dans un discours. Mais dans les actes du quotidien. Personnellement, je trouve tout cela très positif, non ?
Gaël Chatelain-Berry
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