Comment remotiver un salarié qui ne l'est plus ?
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En 2017, Gallup a sorti étude State of the Global Workplace afin de mesurer l’engagement des salariés. Les résultats étaient assez inquiétants à l’époque. Mais une pandémie est passée par là, Gallup vient de présenter la nouvelle version de son étude, et les résultats sont… pires !
Les pays où l’engagement des salariés est le plus élevé : les États-Unis et le Canada, où 34% des salariés se déclarent engagés ou très engagés. En Europe de l’Ouest, ils ne sont que 11% et en France, 7%.
Oui, les chiffres ont de quoi faire froid dans le dos tout de même.
Mais ce n’est pas une fatalité, loin de là. La motivation, s’il n’existe pas de recette magique pour la faire augmenter, il existe quelques solutions pour la stimuler, et c’est l’idée de cet article, vous donner quelques clés pour remotiver les troupes, ou vous-même !
1- Remettre le travail à sa juste place
Si vous n’êtes pas chirurgien cardiaque, pompier ou urgentiste : vous ne sauvez pas de vie.
Cela semble trivial de le rappeler, mais un travail n’est rien d’autre, à la base, qu’une activité qui sert à payer nos loisirs, notre loyer et notre nourriture. Oui, en ces temps où nous sommes abreuvés d’articles et de livre sur le bonheur au travail, cela semble un tantinet provocateur, mais ça ne l’est pas, je vous assure.
Comment fonctionne la mécanique de la démotivation ? C’est quand il y a un décalage entre ce que l’on imaginait de son travail et la réalité de celui-ci que l’envie de baisser les bras nous prend. J’ai déjà été démotivé à l’époque où je travaillais en entreprise, et me rappeler qu’a minima ce travail qui ne m’intéressait plus me nourrissait m’a permis de passer le cap.
Mais la démotivation peut également venir du stress que le travail génère, jusqu’à un tel point que cela ne devient plus supportable. Et bien dans ce cas, se rappeler qu’on ne sauve pas de vie permet de moins culpabiliser sur le fait d’être démotivé.
Face à mes équipes, quand je sentais qu’elles avaient un coup de mou, j’utilisais souvent cette phrase : « ce n’est qu’un travail ». Il me semble absolument fondamental de se rappeler de temps à autre que nous ne définissons pas en tant qu’être humain par le travail que nous faisons… et heureusement. Malheureusement, nos sociétés sont totalement organisées autour de celui-ci, ce qui ne rend pas cette prise de recul toujours très simple.
2- Assumer la situation
OUI, nous avons le droit d’être démotivé et il faut le dire haut et fort à tous les salariés. Le fantasme du salarié motivé H24 / 7 jours sur 7 n’est qu’un fantasme qui a un effet pervers : démotiver tout le monde tant cet objectif n’est pas atteignable ! De façon paradoxale, admettre que nous avons le droit d’être démotivé… est motivant !
La démotivation, c’est exactement comme de la fatigue physique. Franchement, vous lanceriez-vous dans un marathon si vous aviez des courbatures aux jambes ? Non, bien entendu, et cela vous semble évident, normal. Quand on se lance dans une course, on essaye d’être en forme au départ et, si ce n’est pas le cas :
1- On ne fait pas la course
2- On se repose
En cas de démotivation, c’est exactement la même chose qu’il faut faire. Quand on est motivé, on est plus productif, n’est-ce pas ? Il vaut parfois mieux remettre à plus tard une tache pour laquelle on n’est pas motivé : admettre notre démotivation, l’assumer, se reposer, reprendre des forces et faire cette tache une fois qu’on est en pleine forme. Notre cerveau est un muscle qui n’a pas une énergie infinie.
Il est important de considérer son travail comme un sport et il faut bien dire que chaque jour est une sorte de sprint… mais comme une semaine est un marathon, imaginez l’état dans lequel finirait un coureur qui ferait un marathon au rythme d’un sprint !!!
Vous avez le droit d’être fatigué, mais vous avez le devoir de vous reposer, physiquement et mentalement !
