BURN-OUT : reconnaissez les signes avant-coureurs ! (chez vous... et les autres)
Aucun doute possible, le burn-out est un sujet majeur dans notre société actuelle. Et pourtant, gigantesque paradoxe : le sujet est tabou. C’est fou tout de même. Une pathologie qui touche plus de 2 millions de salariés en France qui est pratiquement passée sous silence, toujours pas reconnu comme étant une maladie professionnelle malgré l’insistance depuis des années des professionnels de santé pour que ce soit le cas.
Alors avant qu’une véritable action de nos dirigeants politiques et économiques soit mise en place, il ne faut pas rester immobiles.
Le sondage réalisé sur Linkedin cette semaine montre très clairement qu’une majorité de salariés savent que le burn-out peut les toucher. Sur plus de 6000 répondants, 65% pensent pouvoir être concernés par ce sujet. Cependant, en regardant le verre à moitié plein ou à moitié vide, toutes les analyses sont envisageables... même les plus inquiétantes.
Globalement, nous sommes toutes et tous susceptibles un jour de faire un burn-out, il n'y a a priori aucune pré-disposition à en faire un. Mais une fois dit cela, il faut véritablement être attentifs et attentives afin que cela ne vous arrive jamais et pour se faire, je vous propose d'être attentifs et attentives à quatre points précis.
1- La fatigue matinale
Vous êtes souvent fatigué.e le matin au réveil ? Contrairement à ce que nous pensons souvent, ce n’est pas normal et ce n’est pas une fatalité.
Le burn-out, c’est une fatigue physique et mentale. Quand les deux se cumulent, c’est l’explosion. Si vous avez fini par vous habituer à cette fatigue matinale, attention : DANGER.
Nous ne dormons pas assez, c’est l’OMS qui nous le dit. En théorie, si vous étiez en pleine forme, il devrait vous arriver souvent de vous réveiller naturellement avant que votre réveil sonne. C’est le cas ? Parfait, tout va bien. Ça ne vous arrive jamais et, pire, vous snoozez deux ou trois fois avant de mettre un pied en dehors du lit… il faut agir !
Un exemple d’action ? Au lieu de regarder l’Amour est dans le pré le lundi soir entre 21.10 et 23.30, regardez-le le mardi soir à 20.00 en replay ! Cela peut vous sembler stupide, mais les solutions les plus simples sont souvent les plus efficaces.
2- L’état psychologique
L’énervement, le découragement, le sentiment permanent de ne jamais avoir le temps pour tout faire de façon qualitative… autant d’émotions qui augmentent la pression que les sujets potentiels au burn-out connaissent.
Vous ne le savez peut-être pas, mais les victimes de burn-out sont le plus souvent les personnes les plus motivées, impliquées et celles qui se sentent les plus invulnérables. Le syndrome de Superman ou celui de Wonderwoman en fait. Ce sont ces 18% de personnes qui pensent être totalement ou pratiquement à l’abri de faire un burn-out.
Personne n’est à l’abri, absolument personne. Moi-même, si je ne connaissais pas les signes avant coureurs du burn-out (les signaux faibles comme on dit), j’en aurais clairement fait un avant cet été.
Si vous constatez un changement dans votre humeur, ou dans vos relations aux autres, soyez-y attentifs et attentives, ce n’est jamais anodin.
3- La procrastination
Le burn-out, c’est quand votre cerveau a conscience que vous devriez aller travailler, mais votre corps refuse, tout simplement. C’est une explosion intérieure qui fait que toute action devient absolument impossible.
Le burn-out est la conséquence d’une lente progression qui mène à celui-ci. Et cela commence par la procrastination systématique. La procrastination n’a rien de dramatique en soi comme je l’écrivais dans l’article « je procrastine, c’est grave docteur ? », mais quand certaines tâches que l’on faisait facilement quelques semaines auparavant deviennent des corvées que l’on repousse de plus en plus, il faut vraiment y prêter attention.
Tout est question d’équilibre en fait. Il est normal que certaines tâches nous pèsent dans notre travail… mais quand cela devient petit à petit la globalité de notre travail qui devient pesant, c’est potentiellement grave.
4- Observez vos collègues
Nous ne sommes pas seuls, et si vous lisez cet article, c’est que le sujet vous intéresse et que vous pourrez détecter les signaux faibles chez vos collègues. Poser la question à quelqu’un « comment ça va ? » et attendre la réponse est un début. Oser dire « bof, pas top depuis quelques jours » fait partie de la lever d’un tabou : nous ne sommes pas infaillibles.
Si vous constatez qu’un collègue fait des emails tous les soirs, tous les week-end, pendant ses vacances, ou qu'il ne compte pas ses heures au travail parlez avec lui de la nécessaire déconnexion pour éviter le burn-out.
Plus nous oserons parler de nos potentielles faiblesses, moins celles-ci auront d’impact sur nos vies car nous pourront agir avant que l’irréparable ne se produise. Je ne veux surtout pas être anxiogène, bien au contraire. Nous n’avons pas un regard objectif sur nous-même et savoir que l’on peut compter sur le regard bienveillant de nos collègues… c’est agréable.
Parlez-en entre vous, vous verrez, ce sera formidable !
Conclusion
Vous n’imaginez pas le nombre de témoignages que j’ai reçu de personnes ayant fait un burn-out et qui me disent tous la même chose : je ne l’ai pas vu venir, ça m’est tombé dessus du jour au lendemain !
Même si je reste profondément convaincu que la sensibilisation des managers, des dirigeants et des politiques n’est pas suffisante à ce jour concernant ce fléau qu’est le burn-out, nous avons un impact individuel sur celui-ci. Commencez par exemple à passer des week-ends entiers sans penser au travail. Vous vous rappelez de votre dernier week-ends durant lequel vous n’avez pas une seule fois pensé au travail ? Oui ? 9a y est, vous l’avez ? Si ce n’est pas le week-end dernier, vous avez fait un pas de plus vers le burn-out.
Écoutez votre corps, prenez soin de vous et si vous souhaitez savoir si vous faites partie des personnes « à risque », vous pouvez passer ce test gratuit sur mon site web.
Comments