Libérer la parole au travail : la clé d'un succès durable

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Dans de nombreuses entreprises, des sujets sensibles restent encore tabous. Ce constat est confirmé par le sondage réalisé sur mon profil Linkedin, révélant que seulement 4 % des entreprises n'ont aucun non-dit... 4% !

Pire encore, 40 % des répondants affirment que de nombreux sujets ne sont jamais abordés dans leur organisation. Ces chiffres sont alarmants, car ils montrent que 83% d'entre vous ne peuvent pas parler de tout au sein de leur entreprise. Comme quoi le sujet est d'importance !

Mais pourquoi est-il si crucial de briser ce silence ? Et surtout, comment les entreprises peuvent-elles encourager une communication plus ouverte ?

Des tabous omniprésents : le burn-out, le harcèlement, les salariés aidants

Les sujets tabous en entreprise ne manquent pas, et parmi eux, trois problématiques sont particulièrement préoccupantes selon moi : le burn-out, le harcèlement, et la situation des salariés aidants.

Le burn-out : Malgré les nombreuses études et témoignages qui révèlent son impact dévastateur, le burn-out reste un sujet peu abordé dans de nombreuses entreprises. J'avais fait un sondage il y a quelques mois qui montrait que 45 % des professionnels n'ont JAMAIS abordé cette question dans leur milieu de travail.

Le silence autour du burn-out empêche la mise en place de stratégies de prévention efficaces, augmentant ainsi le risque pour les salariés. En parler permet de détecter les signaux faibles de cette pathologie et dans bien des cas de l'éviter en mettant en place des actions préventives.
Le harcèlement : Qu'il soit moral ou sexuel, le harcèlement est un sujet extrêmement difficile à aborder. Souvent par peur de représailles, de stigmatisation, ou tout simplement parce que la culture d'entreprise ne favorise pas ce type de discussions, les victimes, et les éventuels témoins, restent silencieux. Or, ce silence peut être destructeur, tant pour la personne concernée que pour le climat global de l’entreprise. Une organisation où le harcèlement n'est pas ouvertement discuté est une entreprise où les risques sont accrus.
Les salariés aidants : Être salarié et aidant familial est une situation souvent invisible en entreprise. Les collaborateurs concernés hésitent souvent à aborder leur double casquette, de peur d’être perçus comme moins performants ou trop préoccupés par leurs responsabilités personnelles. Ce silence ajoute un stress supplémentaire pour les salariés aidants, qui doivent jongler entre leurs obligations professionnelles et familiales sans soutien approprié. Pourquoi je pense que ce tabou est central ? Parce que dans les années à venir, nous serons de plus en plus nombreux et ,nombreuses à être aidant... à ce jour, ce sont pratiquement 10 millions de personnes en France qui se déclarent aidant, dont 61% sont salarié...

Pourquoi la libération de la parole est essentielle

Briser le silence autour de ces sujets est essentiel pour créer des environnements de travail plus sains, plus justes et plus performants. Voici quelques raisons majeures.

Le silence autour des problématiques comme le burn-out ou le harcèlement empêche une détection précoce. Or, plus une situation est identifiée tôt, plus il est facile d’y apporter des solutions. Libérer la parole permet de prévenir, plutôt que d’intervenir en urgence lorsque les dommages sont déjà faits.

Par ailleurs, le silence coûte cher aux entreprises. Un salarié en burn-out, par exemple, sera absent pour une durée indéterminée et son retour peut être compliqué. Le harcèlement peut entraîner des départs volontaires ou des procédures judiciaires coûteuses. Permettre aux employés de s’exprimer sur ces sujets peut réduire ces coûts en favorisant la résolution des problèmes avant qu’ils ne s’aggravent.

Enfin, les entreprises où la parole est libérée sont souvent celles où règne un climat de confiance et de bienveillance. Les salariés se sentent écoutés, soutenus, et sont ainsi plus enclins à s’impliquer dans leur travail. Cela améliore non seulement leur bien-être, mais aussi leur productivité.

Comment libérer la parole en entreprise ?

La libération de la parole en entreprise ne se fait pas du jour au lendemain. Elle nécessite un travail de fond, une volonté ferme de la direction, et des actions concrètes. Voici quelques pistes pour y parvenir :

Comme je le dis souvent, un escalier, cela se nettoie toujours par le haut. La direction doit donner l'exemple en adoptant une communication transparente et ouverte sur tous les sujets. Il est important de montrer que tous les thèmes peuvent être abordés, même les plus sensibles, sans crainte de représailles.

Les managers sont les premiers relais des équipes. Ils doivent être formés à repérer les signaux faibles du mal-être, du stress, ou encore du harcèlement. De plus, ils doivent être sensibilisés à l’importance d’une écoute active et bienveillante. Comment faire ? Rien de plus simple : lors d'une réunion d'équipe, verbaliser le fait qu'aucun sujet ne doit être tabou dans l'équipe et qu'en aucun cas une discussion sur un sujet, quand bien même serait-il difficile, n'aura de conséquences négatives sur la personne.

Il est essentiel de créer des espaces où les salariés se sentent à l’aise de s’exprimer. Cela peut prendre la forme de réunions d’équipe dédiées, de groupes de parole, ou encore de plateformes anonymes permettant de signaler des problèmes sans craindre de représailles. Bien entendu, l'idéal est que cet espace sécurisé, ce soit l'équipe elle même.

Lancer des campagnes de sensibilisation sur des sujets tabous comme le burn-out, le harcèlement ou les aidants est un bon début. Les conférences, formations et ateliers permettent de lever les tabous et de normaliser la discussion autour de ces thèmes.

Enfin, proposer des aménagements d'horaires ou des solutions adaptées aux salariés aidants peut faire une énorme différence dans leur quotidien. Mettre en lumière ces situations et en parler ouvertement dans l’entreprise permet aux salariés concernés de ne plus se sentir isolés. Il en va de même pour les salariés revenant d'un burn-out qui ont souvent le sentiment de vivre une double peine : maladie et retour où ils se sentent stigmatisés... voire placardisés.

Conclusion

Les chiffres du sondage sont un véritable signal d’alarme : trop d’entreprises sont encore prisonnières d’un climat de non-dits. Pourtant, libérer la parole sur des sujets comme le burn-out, le harcèlement ou la situation des salariés aidants est une nécessité et, de vous à moi, ce n'est pas très compliqué à faire. Non seulement cela permet de prévenir des situations qui peuvent devenir catastrophiques, mais cela contribue aussi à la création d’un environnement de travail sain, où chaque collaborateur peut s’épanouir et se sentir soutenu.

Parfois, je parle à des dirigeants ou dirigeantes qui ont peur d'ouvrir la boite de Pandore. La réalité, pour l'avoir vu à chaque fois, c'est qu'il ne sort que du bon de la libération de la parole en entreprise : moins de stress, moins de peurs et petit à petit le travail devient un lieu sécurisé où il fait bon vivre... beau projet, non ?

Briser le silence, c’est la première étape vers un avenir professionnel plus équilibré, plus juste, et plus performant. Il est temps d’agir, et cela commence par un simple mot : parlons-en.

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