Le rire, une compétence managériale à développer ?
- Gaël Chatelain-Berry

- 4 nov.
- 4 min de lecture

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Rire au travail... avouez-le, ce n’est pas toujours ce à quoi on pense en premier quand on parle de performance, de management ou de productivité. Et pourtant, ce simple geste, universel et contagieux, est un formidable outil de cohésion.
Parce qu’un rire partagé, c’est un lien qui se crée. C’est une tension qui retombe, une énergie qui circule.Et c’est peut-être l’une des compétences les plus sous-estimées du management moderne.
Le rire n’est pas une distraction. C’est un signe de vitalité, d’intelligence émotionnelle et de confiance collective.Et quand il disparaît d’une équipe, c’est souvent le symptôme que quelque chose ne va plus.
Le rire, une forme d’intelligence relationnelle
Rire ensemble, c’est beaucoup plus qu’un moment agréable. C’est une manière de dire : « je suis bien avec toi », « je te comprends », « on partage le même regard sur la situation ». Le rire crée une complicité immédiate, sans avoir besoin de mots.
Un manager qui sait rire avec son équipe — et parfois de lui-même — crée un espace de sécurité psychologique. Il envoie un message simple : ici, on peut respirer. Et cette respiration, dans un environnement de travail souvent tendu, est précieuse.
Ce n’est pas pour rien que certaines équipes paraissent plus soudées que d’autres : ce sont souvent celles où l’on entend rire régulièrement.
Ce que disent les chiffres
Pour vérifier si le rire avait encore sa place dans l’entreprise, avec mon partenaire Quiz Room, j’ai posé la question sur LinkedIn et vous êtes 2 506 à avoir répondu :« Le rire a-t-il sa place dans votre entreprise ? »
Les résultats sont clairs :
Tous les jours : 65 %
Parfois : 26 %
Rarement : 7 %
Jamais : 2 %
Autrement dit, près de 9 personnes sur 10 rient au travail, au moins de temps en temps. C’est encourageant, mais cela veut aussi dire que pour 1 personne sur 10, le travail reste un espace où le rire n’existe plus. Et ça, c’est un vrai sujet.
Parce qu’un environnement sans humour, sans sourire, sans légèreté… finit toujours par devenir lourd.
Pourquoi le rire améliore la performance
Le rire, ce n’est pas une perte de temps. C’est un investissement. Les études en neurosciences sont formelles : rire libère de la dopamine — l’hormone du plaisir — et réduit le cortisol — l’hormone du stress. Résultat : on se concentre mieux, on apprend plus vite, on coopère plus facilement.
Le rire agit comme un lubrifiant relationnel. Il réduit les tensions, fluidifie les échanges et améliore la qualité des décisions collectives. Parce qu’un cerveau détendu pense mieux qu’un cerveau sous pression.
Et c’est valable à tous les niveaux de l’entreprise : du stagiaire au dirigeant.
Le rire, un outil de leadership
Un manager qui sait rire n’est pas un manager “cool” au sens superficiel du terme. C’est un manager intelligent émotionnellement. Quelqu’un qui comprend qu’un climat de travail positif ne naît pas de la peur, mais de la confiance.
L’humour bienveillant, celui qui détend sans humilier, crée une forme d’autorité naturelle. Les collaborateurs n’ont plus peur de s’exprimer, ils osent plus, ils innovent plus. Parce qu’ils savent que l’erreur ne sera pas immédiatement sanctionnée, mais qu’on pourra en parler — parfois même en rire.
Rire ensemble, ce n’est pas fuir les problèmes, c’est apprendre à les aborder différemment.
L’humour, oui… mais pas n’importe lequel
Évidemment, tout dépend du ton. Le rire ne doit jamais être une arme. Les blagues qui divisent, les moqueries, les sarcasmes peuvent détruire une équipe en quelques secondes.
Le bon humour, c’est celui qui inclut, jamais celui qui exclut. C’est celui qui met à l’aise, pas celui qui met mal à l’aise. Le rire managérial, s’il mérite ce nom, doit être bienveillant, respectueux et sincère.
L’objectif, ce n’est pas de faire des sketchs, c’est de créer une atmosphère où chacun se sent libre d’être lui-même.
Le rire, un indicateur de santé collective
Le rire est un thermomètre émotionnel. Une équipe qui rit souvent est généralement une équipe en bonne santé. Parce que là où il y a de la confiance, il y a du rire. Et là où il n’y en a plus, le silence s’installe.
Dans les périodes de crise, d’incertitude ou de surcharge, c’est souvent le rire qui disparaît en premier. Et paradoxalement, c’est précisément dans ces moments qu’il est le plus nécessaire.
Le rire, c’est un moyen de relâcher la pression, de reprendre de la distance, de rappeler que le travail, même sérieux, n’est pas toute la vie.
Comment faire revenir le rire
On ne peut pas décréter “il faut rire”. Mais on peut favoriser les conditions pour que le rire circule naturellement.
Cela passe par le ton du manager, par sa manière de communiquer, par son attitude au quotidien. Valoriser les échanges informels, encourager les moments de convivialité, prendre le temps de sourire : ce sont des petits gestes qui changent tout.
Un manager qui rit sincèrement, sans se moquer, autorise les autres à le faire aussi.Et dans un monde où la pression ne cesse d’augmenter, offrir des moments de légèreté est un véritable acte de management.
Conclusion
En fait… si vous ne deviez retenir qu’une seule chose de cet épisode, c’est que le rire n’est pas l’ennemi du sérieux. C’est son meilleur allié. Rire, c’est reconnaître l’humanité dans le travail, c’est entretenir la motivation, c’est créer du lien. Et c’est souvent le signe qu’une équipe va bien.
Un manager qui sait faire rire — ou simplement sourire — sans perdre sa crédibilité, est un manager qui comprend profondément le facteur humain. Parce que là où on peut rire ensemble, on peut aussi travailler mieux ensemble.
« Le rire est une poussière de joie qui fait éternuer le cœur. »— Jean Cocteau, écrivain, poète et cinéaste français (1889 – 1963)
Et vous ? Est-ce qu’on rit encore dans votre entreprise, ou bien le sérieux a-t-il pris toute la place ?
Et histoire de rire en équipe....
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