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ALERTE, LE PRÉSENTÉISME REVIENT !!!!


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Avant la pandémie, nous en parlions déjà beaucoup : le présentéisme ! Le fait de rester au travail, juste pour être là, faire acte de présence alors que l’on a plus grand-chose à faire, pour ne pas dire rien. Et oui, ça « fait bien » de partir tard !


Dans l’inconscient collectif, partir tard est synonyme de motivation, d’implication, d’engagement. QUELLE BLAGUE !!!! Une preuve ? Déjà en 2016, une étude par le cabinet Olfeo avait montré qu’un salarié passait en moyenne 1h15 chaque jour sur ses réseaux sociaux personnels alors qu’il était au travail. Et oui, pendant 1h15 en moyenne, un salarié faisait semblant de travailler alors qu’il ou elle regardait des vidéos de petits chats sur Youtube ou trainait sur Instagram.


Et puis la pandémie est arrivée. Le présentéisme physique disparait d’un coup avec le premier confinement ; de fait, nous n’allions plus au bureau et, à marche forcée, tous les salariés découvrent le télétravail à 100% (ou, malheureusement, le chômage partiel). Beaucoup, dont moi, pensaient que ces confinements, suivis de retours au bureau, seraient le début d’une véritable prise de conscience concernant la notion de présentéisme… cela a été le cas, en partie.


Mais cet article est une sorte de cri d’alerte car le sujet du présentéisme, loin d’être réglé, s’est transformé, et pas de la meilleure des manières dans certains cas. Pour rappel, plus de 10% des salariés ont ou vont faire un burn-out… la cause ? Le surplus de travail et le manque de périodes de déconnexion.


Mais… que s’est-il passé ?


1- Le présentéisme numérique comme norme

Toutes les personnes qui ont connu le télétravail forcé des différents confinements l’ont bien vu : augmentation du nombre d’heures travaillées, absence de période de déconnexion totale y compris, bien trop souvent, le week-end.


Pendant ces périodes de confinement particulièrement anxiogènes, être sur le pont 24/24 et 7/7 était une sorte de preuve de son engagement face à la crise traversée. Bien entendu, avant la pandémie, ces salariés qui étaient capables de faire un email un samedi à 23 heures existaient déjà, mais là, la tendance est pratiquement devenu une norme.


En tant de crise, cela paraissait pratiquement normal, surtout pendant le premier confinement. Après tout, nous étions toutes et tous passés en mode panique, prêts à tout pour sauver nos boites.


Malheureusement, de mauvaises habitudes ont été prises. Ce télétravail à 100% laisse des traces avec un fond de culpabilité d’être en télétravail : « et si mon boss pensait que je ne fais rien ? », telle est l’angoisse que beaucoup d’entre vous m’ont rapportée… malheureusement, cette angoisse n’a pas disparu, voire elle s’est accentuée avec la différence de valeur accordée par certains manager au travail en présentiel versus le travail en distantiel.


La solution ? Passer en mode de gestion par objectif comme je l’expliquais dans mon article « Travail hybride, mode d’emploi », mais surtout, il me semble absolument essentiel que TOUS les managers soient extrêmement clairs sur le fait qu’ils et elles accordent autant de valeur au travail fait en présentiel ou en distantiel.


Chaque équipe devrait parler clairement de ce présentéisme numérique et établir des règles que chaque membre devrait respecter : pas d’email passé un certaine heure ou le week-end. Et ne même pas dire « sauf en cas d’urgence » ! Une urgence ne se traite JAMAIS par email. Je vais vous raconter une anecdote consternante pour vous le prouver. Le directeur de la sécurité d’une tour à la Défense m’a raconté qu’un jour, il a reçu un email d’un salarié disant « ça sent le gaz dans mon bureau, je fais quoi ? »… je ne sais pas vous, mais prendre son téléphone m’aurait semblé plus prudent, non ?


« Celui qui déplace la montagne, c’est celui qui commence par enlever les petites pierres. » Confucius


2- Le retour du présentéisme physique

Trop de managers mettent une énorme pression aux équipes en leur faisant passer des messages un tantinet sournois pour expliquer que « pour maintenir le lien dans l’équipe, c’est tout de même vachement mieux le présentiel ». Malheureusement, trop souvent, ce discours est tenu par des managers « anti-télétravail » qui n’accordent que peu de confiance à leur équipe.


Il me semble très, très urgent qu’un discours clair soit tenu dans toutes les entreprises pour valider le fait que le télétravail fait désormais partie de la réalité du monde du travail, pour toujours, qu’il n’y aura pas de retour en arrière.


Par ailleurs, les entreprises voulant garder leur talent et en attirer de nouveaux n’auront pas le choix comme le montre un sondage OpinionWay pour Slack : Plus de la moitié des moins de 35 ans sont prêts à changer d'employeur si celui-ci venait à imposer le retour du présentiel à 100%.


Certains managers qui étaient opposés au télétravail avant la pandémie le sont toujours… mais leurs arguments ont changé voyant que le monde a changé. S’opposer frontalement au télétravail passerait pour, au mieux, de la ringardise, au pire, pour du mauvais management… des arguments de cohésion d’équipe sont donc mis en avant.


Alors je lance une alerte, et je pèse mes mots. Que ce soit dans les petites ou les grandes entreprises, il est impératif de passer le message qu’il n’y aura aucun retour en arrière possible et, surtout, que le télétravail est source de bien-être et donc, in fine de productivité. Il faut que les managers de proximité cessent de faire culpabiliser les membres d’une équipe qui utiliseraient leur télétravail vs d’autres qui reviendraient en 100% présentiel.


Ne vous y trompez pas, nous nous dirigeons doucement vers ceci si nous n’y prenons pas garde : pour bien se faire voir de leur manager anti-télétravail, certains salariés repasserons en 100% présentiel alors qu’ils savent pertinemment que ce n’est pas bon pour leur santé.


La solution : ne laisser absolument aucune latitude aux managers pour imposer le nombre de jours télétravaillés chaque semaine. Je vois beaucoup d’entreprises qui donnent la possibilité de prendre deux ou trois jours de télétravail par semaine, mais qui ne disent absolument rien si 0 jour devient la norme dans certaines équipes.


Bien entendu, chaque équipe est différente du fait de son activité. Mais si une règle n’est pas imposée à toutes et à tous, c’est la porte ouverte à l’arrivée de cette nouvelle forme de présentéisme : la suppression du télétravail.




CONCLUSION


Le présentéisme a toujours été un vrai problème pour la santé des salariés. Contrairement à une idée reçue, travailler plus n’a jamais signifié produire plus du fait de la baisse de la productivité induite par l’augmentation de la fatigue psychologique et physique. J’en avait débattu lors d’une room sur Clubhouse et il existe des moyens concrets pour lutter contre le présentéisme.


Le niveau d’engagement des salariés reste terriblement bas comme le montre l’étude Gallup State of the Global Workplace sortie en septembre 2021.



Et ne nous trompons pas, les entreprises qui n’intégrerons pas parfaitement la nouvelle donne des modes de travail verront l’engagement des salariés tomber encore plus bas… jusqu’à ce qu’ils aillent voir ailleurs !





La vidéo pour aller plus loin :






Pour aller plus loin :


Je suis auteur, chroniqueur et conférencier... ci-dessous, quelques liens utiles.



Avec Bob sur scène

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