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Le courage managérial… c’est quoi ?


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Je travaille depuis des années sur la question des managers. J’ai moi-même été manager pendant des années, d’équipes de toutes tailles, et je dois bien avouer que la question du courage managérial est probablement l’une de celle qui me semble peu abordée de façon frontale. En effet, parler de courage managérial suppose que l’étape d’après soit l’action… pas toujours simple pour un manager de vouloir agir.


Si j’ai voulu écrire cet article, c’est suite au formidable livre de Margaux Rambert entièrement consacré à cette question : Managers, Osez le courage, sorti aux éditions Vuibert en février 2022 et au non moins formidable film de Stéphane Brizé, "Un autre Monde".


Être manager n’est pas simple, je le dis souvent… et ce n’est pas simple parce que, justement, il faut faire preuve de courage… mais une fois que j’ai dit ça, c’est bien vague, n’est pas. C’est quoi le courage d’un manager ? Sans prétendre répondre de façon exhaustive à la question, je vais essayer de définir ce que c’est.


Selon moi, le courage est protéiforme et se présente sous 3 aspects.


1- Le courage de la décision

Pour paraphraser Jacques Chirac qui disait « Un chef, c’est fait pour cheffer », un manager, c’est fait pour manager. Et pour manager, il faut avoir le courage de décider et, surtout, d’assumer les décisions.


J’ai vu trop de managers prendre une décision, appliquée par l’équipe, et qui se solde par un échec que le dit manager s’empresse d’imputer à ladite équipe. L’un de mes patrons chez TF1 avait résumé le rôle de manager à cette phrase : un manager, ça doit mettre en avant son équipe en cas de succès, et assumer l’entière responsabilité de ses éventuels échecs ».


Le courage de la décision, c’est de donner à son équipe une sérénité totale, quel que soit le résultat obtenu. Et c’est d’ailleurs pour cette raison que je ne crois absolument pas à la disparition du rôle de manager comme prôné par la théorie de l’entreprise libérée… en cas d’échec, la nature humaine cherche toujours un responsable, un coupable, au lieu de chercher une solution. Là, au moins, le responsable se désigne lui-même : c’est le manager, et son métier est de faire en sorte que l’échec ait un minimum d’impact et, surtout, qu’il ne se reproduise plus.


Mais le courage de la décision, c’est aussi d’avoir cette capacité de prendre des décisions difficiles, parfois impopulaires. Il est simple pour un manager de dire « oui » à tout en permanence, surtout à son équipe. Le courage managérial, c’est parfois de dire ce qu’il faut et pas nécessairement ce que les autres veulent entendre.



2- Le courage de l’opposition

J’entends beaucoup (trop) de managers me dire « Gaël, j’adorerai être bienveillant, mais je ne peux pas, mes managers ne le sont pas et je dois faire comme eux ». Ce à quoi je leur réponds « mais pourquoi donc ? », et là, je suis souvent consterné, surtout venant de la part de jeunes managers « ben… j’ai pas envie de me faire virer ».


Il m’est arrivé de me faire virer dans ma carrière pour avoir refusé d’appliquer une décision de mon manager. Ce n’est pas agréable, mais vous savez quoi : je peux toujours me regarder dans la glace tous les jours et expliquer à mes enfants que l’éthique est quelque chose d’important.


Ce sujet est magistralement traité dans le film de Stéphane Brizé qui vient de sortir « Un autre monde » dans lequel on suit un manager tiraillé entre son éthique et sa loyauté envers son entreprise…. Je ne spoilerai pas le film, mais le réalisme de ce tiraillement est incroyablement bien joué par Vincent Lindon.


Le courage de dire « non », de s’opposer parfois est essentiel non seulement pour le manager, mais également pour son équipe qui reconnaitra en lui/elle quelqu’un qui travaille avant toute chose dans l’intérêt de l’équipe. C’est en s’opposant parfois que des décisions difficiles pourront être acceptée plus tard par l’équipe… question d’équilibre.


« Le courage n’est rien sans la réflexion » Euripide

Alors certes, il est plus compliqué de s’opposer quand on est un manager en fin de carrière si cette opposition peut entraîner un licenciement (on ne parle pas beaucoup du chômage des cadres séniors, mais c’est une vraie problématique) … mais tous les managers de moins de 40 ans n’ont pas cette excuse de la peur du licenciement et devraient plus utiliser leur esprit critique, dans l’intérêt de toutes et de tous, y compris celui de l’entreprise qui n’avance pas avec des bénis-oui-oui.


La créativité est souvent question d’opposition constructive de points de vue… le courage managérial est dans ce cas absolument fondamental.


Et le courage que je viens de décrire ne s’applique pas qu’au manager… mais à tous les salariés. Une entreprise où toutes et tous auraient le courage de dire sincèrement ce qu’ils et elles pensent serait sans aucun doute beaucoup plus agréable à vivre…. Et plus efficace.


3- Le courage de l’honnêteté intellectuelle

Dire les choses telles qu’elles sont n’est pas toujours simple. Le meilleur exemple ?

« Tu sais, moi, en tant que ton manager, je t’aurai bien entendu augmenté.e, mais c’est la direction, ils ne comprennent rien et ont bloqué ce que j’avais demandé. J’ai fait tout mon possible, désolé ».


L’honnêteté intellectuelle, c’est d’être capable d’expliquer le pourquoi d’une « non-augmentation » et de donner les moyens à la personne de s’améliorer pour en obtenir une l’année suivante. Alors oui, ce n’est pas agréable de dire ce genre de choses en regardant quelqu’un dans les yeux, mais c’est cela le métier de manager : faire grandir les gens.


Être honnête intellectuellement, c’est de ne pas se mentir à soi-même pour faire rentrer des carrés dans des cercles comme disait ma grand-mère. Et c’est d’ailleurs ce que l’on voit très bien dans le film de Stéphane Brizé… pendant tout le film, j’avais envie de hurler au personnage « mais fais ce que tes trippes et ton cœur exigent que tu fasses et cesse d’écouter ton cerveau ! ».


Être en phase permanente avec ses propres valeurs et son éthique n’est pas toujours simple quand on est manager, mais il n’est pas envisageable de faire autrement si nous voulons être stable psychologiquement, émotionnellement serein et, surtout, si l’on veut être capable de motiver son équipe sur des bases saines.


CONCLUSION

Je sais, les trois points évoqués sont basiques… et c’est cela qui est incroyable avec le courage managérial : tout le monde sait ce que c’est, mais tout le monde ne l’applique pas, générant ainsi des frustrations, des erreurs, des lenteurs.


Oui, tout le monde a le droit d’être lâche dans sa vie personnelle ou professionnelle, qui ne l’a jamais été. Pour autant, c’est quand cette lacheté devient systématique que les problèmes arrivent !


D’ailleurs… vous… que vous soyez manager ou managé êtes-vous courageux.se ? Pour le savoir, je vous propose ce test gratuit en ligne.



La vidéo pour aller plus loin :





Pour aller plus loin :


Je suis auteur, chroniqueur et conférencier... ci-dessous, quelques liens utiles.



Avec Bob sur scène

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