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Pourquoi tous les managers ne sont-ils pas bienveillants ?


Très souvent lors de mes conférences ou par mail, des personnes me disent : « c’est tellement simple ce que vous dites à propos du management bienveillant. Comment se fait-il que tout le monde ne l’applique pas ? ».

C’est vrai, j’ai bien conscience que la bienveillance en entreprise est loin, très loin d’être la règle et il m’a semblé intéressant de se demander, concrètement : POURQUOI ?

1- Votre manager a, lui aussi, un manager

Je dis souvent que pour comprendre la façon de manager d’une personne, il faut également connaître son n+1. En effet, avec toute la meilleure volonté du monde, si un manager qui voudrait mettre en place une politique bienveillante dans son équipe se retrouve au quotidien avec son manager qui, lui, ne l’est pas, c’est beaucoup plus compliqué. Par exemple, si on patron exige des réponses à ses mails en plein week-end, il sera plus compliqué pour votre manager de ne pas vous solliciter en cas de besoin.

Vous allez me dire qu’au final : c’est SON problème, pas le vôtre. Je vous l’accorde mais cela étant dit, il n’y a pas de stratégie RH basée sur la bienveillance que celle qui est impulsée par la tête de l’entreprise. Trop souvent, le manager qui voudrait faire cela de sa propre initiative se trouve isolé. Il est urgent que le top management comprenne que le management bienveillant n’est pas un luxe… mais une source de gain de productivité énorme ! Je ne cherche pas d'excuse aux managers toxiques mais il est vrai que, parfois, ce n'est pas que ce sont de mauvais bougres mais juste des humains qui ne savent pas faire "parapluie" par rapport à leurs équipes.

2- Il existe des manager toxiques

Il ne faut pas se voiler la face : certaines personnes sont convaincues que le monde de l’entreprise doit être un monde dur pour être efficace. Quand je me trouve confronté à des gens m’affirmant cela, je donne toujours ce chiffre, issu d’une étude faite par Thomas Wright pour l’Université du Michigan : 10 à 25 % de l’efficacité d’un individu est imputable à son bien-être psychologique. Mis à part dans le cas d’un collaborateur sado/maso, il est fort probable que son bien-être psychologique soit meilleur avec un management basé sur la bienveillance ! Quand vous croisez un tel énergumène, tout n'est pas perdu; il est possible de le gérer !

3- Il n’est pas rare que l’on se voile la face

Sans être un manager toxique, il n’est pas rare qu’un manager n’ait pas conscience que l’impact de certains actes en apparence anodin. Quelques exemples ?

=> Ne pas féliciter publiquement un collaborateur qui a sur-performé »

=> Passer trop de temps en réunion au détriment du temps passé avec ses équipes

=> Ne pas considérer l’erreur comme une source de progrès

=> Ne pas souhaiter « bon anniversaire » à ses plus proches collaborateurs

=> Etre incapable, pour des questions « d’image », de partir du bureau avant ses collaborateurs

Je pourrais faire une liste longue de 10 pages mais vous comprenez l’idée. Etre bienveillant, ce n’est pas QUE ne pas traumatiser ses équipes. C’est aussi les faire grandir, leur donner un cadre serein dans lequel l’erreur est toléré. A mon sens, tout manager digne de ce nom devrait faire une sorte « d’examen » de conscience afin, chaque mois, de décider sur quel point il/elle peut progresser dans son métier de manager.

4- Tout le monde n’est pas zen par nature

Un manager a beaucoup plus de pression que ses collaborateurs, c’est vrai. C’est pour cela qu’il est manager d’ailleurs. Par contre, certains manager, sans pour autant ne pas être toxiques, ne réussissent pas à gérer de façon correcte cette pression au quotidien. Certains jours, ils feront la tronche, ne diront bonjour à personne… sans pour autant être de mauvaises personnes. Et c’est là probablement le plus compliqué : un manager se doit d’être serein, en toute circonstance !

Vous imaginez, vous, un pilote d’avion en plein milieu d’un orage annoncer au micro : « attachez vos ceintures… on va tous mourrrrriiiiiiiir !!!! » ? Non, bien sûr ! Et bien un manager, c’est pareil. Il doit toujours être d’humeur égale…. Bonne si possible ! Et là, nous nous trouvons confronté à une réalité purement humaine : tout le monde n’est pas égal devant le stress. Il existe des formations pour cela. Je sais que cette opinion ne fait pas l’unanimité et pourtant, j’en suis convaincu : un manager se doit d’être zen en toute circonstance, y compris en temps de crise, pour ne pas dire « surtout en temps de crise ». A partir du moment où le manager devient anxiogène, il devient une source de problèmes au lieu d’en être la solution !

5- Tout le monde ne sait pas déléguer

Etre manager, c’est aussi avoir la capacité d’assumer les échecs de ses équipes et d’attribuer 100% des succès à ses équipes. Pas facile ! Pour cela, il faut une relation de confiance absolument totale et réciproque. Rien de pire qu’un manager qui s’attribue tous les succès de ses collaborateurs et qui blâme ces derniers en cas de problème. Pour arriver à cette relation parfaite, le niveau de délégation doit être total. Pour motiver ses troupes, il ne faut pas tout faire à leur place mais savoir les guider pour bien faire. Déléguer, cela suppose d’en assumer les bons comme les mauvais côtés. Cela me fait penser à un exercice de team building que l’on m’a fait faire il y a quelques années. Je monte sur un escabeau, mon équipe en bas… je leur tourne le dos et doit me laisser tomber en arrière, comptant sur mon équipe pour me rattraper. Pas si simple à faire si l’on y réfléchit bien. Déléguer… c’est un peu cela parfois.

Conclusion

Non, tous les managers ne sont pas bienveillants et nous ne pouvons que le regretter. Cependant, je n’ai absolument aucun doute sur le fait que tous, absolument tous peuvent le devenir, à une condition : que ce soit la volonté du top management. Sans une volonté forte de la direction de chaque entreprise, il ne faut pas espérer que la bienveillance devienne la norme. Ce qui est rassurant, et je le constate quotidiennement avec les entreprises que je peux conseiller, cette volonté devient de plus en plus forte car au-delà du bien-être que cette démarche génère, c’est la productivité même de l’entreprise qui est fortement impactée. Quand la volonté est là... tout s’enchaîne !


Je suis auteur, chroniqueur et conférencier... ci-dessous, quelques liens utiles.

Avec Bob sur scène

L'AUTEUR
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