« Le travail fatigue même les ânes.” Mateo Aleman
3- Comprendre les leviers de démotivation de chaque personne
Tout le monde n’est pas motivé par la même chose et il en va de même pour la démotivation. Par contre, une erreur est souvent faite : imaginer que ces deux leviers sont identiques, or, il n’en est absolument rien.
Par exemple, la motivation d’un salarié peut tout à fait être l’argent. Par contre, s’il est démotivé, l’augmenter ne le remotivera que pour un temps car son levier de démotivation n’est peut-être pas celui-là. Il est peut être motivé par l’argent, mais démotivé parce que son manager ne le laisse pas faire de télétravail, ou qu’il n’a pas assez de temps pour sa vie personnelle ou encore qu’il considère ne pas avoir assez de feedback sur son travail.
La motivation de chaque salarié doit s’envisager dans sa globalité, pas uniquement dans les aspects positifs. Comment faire ? En en parlant, sans tabou, et en expliquant qu’en aucun cas il/elle sera jugé.e sur ce qui est dit.
Il est préférable de connaître les leviers de démotivation d’un collaborateur ou d’une collaboratrice pour pouvoir agir dessus ou, tout du moins, éviter de les faire entrer en action. Par ailleurs, nous fonctionnons toutes et tous pareil : nous aimons quand notre interlocuteur s’intéresse sincèrement à la personne que nous sommes. Il en va de même en management !
4- (re)donner du sens
Aaaaaahhhh la question du sens. La pandémie a agi comme si tout le monde découvrait à quel point donner du sens était fondamental.
Il y a trois ans, j’écrivais un article qui s’appelait « Donner du sens, le cœur du management ». Cependant, même si en le relisant je le trouve un peu léger, l’essentiel était là : donner du sens, c’est comprendre en quoi notre travail est utile, à quoi il va servir pour la « grande cause » de l’entreprise.
Je donne souvent l’exemple de cette usine de vis et de boulons. Quand j’ai rencontré le patron de cette usine, il était très inquiet car le nombre de démissions dans ses ateliers explosait. Avant de le rencontrer je me suis dit « bah, oui, faire des vis et des boulons à la chaîne, ça doit pas être simple de se motiver tous les jours ».
Sauf qu’en allant visiter son usine, il m’a expliqué où allaient ces vis et ces boulons : sur des satellites, des avions, des fusées. Sans le travail de ces ouvriers, pas de téléphones portables ou de télévision par exemple. Mais ce patron avait juste oublié de rappeler régulièrement à ses équipes l’importance de leur travail. Ils étaient devenus de simples ouvriers qui fabriquaient des boulons alors qu’ils participent à la conquête spatiale.
Cela vous semble exagéré ? Après mon passage, toutes les semaines, il faisait la liste des produits qui avaient utilisé leur vis et boulons, à chaque projet majeur, une nouvelle photo en grande taille apparaissait dans les ateliers. Petit à petit, les équipe ont retrouvé du sens et le taux de turn-over a été divisé par deux en un an.
Une entreprise est une chaîne qui ne peut se passer d’aucun de ses maillons… par contre, il est bon de se rappeler à quoi sert la chaîne en elle-même, sinon… à quoi bon ?
CONCLUSION
Vous l’aurez compris, être démotivé n’est pas grave… c’est même normal et humain, tout simplement humain.
Ce qui est grave, c’est quand cette démotivation dure trop longtemps ; quand c’est le cas, cela révèle sans aucun doute quelque chose de plus profond et il est peut-être temps de changer de travail. Par contre, imaginer que 100% d’un travail peut être motivant, c’est illusoire. Généralement, 80% de nos missions nous intéressent ou nous passionnent, 20% ne nous plaisent pas particulièrement ou nous déplaisent vraiment. Tant que cette proportion est gardée, rien n’est perdu.
Mais vous.. êtes-vous motivé.e par votre travail ? Pour le savoir, vous pouvez faire ce test gratuit. Et si vous êtes manager et que vous voulez savoir si vous savez motiver vos troupes, il y a ce test.
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