Pourquoi j’arrête tout ?
Et voilà… c’est mon dernier article. Pas d’inquiétude, si tant est que vous en ayez, je reprendrai ma plume entre mi et fin aout, mais là, pour la première fois depuis que j’étais étudiant, je fais une pause de pratiquement 2 mois. Plus de posts quotidiens, plus d’enregistrements, plus de conférences, plus de vidéos, plus de manuscrit à livrer… rien.
Pourquoi ? Je ne vais pas vous mentir : parce que je ne m’applique que peu les conseils que je prodigue en termes de rapport à mon travail. Eh oui, les cordonniers sont souvent les plus mal chaussés, mais, surtout, ne considérant pas vraiment faire un travail, puisque vivant de ma passion, je n’ai pas compté mes heures… mais vraiment pas. Chaque jour, un épisode de mon podcast Happy Work, chaque semaine, un article pour mon blog et pour Linkedin, chaque jour, un post pour Linkedin et un pour mon Instagram, une fois par semaine, une vidéo pour Youtube, un jour sur deux, une vidéo pour TikTok, sans compter les conférences, les interviews et les 3 manuscrits que je suis en train de finaliser… oui, cela fait beaucoup.
Une journée commence pour moi entre 5 heures et 5 heures 30 du matin et se finit souvent après 20.00. Pas toujours de pause déjeuner, et souvent samedi et dimanche compris. Ce rythme, je l’ai établi depuis longtemps, mis à part pour les week-ends, ça, ça été ma petite nouveauté depuis 2021. Cela fait beaucoup d’heures, mais en glissant une heure de sport tous les jours à 7.00 et une hygiène de vie relativement irréprochable, nourriture équilibrée, pas de cigarettes, pas de drogues… la machine a tenu… jusqu’à il y a un mois.
Un matin, je me suis réveillé avec un sentiment étrange : moins de motivation, créativité poussive, fatigue ; la totale ! Écrivant souvent sur les questions du burn-out, j’ai bien senti qu’il fallait prêter attention à cet état : le burn-out n’était pas loin… Un surmenage additionné à des problématiques personnelles un peu rudes fait que depuis 2021 on ne peut pas dire que j’ai vraiment pris soin de moi… il était temps de dire STOP.
“La pause, elle aussi, fait partie de la musique.” Stefan Zweig
Cependant, il ne suffit pas de ralentir pour se reconstruire… enfin, je ne crois pas. Dans mon cas, il s’agit de revenir aux sources, de retrouver ce qui fait que chaque matin j’avais envie de partager avec vous mes idées et réflexions. Alors j’ai commencé à ralentir… moins de posts sur certains réseaux comme TikTok, Youtube ou Instagram. Mais il fallait que j’aille au-delà du « travailler moins », il fallait que je trouve un sens à tout cela. Et un jour, comme une évidence, je me suis dit que j’allais repartir sur le Chemin de Compostelle. J’y suis déjà allé 4 fois, à chaque fois pour marcher 15 jours, mais là, il fallait autre chose : partir plus d’un mois, peut-être deux, sans rien planifier, sans aucune pression autre que celle de trouver un endroit pour planter ma tente le soir.
C’était décidé… ce serait Compostelle. On le dit souvent, son Chemin commence à partir du moment où on commence à le préparer… et c’est très vrai. Sans dire que mon énergie était revenue, en tous cas, je voyais bien que j’avais stoppé un processus qui me menait tout droit vers l’explosion intérieure (signification littérale du mot burn-out). J’ai ressorti mon sac à dos et j’ai commencé à constituer mon paquetage : chaussures, les mêmes que pour mes 4 derniers Chemins, vêtements, le moins possible, une tente ultralégère, matelas et sac de couchage, panneau solaire, batons, un chapeau. Chaque jour, je pense à mon départ le 10 juillet de cette année, et ça me fait un bien fou.
Je vais partir du Puy en Velay le 11 juillet au matin. Direction l’Espagne, aussi loin que mes pieds voudront bien me porter. Idéalement, je vais rejoindre Saint Jacques de Compostelle, mais c’est très, très ambitieux, cela signifie faire a minima 45km chaque jour, sans jamais faire de pause. Pour y arriver, je m’entraîne, beaucoup, et cela aussi me permets d’aller mieux. Chaque jour, je marche entre 20 et 30 km, parfois 40… cela sera-t-il suffisant ? Je l’ignore. In fine, l’objectif est moins d’y arriver que de revenir en pleine forme mentale.
Si j’écris ce dernier article avant de partir, c’est pour faire passer un message simple : écoutez-vous, écoutez votre corps et sa fatigue. Je suis absolument convaincu que si je m’étais entêté, si je n’avais pas eu cette idée de partir sur le Chemin de Compostelle, j’aurais pu faire un burn-out sévère et en prendre pour une année pour m’en remettre. Je n’ai de cesse de dire que nous n’êtes ni Superman, ni Wonderwoman… cela s’applique également à moi.
Avant de tout laisser derrière moi, il ne me reste plus qu’à enregistrer les épisodes de Happy Work qui seront diffusés de façon programmée durant mon absence. Si ce n’est pas encore le cas, vous pouvez vous abonner sur la plateforme de votre choix, c’est gratuit : https://lnk.to/mq1e131z.
Mais alors… est-ce que je vais totalement disparaitre des réseaux ? Ce qui est certain, c’est que sur Linkedin, je ne serai pas là tous les jours et que je ne rédigerai pas d’articles « sérieux ». Si vous voulez suivre mes aventures, je ferai mon résumé d’étape sur Facebook et je posterai des photos sur mon Insta… mais rien de professionnel, juste mon journal de voyage.
J’ai tellement hâte de commencer cette marche… tellement hâte. A mon retour, une chose est certaine, je serai plus raisonnable quant à ma quantité de travail.
Mais, encore une fois, même si cet article peut donner l’impression d’être une sorte de complainte, ce n’est pas l’objectif. Si le spécialiste de ces questions s’est fait avoir, je voulais vous en parler, sans tabou, et vous demander d’être attentif.ve à vous ! D’ailleurs… vous… risquez-vous de faire un burn-out ? Pour le savoir, vous pouvez faire ce test gratuit !
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