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La révolution du recrutement post-pandémie


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La révolution du recrutement post-pandémie


Commençons cet article par l’une des définitions du mot révolution issue du Larousse

Révolution :

nom féminin

(latin revolutio, de revolvere, ramener en arrière)

Mouvement d'un objet autour d'un point central, d'un axe, le ramenant périodiquement au même point.


Tous les indicateurs nous le montrent, le marché du travail est en train de connaitre une révolution, un retour en arrière impensable ne serait-ce que quelques mois en arrière. Mauvaise nouvelle ? Que nenni les amis, bien au contraire !


Du fait de la pandémie et d’une reprise économique mondiale jamais vu, un certain nombre de paradigmes ont changé et, surtout un grand nombre de comportements. Alors… sommes-nous revenus à l’époque bénie des 30 glorieuses ou bien encore plus loin, au moment de la première révolution industrielle ?


1- un rapport de force inversé

Comme l’illustre brillamment le dessin de Julien Laurent (merci à lui), c’est de moins en moins l’entreprise qui choisit son candidat pour un poste, mais le candidat qui choisit entre plusieurs entreprises.


Je fais partie de la génération X, fils de dignes représentants des 30 glorieuses, la dernière période où le plein emploi existait en France et en Europe, une période où quitter son emploi pour convenance personnelle ne posait aucun problème puisque qu’en trouver un était simple.


Moi, je fais partie de cette génération qui a entendu un certain nombre de fois cette phrase consternant « dis donc, si tu n’es pas content.e, il y en a 10 qui veulent ta place ». Forcément, ça ne pousse pas aux revendications quand la menace au chômage est une réalité.


Avant la pandémie, un certain nombre de secteurs connaissaient une tension (plus d’offres que de candidats), les développeurs informatiques, les comptables, mais aujourd’hui, la liste s’allonge tous les jours. Recruter devient difficile, faute de candidats. Et oui, le chômage recule. Il sera sans aucun doute en dessous de 8% rapidement, sachant qu’il n’est « que » de 3,7% pour les cadres !!!!


La conséquence ? Elle saute aux yeux quand il s’agit d’un métier comme serveur : sans prise en considération des exigences salariales et sociales (comme avoir un week-end de libre de temps à autres) : pas de recrutement.


Cela faisait des années qu’un.e candidat.e sautait sur la première opportunité d’emploi qui s’offrait à lui/elle, faute de choix… ce temps est bientôt révolu.


2- l’équilibre vie privée / vie professionnelle comme enjeu

Nous avons une vie privée… dingue non ? Cela semble ridicule de le rappeler, mais beaucoup de salariés ont repris conscience de cette évidence lors du premier confinement.


Les générations Y et Z, elles, en avaient conscience avant la pandémie. Et oui, elles ont bien vu leurs parents tout donner pour leur travail, sans forcément en avoir un retour positif systématiquement. Ma génération, la X, a découvert le burn-out alors, forcément, ça ne donne pas envie.


L’équilibre vie privée / vie professionnelle n’est plus un luxe, c’est une exigence de la part des salariés.


L’enjeu de cet état de fait est double :

· pour le recrutement

· pour fidéliser les salariés


Avoir un discours rassurant sur l’attention portée à cet équilibre privé / pro peut fonctionner lors d’un recrutement, mais si dans la réalité, il n’en est rien, si le management de proximité ne relaye pas ce discours dans une réalité quotidienne, les talents démissionnerons !


Et quand je parle d’équilibre vie privée / vie professionnelle, je ne fais pas référence au télétravail, mais bien à l’ensemble de l(‘organisation du travail qu’il soit en présentiel ou en distantiel.


Comme je l’écrivais dans l’article ALERTE, LE PRÉSENTÉISME REVIENT !!!!, nous ne sommes pas à l’abris du retour de mauvaises habitudes et les entreprises devraient y préter une grande, très grande attention si elles souhaitent ne pas rencontrer de problèmes de recrutement, ou traiter ces problèmes s’ils existent déjà.

"Ceux qui rendent une révolution pacifique impossible rendront une révolution violente inévitable.” John Fitzgerald Kennedy

3- une volonté grandissante d’indépendance et d’autonomie

De plus en plus de salariés choisissent le statut de travailleurs indépendants. Ils seront bientôt 4 millions en France et contrairement à ce que l’on imagine parfois, il n’y a pas de limites en termes d’activité. De plus en plus d’entreprises font appel à des travailleurs indépendant, faute de pouvoir recruter en CDI.


