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Les 5 pires erreurs de management pendant la pandémie


@demaincommenceajourdhui - https://www.instagram.com/demaincommenceaujourdhui/

Illustration :  @demaincommenceajourdhui / https://www.instagram.com/demaincommenceaujourdhui/


Vous savez quoi ? Je commence a trouver période fascinante, et je pèse mes mots. Passée la stupeur du premier confinement, passé l’espoir que la pandémie ne passerait l’été, j’ai commencé à changer totalement ma façon de vivre au quotidien avec cette nouvelle réalité qui s’impose à nous. Oui, ce que nous vivons depuis le mois de février 2020 va durer encore longtemps et, comme l’a fait à chaque crise majeure, l’humanité va s’adapter.


Alors oui, il y a les pessimistes qui nous prévoient un monde qui ressemblerait plus à l’enfer qu’au paradis. Mais ces personnes ont existé de tout temps. Au 19ième Siècle, Thomas Malthus prévoyait une catastrophe mondiale, expliquant que notre planète n’aurait jamais les moyens de nourrir plus de monde qu’il n’y en avait à l’époque sur la planète et, qu’ainsi, il fallait limiter la natalité... à cette époque, nous étions 1 milliard sur terre.


Oui, nous nous adapterons, et d’ailleurs, nous avons toutes et tous largement commencé à le faire dans notre quotidien. Masques, télétravail, utilisation de la visio comme jamais... qui aurait pu prévoir le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui en début d’année ?


Il me semble évident que le monde que nous connaissions ne sera jamais de retour et, sincèrement, pour un certain nombre de choses, il ne faut pas s’en plaindre. Et pourtant, dans ce monde en profonde mutation, il existe encore des managers qui n’ont pas entamé leur transformation, qui, tel un célèbre petit village gaulois, résistent. Alors ce n’est pas une résistance frontale, non, c’est un tantinet plus insidieux et cet article va vous aider à les repérer au travers des 5 erreurs qu’ils peuvent faire de façon récurrente.


1- Le manager de l’ancien temps est trop présent en visio

Loin des yeux, loin du cœur, l’adage est connu. Parfois par angoisse de perdre le lien, parfois par manque de confiance, certains managers compensent la distance par un excès de visio. Le pire ? Il m’a été raconté lors du confinement saison 1. Un manager demandait à son équipe de se connecter en visio à 8.30 pour se déconnecter à 18.30. Son souhait ? « Faire comme si l’équipe était en présentiel »


L’intention n’était pas forcément mauvaise, mais la visio est intrusive et, surtout, en en abusant, cela réduit fortement l’un des rares avantages de la période que nous vivons : pouvoir nous organiser comme nous le souhaitons. Peu importe à quelle heure travaille l’équipe, ni même combien de temps. La seule chose qui importe : que le travail soit fait.


La solution :

fixer des objectifs clairs pour chaque membre de l’équipe, objectifs hebdomadaires par exemple qui permettront au manager de ne pas avoir à vérifier en permanence le travail de son équipe. Le micro-management qui va pousser le manager à tout vérifier en permanence est un vrai risque pour la motivation de l’équipe. Passer en mode projet avec des objectifs mesurables est une solution idéale.


2- Le manager de l’ancien temps est trop absent

Il ne faut jamais présumer de la capacité d’adaptation d’un collaborateur ou d’une collaboratrice lorsqu’il/elle passe en télétravail. Quelqu’un de parfaitement autonome en présentiel peut tout à fait moins l’être, ou ne plus l’être du fait de la distance. Un manager qui dirait « oh, ben lui, pas besoin d’être en contact, je sais qu’il est autonome ».


Nous sommes dans une période où tout change terriblement rapidement, mais surtout où, du fait du confinement, nous vivons toutes et tous des situations différentes du fait de notre environnement personnel et/ou familial. Un salarié en pleine forme en présentiel pourrait très vite être en situation complexe s’il se retrouve confiné dans un appartement de 30 mètres carrés avec des jumeaux en bas âge !


La solution :

toutes les semaines, si possible le lundi, faire une réunion de 30 minutes avec son équipe et, surtout, avec un ordre du jour. Une étude a montré que durant une réunion, seulement 44% du temps était utilisé à parler du sujet théorique de la réunion. Voir un ordre du jour permet d’avoir des réunions plus courtes. Le manager doit rappeler aux membres de l’équipes qu’il est à leur disposition pour un entretien individuel si besoin.


