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La semaine de 4 jours : l’évidence


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Depuis le mois de septembre, chaque semaine, je fais un sondage sur LinkedIn et, bien souvent, les opinions sont plus ou moins partagées en fonction du sujet. Mais là, comment dire, concernant la semaine de 4 jours… c’est un plébiscite.


Sur 6 745 personnes qui ont voté pour savoir si la semaine de 4 jours est un concept qui pourrait vous intéresser, vous êtes 88% à répondre positivement et seulement 3% à rejeter fermement cette idée… le résultat ne pourrait être plus clair.



En fait, ce que signifie le résultat de ce sondage, ce n’est pas que les salariés veulent travailler moins, mais qu’ils souhaitent juste travailler mieux et, enfin, trouver un bon équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle. Contrairement aux 35heures, la semaine de 4 jours ne touche pas à la quantité de travail… mais à sa répartition sur une semaine.


Un nombre grandissant d’entreprises sont passées à la semaine de 4 jours et le constat est toujours le même : hausse des performances, baisse de l’absentéisme, baisse du nombre de démissions.


En ces temps de débat autour des retraites où tout le monde a son opinion sur ce que doit être notre relation au travail, pourquoi une telle appétence pour la semaine de 4 jours ?


1- La fin du « travailler plus »

Vous vous rappelez de ce slogan de Nicolas Sarkozy pour la campagne présidentielle de 2007 « travailler plus pour gagner plus ». Eh oui, ce slogan a déjà 15 ans.


Une année plus tard, en 2008, France Télécom et Renault connaissait leur vague de suicide lié au travail pour lequel des peines de prisons ont été prononcées quelques années plus tard.


Alors, certes, nous entendons encore quelques politiques expliquer que la valeur travail est centrale et passe nécessairement par un « travailler plus »… n’avons-nous rien appris de ces 20 dernières années ? Ne tirons-nous aucun constat du fait que plus de 10% des salariés feront un burn-out au cours de leur carrière ?


Le problème, c’est le décalage grandissant qui existe entre des dirigeants d’une autre génération (la X) qui restent accrochés à une conception du travail qui appartient à un autre siècle et des salariés qui aspirent à autre chose. Non, notre vie ne se cale plus sur notre travail, c’est ce dernier qui doit s’adapter à notre vie personnelle.


2- Le recul de la place du travail


Le 13 juillet 1906, la loi sur le repos hebdomadaire est définitivement promulguée. Cette loi accorde à tous les salariés de l’industrie et du commerce un repos de 24 heures après six jours de travail par semaine…. Eh oui, au début du siècle dernier commençait la longue liste des lois qui allaient donner de plus en plus de place à notre bien-être et à notre vie personnelle.


En 1998, c’est la loi sur les 35 heures qui arrivent, applicables en 2000, avec tous les problèmes que cette loi a causés… mais l’intention était bonne, n’en doutons pas.


Et depuis 20 ans… quoi de neuf ? Nous, les salariés, nous avons énormément changé… mais rien de majeur au niveau légal, absolument rien et c’est sans aucun doute possible pourquoi ce concept de semaine des 4 jours plait autant.


Depuis les années 80 et la financiarisation des entreprises (ie : fin de la période « paternaliste » et avènement de la gestion par les actionnaires), l’humain a été relégué au second plan jusqu’au choc de 2008 où, en France, nous réalisons que le travail pouvait tuer, littéralement. En retard par rapport à tous nos voisins… mais la prise de conscience est là.


3- Une évidence

Ce qui est le plus surprenant c’est le contresens que font beaucoup de personnes quand il s’agit de la semaine de 4 jours. Il ne s’agit en aucun cas de travailler 4 jours et d’être payé pour 5. Non, il s’agit de repenser totalement l’organisation du travail en réduisant le temps passé en réunion par exemple, de réduire le temps de pause déjeuner, de revoir certains délais fixés aujourd’hui pour privilégier le bien fait plutôt que le vite fait, de mettre un terme à ce satané présentéisme qui fait que l’on entend encore dans nos entreprises cette phrase lancée à quelqu’un partant plus tôt que d’habitude « ben… tu prends ton après-midi ? »


Ce qui est fou, c’est que les salariés ont profondément conscience qu’ils en sont capables… ce sont nos dirigeants qui ont un temps de retard car cela suppose des transformations en profondeurs et la mise au rebut d’un fonctionnement qui existe depuis le 19ième siècle… forcément, c’est majeur et ça peut faire peur, au même titre qu’en 1906, beaucoup de dirigeants étaient terrifiés à l’idée d’être forcés de donner un congé hebdomadaire…


Et quand vous savez qu'en moyenne, un salarié en présentiel passe en moyenne 1.15 chaque jour sur ses réseaux sociaux personnels... la semaine de 4 jours n'est en rien une gageure !



CONCLUSION

Il ne faut se faire aucune illusion, même si les tentatives sont de plus en plus nombreuses, y compris dans le service public, la semaine de 4 jours ne sera pas la norme avant longtemps. En effet, il ne faudra pas répéter la même erreur qu’avec les 35heures et appliquer de façon dogmatique un système qui ne peut fonctionner dans tous les secteurs d’activité.


Par contre, ce qui peut être fait rapidement, c’est de revoir le cadre législatif qui faciliterait la transition pour les entreprises voulant mettre en place la semaine de 4 jours. Nos voisins belges l’ont fait… lançons-nous, non ?




Pour aller plus loin :



Je suis auteur, chroniqueur et conférencier... ci-dessous, quelques liens utiles.



Avec Bob sur scène

L'AUTEUR
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