Pourquoi le bien-être au travail est avant toute chose une question de management ?
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Quand on parle de bien-être au travail, on parle souvent de capacité des salariés à se déconnecter, à prendre soin d’eux-mêmes, d’équilibre vie privée/vie professionnelle, de la qualité de l’équipement, mais, finalement, assez peu de management. D’une certaine manière, la première personne mise en avant pour prendre soin de soi, c’est le salarié lui-même.
Et ce n’est pas complètement faux, bien entendu, mais un élément ne doit pas être oublié : le management. En effet, le premier rôle d’un manager est de faire en sorte que son équipe soit dans les meilleures conditions possibles pour donner le meilleur d’elle-même ; son bien-être en fait bien entendu partie. Oui, je l’affirme, la première mission du manager est de garantir un bien-être optimal de chaque membre de son équipe.
Et, avec l’avènement du travail hybride, cette mission est devenue de plus en plus complexe. En effet, quand tout le monde était en 100% présentiel, finalement, les mêmes conditions de travail s’appliquant à toutes et à tous, un comportement global était suffisant… le sur-mesure s’impose désormais.
1- Pas de bien-être sans libération de la parole
Nous avons toutes et tous vécu le premier confinement de façon différente. Du fait de notre personnalité, bien entendu, mais également des conditions dans lesquelles nous avons vécu celui-ci. Il est aisé de comprendre que télétravailler dans 15 mètres carré avec un enfant en bas âge n’est pas tout à fait la même expérience que de la faire dans une maison avec jardin, n’est-ce pas ?
Ce premier confinement a été généralement vécu, a minima, comme une gigantesque transformation de nos modes de vie, voire comme un traumatisme. Eh oui, nous sommes des êtres humains avec des émotions. Depuis ce confinement, les émotions ont, enfin, fait leur entrée dans notre vie professionnelle et il est de la responsabilité des managers de valider au sein de leur équipe, que cela est acté.
Pouvoir dire ce qui ne va pas dans mon quotidien au travail, sans culpabiliser, ou avoir peur de passer pour un.e faible est essentiel. Et cette libération de la parole est orchestrée par le management. Un salarié devrait pouvoir tout dire à son manager… et être écouté.
Cela ne signifie pas que le manager doit avoir des solutions pour tout, bien entendu, mais il se doit de lever tous les tabous. Si un salarié a le sentiment, par exemple, d’être au bord du burn-out, il doit pouvoir en parler à son manager car c’est ce dernier qui porte la responsabilité de la charge de travail des membres de son équipe.
Nous avons beaucoup parlé de l’importance de garder du lien pendant ce premier confinement… peut-être faudrait-il dans un très grand nombre d’équipe, commencer par en créer un, réél et solide, entre les équipes et leur manager. Un exemple : pourquoi ne pas parler de règles communes pour les emails ? Déterminer des horaires durant lesquels il est interdit d’envoyer des emails, de se mettre d’accord sur le fait qu’un email qui dépasse 10 lignes avec 10 personnes en copie n’est plus acceptable. OU bien se mettre d’accord sur un format unique de réunion qui ne durerait jamais plus de 30 minutes ? Parler, parler, parler… c’est la clé du bien-être partagé.
“L'enthousiasme est à la base de tout progrès.” Henry Ford
2- Pas de bien-être sans empathie
Le temps du management pyramidal est révolu. Non, le manager n’a pas toujours raison et, non, la façon de travailler et d’aborder ses missions du manager ne sont pas forcément les meilleures… ce sont les siennes.
Libérer la parole est essentiel, mais la comprendre, c’est mieux. Avec la pandémie, nous sommes passé d’un mode de management globalisé et uniforme à un type de management nécessairement individualisé, et ce mouvement ne fera que s’accentuer dans les années à venir.
On me pose souvent la question de savoir, par exemple, quel est le bon nombre de jours de télétravail à proposer à ses salariés. Ma réponse est toujours la même : il n’y a pas de bon nombre !
En effet, autant un jeune diplômé vivant dans un petit appartement souhaitera faire le plus de présentiel possible, autant un jeune parent souhaitera maximiser la quantité de télétravail alors qu’un senior souhaitera un équilibre plus fort entre le présentiel et le distanciel.
Je suis absolument halluciné par certaines entreprises qui imposent 2 jours de télétravail et interdisent de les prendre le lundi ou le vendredi…. Quel message pensent-elles faire passer en mettant en place une telle mesure ? Manque total d’empathie, manque de confiance, voilà le message.
Pour que l’empathie soit efficace, il faut passer dans un mode de management par objectif, permettant ainsi une totale flexibilité, qu’elle soit horaire ou géographique. La mission d’un salarié est d’accomplir des tâches, pas de faire des heures de présence !
3- Pas de bien-être sans bienveillance
Cela vous est déjà arrivé d’avoir la boule au ventre à l’idée de croiser votre manager ? Moi, oui… et c’est atroce ! Le bien-être au travail est physique, certes, mais il est aussi psychologique. Rares sont les salariés qui sauvent des vies au quotidien et il serait bon que les managers en prennent conscience. Oui, il est possible d’être sérieux sans se prendre au sérieux et les managers devraient passer ce message quotidiennement par leur attitude.
Le bien-être au travail, c’est par exemple de savoir que si je commets une erreur, je ne vais pas me faire hurler dessus par mon manager, mais au contraire apprendre quelque chose de nouveau.
La bienveillance du manager, c’est assez simple au final : ne jamais faire à un membre de mon équipe quelque chose que je n’aimerai pas que mon propre manager me fasse. Si chaque manager appliquait cette règle, le bien-être au travail s’en verrait grandement amélioré, sans pour autant passer par des investissements démesurés.
Oui, avoir des locaux flambant neufs, c’est formidable, proposer des services de conciergerie au top, c’est sympa… mais si les managers n’ont pas été formés, c’est un coup d’épée dans l’eau.
Saviez-vous par exemple, que l’une des premières sources de démotivation des salariés, c’est le fait que leur manager ne leur dit pas bonjour chaque matin ? Consternant, non ? Cela semble tellement simple à corriger… et pourtant.
La bienveillance, c’est de faire sentir à chaque membre de l’équipe qu’il ou elle est important, que son travail compte ; et bien entendu, le feedback de façon régulière, est essentiel !
CONCLUSION
La mutation de nos entreprises a supposé un grand nombre de transformations techniques et organisationnelles, et notamment numérique. Force est de constater qu’elles l’ont fait avec une rapidité incroyable et dans l’écrasante majorité, avec succès. Il est temps que la mutation managériale se fasse.
Oui, il faut former les managers à ce « nouveau » monde où l’humain est au centre de tout. Oui, le rôle des managers est essentiel, central, incontournable. Le nombre de burn-out n’a de cesse d’augmenter… il serait peut-être temps d’en assumer toute la responsabilité et d’agir, non ? Vous ne croyez pas ?
Et vous ? Votre manager prend-il/elle soin de votre bien-être ? Pour le savoir, vous pouvez passer ce test gratuit.
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