“Quel homme est sans erreur ? Et quel roi sans faiblesse ?” Voltaire

3- Le manager de l’ancien temps impose des horaires

Non, le télétravail, ce n’est pas le travail à toute heure du jour et de la nuit. Alors, certes, celui-ci donne une grande liberté dans son organisation, et, dans l’absolu, quelqu’un qui voudrait faire une pause de 15.00 à 19.00 pour reprendre de 21.00 à minuit... pourquoi pas. Mais si tel est le cas, mieux vaut être certain que le collaborateur ou la collaboratrice ne met pas sa santé en danger en travaillant trop et en ne prêtant pas attention à son propre bien-être.


Lors du premier confinement, les salariés ont augmenté leur durée de travail quotidienne, en moyenne, de 48 minutes, entrainant par là une fatigue, y compris nerveuse, additionnel. Le premier garant du bien-être d’une équipe, c’est son manager et le premier rempart contre le burnout, c’est le manager.


Le tout est de trouver un juste milieu entre imposer de travailler de 8.30 à 18.30 en ne prenant absolument pas en compte la situation personnelle de chaque personne, et laisser faire absolument n’importe quoi, y compris de laisser des salariés s’épuiser.


La solution :

parler en équipe de l’organisation quotidienne et des horaires. Il faut faire passer le message que, chaque jour, il doit y avoir des « horaires point de rencontre » où tout le monde peut être joignable, mais que pour le reste, tout le monde peut s’organiser comme il/elle le souhaite dans sa journée. Il serait tout de même dommage de se priver de l’un des rares avantages de cette période, non ?


4- Le manager de l’ancien temps impose du présentiel

Je dois bien dire que je suis tombé de ma chaise lorsque des salariés m'ont contacté pour m’avertir que leur manager leur imposait de faire du présentiel en partie alors que leur travail était faisable en 100% distantiel. Petit rappel à toutes fins utiles :

1- Un salarié n’est pas plus ou moins performant en distantiel qu’en présentiel, il aurait même plutôt tendance à être plus performant en télétravail. Pour rappel, le travail productif sur une journée de 8 heures en présentiel a été estimé à 2.53 par une étude anglaise sortie il y a 10 jours... Le seul message que la demande de présentiel envoie, c’est le manque de confiance que le manager fait à son équipe.


2- Nous sommes au milieu d’une pandémie. Nous sommes un certain nombre à ne pas vouloir être contaminés et abuser de son autorité de la sorte en mettant en danger un membre de son équipe est non seulement illégal au regard de l’inspection du travail, mais totalement démotivant pour le salarié motivé.


La solution :

respecter la loi... que dire d’autre ?


5- Le manager de l’ancien temps fait des emails à toute heures du jour et de la nuit

Et oui, ce type de manager existe encore. Sa maison étant transformée en bureau, il/elle, va faire des emails à n’importe quelle heure. Parfois, ces envois sont légitimés par un « mais j’ai bien dit à mon équipe qu’ils n’étaient pas obligés de les lire ».

Le problème, dès que l’on reçoit un email venant de son manager, ne connaissant pas a priori le contenu, on préfère vérifier : bonne ou mauvaise nouvelle ? Et alors que l’on était tranquillement en train de se détendre en regardant la dernière saison de The Crown... voilà que l’on se remet à repenser au travail et potentiellement à stresser.


La solution :

si vous faites partie de ces managers qui aiment faire un petit mail au milieu de la soirée... libre à vous-même si je vous conseillerais de prendre soin de vous de temps à autre et de déconnecter, mais faites un envoi différé. Que votre équipe prenne connaissance de votre message à 22.30 ou demain matin... quelle différence si ce n’est le respect de leur équilibre vie pro/vie perso ?


Conclusion

Comme souvent (bien) manager est affaire de bon sens, rien de plus. Si un manager a un doute sur ce qu’il doit faire, ou non, avec son équipe, il/elle a un pouvoir magique : la parole. Cette période est une occasion parfaite pour échanger avec les équipes, pour leur demander ce qui leur convient dans l’organisation actuelle et ce qui au contraire mériuterait d’être changé.

Et, peut-être, pour les managers courageux, demander à leur équipe de travailler sur un document résumant ce qui leur convient dans son management et, a contrario, ce qu’il ou elle devrait faire évoluer... c’est idéal.

Alors... prêt ?

Et vous... votre manager... sait-il manager à distance. Pour avoir une réponse claire, faites le test.




Pour aller plus loin :


Je suis auteur, chroniqueur et conférencier... ci-dessous, quelques liens utiles.



Avec Bob sur scène

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