Comment fidéliser les salariés ?
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En cette période de grande démission et de difficultés grandissantes pour recruter, il est clair que la fidélisation des salariés déjà en place est absolument essentielle : c’est moins cher et cela évite de grandes pertes de temps.
Mais, une fois que je dis cela, nous ne sommes pas tellement plus avancés. La fidélisation des salariés est quelque chose de complexe puisque chacun et chacune d’entre nous avons des attentes différentes vis-à-vis de notre travail et de notre entreprise.
Cependant, et c’était le sens du sondage de la semaine dernière sur Linkedin, de grandes tendances se dégagent. Dans ce sondage auquel 5 290 personnes ont répondu, je demandais quel était l’élément le plus fidélisant pour un salarié. Beaucoup de personnes ont écrit un commentaire me disant que les 4 étaient absolument fondamentales… mais il fallait faire un choix.
Sans surprise, la qualité du management arrive en tête. Pourquoi sans surprise ? Eh bien parce qu’un bon manager aura un impact sur tous les autres éléments ! Il ne faut pas penser que le 5% qu’a obtenu les avantages sociaux signifie que ceux-ci ne sont pas importants, bien au contraire. En fait, nous sommes un petit peu des « enfants gâtés » et considérons ces avantages comme acquis.
Mon partenaire, Edenred France m’a révélé que 47% des salariés souhaitaient avoir des chèques cadeaux en cette fin d’année. Je n’ose imaginer quel serait le pourcentage pour les tickets restaurant !
Il va de soi que les 4 réponses proposées sont importantes et aucune ne doit être mise de côté. Cependant, l’impact qu’a chacun de ces éléments n’est pas tout à fait le même sur la fidélisation.
1- de Maslow à la fidélisation
Ce qui est intéressant avec la notion de fidélisation, c’est qu’elle évolue avec le temps. Au 19e me siècle, donner un salaire était bien souvent suffisant. Mais, même à cette époque, des entreprises comme Michelin ont vite compris que pour motiver des paysans à quitter leur campagne pour devenir ouvrier, offrir le logis, l’école aux enfants était un bon moyen d’attirer les gens… et de les faire rester.
Aujourd’hui, c’est beaucoup plus complexe, surtout en ces temps de grande démission. Les attentes primaires sont pour l’écrasante majorité de nos concitoyens, garanties… il en faut donc plus.
Les compléments de salaire sont arrivés avec bien entendu l’ensemble des produits de mon partenaire, Edenred. En cette période de Noël, et de problématique de pouvoir d’achat, difficile pour une entreprise de ne pas proposer de chèques cadeaux… c’est presque intégré à une nouvelle normalité.
Le premier étage de la Pyramide de Maslow, ce sont les besoins primaires : si loger, se nourrir… pour pouvoir passer à l’étage supérieur, il faut atteindre un niveau satisfaisant sur cet élément. Pour un salarié, la question de se nourrir n’est plus un problème, d’où l’importance de diversifier les avantages sociaux permettant d’aller au-delà des besoins primaires. Les tickets restaurant, c’est bien, le salaire, c’est bien… mais donner la possibilité aux salariés d’augmenter leur pouvoir d’achat de façon simple : c’est mieux.
2- L’inversement des priorités
Dans cet article, nous parlons de fidélisation des salariés. Le problème majeur de cette question depuis deux ans, c’est que la vie professionnelle a changé de positionnement. Dans le monde d’avant, il était exigé que la vie personnelle s’adapte à la vie professionnelle.
Désormais, l’exigence des salariés est inversée. La vie professionnelle doit s’adapter à la vie personnelle. Et on ne va pas se mentir : c’est extrêmement compliqué et complexe. Télétravail, flex-office, flex-horaire… autant de levier à la disposition des entreprises pour proposer aux salariés un travail à la carte. La problématique centrale ? Chaque salarié a des besoins différents !
Et pour autant… pas d’autre choix que de proposer de plus en plus de flexibilité. Le premier, le télétravail bien entendu.
Toute la difficulté étant de s’adapter à chaque salarié, il sera de plus en plus impératif de savoir ce que chaque personne souhaite et lui proposer un cadre suffisamment souple pour qu’au sein d’une même équipe, chaque personne puisse se créer SON cadre.
Autant vous dire que les accords de télétravail imposant un cadre extrêmement strict, avec un nombre de jour limité sont des repoussoirs. En 2023, je suis convaincu que certaines entreprises passeront d’accords de télétravail à des accords de présentiel dans lesquels le télétravail sera la norme et le présentiel l’exception, si le salarié le souhaite.
Tout le paradoxe est que les entreprises qui seront les plus efficaces pour fidéliser seront celles qui donneront le plus de latitude à ses salariés pour optimiser leur équilibre vie privée / vie professionnelle.
“Le changement n’est jamais douloureux. Seule la résistance au changement est douloureuse.” Bouddha
3- le management au cœur de tout
58% des répondants ont mis la qualité du management comme premier facteur de fidélisation. Quoi de plus normal en fait car le manager est au cœur d’absolument tout, y compris des 3 autres points. Le manager a un impact sur le salaire, sur les avantages sociaux et sur la liberté d’organisation.
Imaginez un manager qui dirait à son équipe. « Bon, les amis, 3 nouvelles :
· à partir de demain, vous n’avez le droit qu’à un jour de télétravail par semaine et je vous interdit de le prendre le lundi ou le vendredi,
· Cette année, vous ne serez pas augmentés… vous comprenez, la crise, hein ?
· Pour Noël, pas de chèque cadeau parce que franchement, c’est pas à moi de vous faire des cadeaux »
Autant vous dire qu’avec un tel manager, la grande démission a de beaux jours devant elle.
Former les managers de proximité est devenu plus important que jamais. Plus je travaille sur ces questions, plus je suis convaincu que les mauvais managers par nature sont très très rares… ils sont juste peu ou pas formé à cette mission si stratégique qu’est le management.
Un exemple ? Même si une entreprise ne peut pas augmenter ses salariés à la hauteur de leurs attentes, un bon manager saura minimiser l’impact de cette mauvaise nouvelle en sachant valoriser les autres éléments constitutifs de la fidélisation… dont lui.
Oui, les relations sociales de qualité passent avant tout par les managers de proximité.
CONCLUSION
Sans dire qu’il est simple de fidéliser ses salariés, la recette n’est pas complexe. Par contre, comme cela touche à l’humain, notamment du fait des managers, cela peut prendre du temps car des habitudes prises depuis des décennies sont à changer.
Se poser la question de la fidélisation, c’est avant toute chose remettre l’humain au cœur de toute décision RH. Je vois de plus en plus d’entreprise qui le font et qui voient l’impact sur la réduction du nombre de démission. Je pense par exemple La Mutuelle Générale et son concept d'open travail. Avec ce concept, tous les salariés, y compris les stagiaires peuvent choisir leur organisation avec une seule limite : 4 jours de présentiel par mois. Chaque équipe détermine son organisation en fonction de sa réalité. Finit l'accord global, chaque équipe détermine son fonctionnement idéal.
Commencer par donner la parole aux salariés est sans aucun doute possible la clé. Si vous souhaitez fidéliser quelqu’un, autant lui demander directement ce qu’il/elle souhaiterait, non ?
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