Sur un marché tendu, c’est la partie qui est en pénurie qui édicte les règles. À l’époque du chômage de masse, les entreprises avaient toute latitude pour imposer des conditions de travail parfois limite, l’exemple le plus atroce étant France Télécom et Renault en 2008 où la justice a montré que c’était bien le travail qui avait poussé des salariés à se suicider.


Cette montée en puissance du nombre de freelance montre bien à quel point les entreprises vont non seulement devoir travailler sur leur image employeur, mais également proposer un ensemble complet de dispositions permettant à un CDI d’être compétitif avec le statut de freelance, le statut de salarié ne suffisant plus.


4- Une quête de sens devenue réelle

La pandémie aidant, les salariés ont pris conscience que leur vie ne se définissait pas uniquement par leur travail, que ce dernier devait être en cohérence avec leurs valeurs propres.


Sans dire qu’avant la pandémie, il suffisait d’offrir un bon salaire pour fidéliser un salarié, mais c’était en partie vrai. Jamais n’avons-nous autant parlé de quête de sens que depuis cette pandémie. Et cela ne remet pas en cause les entreprises elles-mêmes, mais la façon dont elles communiquent.


La performance économique passe pratiquement derrière son engagement sociétal. Pouvoir répondre de façon concrète à la question « quelles sont les valeurs portées par l’entreprise » devient un incontournable en entretien de recrutement ; mais il ne s’agit plus seulement de faire du déclaratif… mais de s’engager comme le font les entreprises qui ont décidé de devenir des entreprises à mission.


5- des salaires en (forte) augmentation

Vous l’entendez probablement tous les jours concernant l’hôtellerie et la restauration : pour attirer des salariés, il faut augmenter les salaires. Et oui, c’est le bon vieux principe de l’offre et de la demande.


Comme le montre l’étude Robert Half, les salaires vont fortement augmenter en 2022, mais pour autant, si les entreprises n’ont pas d’autre choix que de suivre cette tendance, offrir un salaire généreux ne sera pas suffisant pour attirer les meilleurs.


L’augmentation des salaires n’est qu’un symptôme d’une situation conjoncturelle, contrairement aux points précédents qui sont la conséquence concrète d’un changement profond de nos mentalités et de notre rapport au travail.


Alors, nous allons entendre des discours catastrophés sur l’impact de ces augmentations sur l’inflation… et oui, au final, il faut bien que quelqu’un paye. Revenons aux basiques du capitalisme. Henri Ford avait créé la Ford T avec une exigence en tête : que ses ouvriers puissent se l’acheter. Sans vouloir donner dans de longues et complexes théories, il semblerait que petit à petit, du fait de réindustrialisation, nous revenions à ce modèle. Beaucoup d’industriels vont se poser la question suivante : vaut-il mieux augmenter les salaires et faire en sorte que les salariés puissent acheter les produits fabriqués localement, ou bien délocaliser les productions pour baisser les couts de production et ne pas augmenter les salaires ?


Les deux systèmes fonctionnent (plus ou moins bien, je vous l’accorde), mais la pandémie a fait prendre conscience que le premier système, celui qui existait depuis le 19ième siècle, peut fonctionner de nouveau.


CONCLUSION

J’en reviens au dessin qui illustre cet article. S’il vous a fait sourire, c’est parfait. Mais si vous vous êtes dit que c’est de la science-fiction, je suis prêt à prendre les paris d ès aujourd’hui sur le fait que ce qui est déjà une réalité dans un certain nombre de secteurs va petit à petit se généraliser.


Faut-il s’en inquiéter ? Non… je ne pense pas, au contraire, il faut s’en réjouir. Pour être de la génération qui a le plus connu le chômage de masse depuis mon diplôme en 1992, je dois bien avouer que l’idée que mes enfants ne connaissent pas cela me fait tout de même plaisir !


L’humain est revenu au centre de tout avec la pandémie… et sans humain, pas d’entreprise. Pendant trop longtemps c’est notre travail qui a défini qui nous étions, bienvenue dans un monde où c’est l’humain qui définira le travail qu’il souhaite faire, mais surtout, la façon dont il souhaite le faire.





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