Les sources de la motivation des salariés en 2023
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Il y a très exactement 6 ans, je publiais un article pour analyser la motivation des salariés au travers de la pyramide de Maslow. Vous savez, Maslow, c’est ce psychologue américain qui, dans les années 40 a commencé à expliquer les raisons de la motivation de l’être humain au travers de ses besoins : physiologique, sécurité, amour, estime et accomplissement de soi.
Et la semaine dernière, avec mon partenaire Edenred France, j’ai fait un sondage sur Linkedin à propos des avantages que vous souhaiteriez avoir. Vous aviez le choix entre des titres restaurants, des titres cadeaux, un co-financement de vos déplacements ou des titres CESU… eh bien le résultat est sans appel avec 45% des 3 193 répondants pour qui ce sont les titres restaurants qui arrivent en premier.
Pourquoi cela est-il si important ? Parce que le principe même de la pyramide de Maslow, c’est d’expliquer que tant chaque individu n’atteint pas le niveau qu’il estime satisfaisant d’un étage, il ne passera pas au suivant. Concrètement, comment parler de sens donné au travail à quelqu’un qui n’arrive pas à boucler ses fins de mois.
Manger… la priorité des salariés, plus que de se faire des cadeaux… ou, plus exactement, et cela devrait faire partie d’une autre étude, quand il s’agit « d’à côté », le pouvoir d’achat sur le « basique est prioritaire ».
Voici donc cette « nouvelle » pyramide de Maslow appliquée au monde du travail.
1- Les basiques : le besoin de sécurité
En ces temps d’inflation et de crise du pouvoir d’achat, un certain nombre de salariés sont déstabilisé sur cette base. Il est aisé de comprendre que si la base de la pyramide se fissure, c’est l’ensemble de la pyramide qui est menacée.
Comment re-solidifier cette base ? Augmenter les salaires bien entendu, mais pas que. Les différents titres et donc, comme le montre le sondage, les titres restaurants sont également un outil pour se faire.
Le fait que ces derniers arrivent en premier n’est vraiment pas aussi anodin que cela peut paraître. Il est fort à parier que s’il n’y avait pas de problème de pouvoir d’achat, les salariés préféreraient se faire plaisir avec des cadeaux imprévus plutôt que de financer ses déjeuners.
2- L’intérêt du métier : source d'implication
Selon une étude de l’IFOP sortie en 2022, 45% des 2 000 salariés interrogés disent se lever le matin seulement pour le salaire, et 58% des Français seraient prêts à arrêter de travailler s'ils gagnaient un revenu égal en ne faisant rien.
Les chiffres sont énormes, mais ne sont pas vraiment surprenant. Je me bats depuis des années contre l’injonction au bonheur au travail car, si vous sortez des métiers de cols-blancs tenus par des personnes diplômées, nombreux sont les salariés qui travaillent parce qu’il le faut bien.
Mais, ce manque d’intérêt pour son métier n’est pas une fatalité. Du fait de la baisse du chômage, de plus en plus de salariés démissionnent pour, justement, trouver un intérêt renouvelé pour leur travail ! N’oubliez pas qu’avec cette pyramide, chaque étage est gravi dès qu’un niveau satisfaisant (individuellement) est atteint sur l’étage précédent.
Sans intérêt pour son travail, il ne faut pas s’étonner que le quiet quitting soit une réalité. Si je n’ai pas peur de me faire licencier, que mon travail ne m’intéresse pas plus que cela… pourquoi en faire plus que ce pour quoi je suis payé ? Pourquoi m’impliquer plus que de raison pour quelque chose qui ne m’intéresse pas ou plus ?
Fatalité pour les managers ? Non, absolument pas ; il faut oser demander à chaque personne de son équipe, de façon totalement transparente, si son travail l’intéresse vraiment et, si ce n'est pas le cas, ce qu’il faudrait faire évoluer pour que cela change. Une fiche de poste ne doit jamais être figée dans le marbre.
Et cela va sans dire qu’un métier inintéressant pour l’un ne le sera peut-être pas pour l’autre ! Il n’existe pas de métier inintéressant dans l’absolu.
“Ce n’est pas le travail difficile qui est monotone, c’est le travail superficiel.” Edith Hamilton
3- Reconnaissance par la hiérarchie : source de motivation
Savoir si notre travail est de qualité ou non est fondamental. Comment se motiver si je n’ai absolument aucune idée :
1- De ce que je fais de bien
2- De ce que je pourrais faire mieux
Le feedback de la part des managers est la clé de la motivation, et ce feedback ne doit pas se faire une fois par an pendant un entretien annuel plus ou moins bien fait. Non, il est quotidien. Par des feedbacks informels à la machine à café ou au détour d’un email avec un simple « merci », ou des feedbacks plus formels pour acter d’une belle réalisation.
4- Autonomie & droit à l’erreur : source de créativité et de prise d'initiative
L’autonomie donnée aux salariés a toujours été quelque chose d’important, mais il est vrai qu’avec l’avènement du télétravail, cela prend une toute autre dimension. Comment télétravailler sereinement si mon manager m’appelle toutes les 5 minutes pour vérifier si je travaille vraiment ?
Et le corolaire de cette autonomie est le fait d’admettre que j’ai le droit de faire des erreurs tant que j’apprends de celles-ci. Comment être créatif, comment prendre des initiatives si je prends le risque à chaque fois de me faire rabrouer par mon manager si cela ne fonctionne pas ?
Sans autonomie et de culture du droit à l’erreur, l’entreprise fera du sur-place. Et comme le disait Einstein, « la vie, c’est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre ».
5- Sens donné à son travail : source de fidélisation
Eh oui, au sommet de cette pyramide se trouve désormais le sens que l’on donne à son travail : le graal. En quoi mon travail, quel que soit mon niveau hiérarchique, participe à la grande mission de mon entreprise ?
Je donne souvent cet exemple lors de mes conférences. Prenez un satellite de communication révolutionnaire. Eh bien les ouvriers qui ont fabriqué les vis et les boulons servant à assembler ce satellite sont tout aussi importants que les ingénieurs qui ont créé ce même satellite. Une entreprise est une chaîne : aucun maillon n’est plus important qu’un autre.
Donner du sens, c’est faire en sorte que chaque salarié en ait conscience !
CONCLUSION
Ce que je réalise en écrivant cet article, c’est que ce que je pensais être figé il y a 6 ans a évolué. Nos attentes vis-à-vis de notre vie professionnelle ont évolué du fait de la pandémie et du fait de l’évolution actuelle du contexte économique. Il ne faut pas prendre à la légère le résultat du sondage fait cette semaine avec mon partenaire Edenred France, surtout pas.
Même si le pouvoir d’achat n’est pas la seule source de motivation d’un salarié, si ce que l’on appelle « le reste à vivre » après avoir payé toutes ses charges vitales n’est pas suffisant, il sera impossible pour un salarié de passer d’étages en étages sur cette pyramide, quels que soient les efforts de l’entreprise sur tous les autres items que les revenus, qu’ils soient sous forme de salaire ou de titres.
La seule option qui se présentera pour ces salariés sera de changer de travail ! Eh oui, pour fidéliser, les entreprises doivent donner la possibilité à chaque salarié d'arriver tout en haut de la pyramide ! Sacré challenge !
Et d’ailleurs, vous, êtes-vous au bord de la démission ? Pour le savoir, vous pouvez réaliser ce test gratuit qui se fait en 5 minutes.
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